Le SNESUP, aujourd’hui fait feu de tout bois. S’ayant cloîtré dans une logique de rupture et de non dialogue, tout ce qui vient du Gouvernement ou de l’Administration Universitaire est à rejeter. Dans cette logique, ceux qui doivent donner le bon exemple, adoptent, de par leur comportement, des postures de plus en plus ridicules.
C’est notre confrère l’Indépendant qui a donné l’information dans sa parution du 4 novembre dernier où selon le journal le SNESUP a écrit au président de la République pour lui demander l’annulation de la décision de création de 4 pôles universitaires à la place de la seule que comptait Bamako et qui croulait sous le poids de 80 000 étudiants. Dans cette lettre, le seul grief du SNESUP était de déplorer « l’unilatéralité de la décision » qui selon lui a ignoré l’avis des syndicats. Voilà ce qui a valu une lettre au Président de la République, lettre dans laquelle la menace d’une nouvelle année blanche est à peine voilée. La moralité d’une telle missive est douteuse quand on sait que le SNESUP, malgré toutes ces années de pléthore que lui-même reconnaît par ailleurs n’a jamais proposé de solutions. Ensuite parc que à l’Enseignement supérieur les rôles sont bien clairs : l’administration propose les meilleures solutions administratives et de gestions, les enseignants enseignent et les étudiants étudient. Dans cette harmonie qui va de soi, chacun peut se battre pour l’amélioration de ses conditions de vie, mis, nous voyons mal comment contester une décision de cette nature peut-elle améliorer les conditions de vie des adhérents du SNESUP. L a réalité est tout autre. C’est que le SNESUP s’est révélé au malien comme un syndicat de rétention de notes, de chantage et d’année blanche et non de proposition ou de construction. Longtemps ignoré par la majorité de professeurs et de maîtres de conférences qualifiés, le syndicat de l’enseignement supérieur est devenu le refuge des recalés du système. Au grand dam de la majorité qualifiée, quelques golden boys se donnent à cœur joie au chantage et à la « prise d’otage » au sein de l’université. Ainsi ce sont des grèves illimitées, des rétentions de notes et des années blanches qui sont devenues le vécu quotidien de nos structures d’enseignement supérieurs. La majorité silencieuse des Enseignants n’y peut rien, elle subit autant que les étudiants les agissements de ceux qui se comportent comme des enfants gâtés et capricieux plutôt que comme des éducateurs devant donner le bon exemple. Pire, ils se proposent de décider à la place du Gouvernement de ce qui est bon ou non pour l’Université, alors qu’ils ont tout fait pour faire échouer toute tentative de dialogue. Le SNESUP n’est jamais présent dans un débat. Est-ce une carence intérieure qu’il cache ? On ne voit ce syndicat qu’à travers les mots d’ordre de grève. Au moment où l’école se réforme, il est bien que des intellectuels, comme ses animateurs, se montrent et montrent au maliens leurs propositions. Tout laisse à croire que leurs actes visent à terroriser tout le monde, (étudiants et administration compris) pour achever leur main mise sur l’Enseignement supérieur et ouvrir la voie à l’aventure. Cette attitude est encouragée par le silence jusqu’ici gardé par les autorités qui montrent une véritable faiblesse dans le traitement de cette fabrique d’année blanche. Par la faute de ce syndicat, le niveau de l’étudiant malien ne casse plus un œuf et nous sommes la risée de toute la sous région qui regarde avec dédain nos produits universitaires. A cela il faut ajouter le retard infini que prennent les étudiants et cette espèce de génocide intellectuel qui s’installe dans notre pays. Passe qu’un syndicat décrète une grève illimitée pour ses intérêts, passe encore que l’Etat lui paye le salaire malgré tout le temps perdu et l’année de retard tombée comme un coup de massue sur les étudiants. Passe que Le Président de la République qui par souci de l’apaisement au sein de l’école, se montre disponible pour écouter toutes les parties, mais que cette sollicitude des plus hautes autorités soit confondue à de la faiblesse, il y a un pas qu’on ne franchit qu’en confondant syndicat et organisation de maîtres chanteurs.
Les revendications des enseignants sont justes et légitimes quant aux salaires et aux conditions de vie et, l’Etat doit s’employer par tous les moyens à leur rendre plus facile ce sacerdoce qu’est le travail d’éducateur. Qu’à cela ne tienne l’une des qualités d’un enseignant c’est l’amour de ses étudiants et de son travail. C’est ainsi que des liens indestructibles se sont construits entre étudiants et professeurs allant jusqu’à la complicité dans ce pays par des temps encore récents. Les frondeurs du SNESUP en ont-ils conscience, eux qui, pour un oui ou pour un non n’hésitent plus aujourd’hui à sacrifier leurs étudiants et avec eux un avenir prometteur pur notre pays.
Alou DEME