L’opération de distribution de cartes bancaires aux étudiants a été lancée par Ecobank il y a quelques semaines. Mais elle se passe sur fond de pagaille, de confusion, de magouille et même de matraque.
En effet, le Centre National des Œuvres Universitaires (CENOU) et la Banque Panafricaine Ecobank ont signé un contrat relatif à la bancarisation des bourses estudiantines et autres fonds octroyés aux étudiants. Histoire de finir avec les longues files d’attente devant les guichets des facultés et de réduire, sinon d’éradiquer la fraude qui régnait autour de ces fonds.
Naturellement, l’initiative mérite d’être soutenue et encouragée. C’est pourquoi, bien qu’elle soit élaborée sans l’implication des étudiants, ceux-ci n’ont pas mis du temps à accepter le projet.
Mais, voilà trois mois jour pour jour que ce projet peine à se frayer un chemin.
Ainsi, les étudiants ont vu leur calvaire doublé en matière de paiement de bourses et trousseaux. Conséquence de cette bancarisation, ils se comptent par milliers ceux qui n’ont pas touché le moindre centime.
Une situation qui s’explique dans un premier temps par la non obtention des cartes bancaires et l’indisponibilité de fonds nécessaires pour faire face à la demande.
Inadmissible aussi, le fait que les étudiants sont obliges de payer des dessous de table pour obtenir cette fameuse carte bancaire qui n’est pas toujours synonyme de la fin du cauchemar. En effet, nombre d’étudiants ayant obtenu le précieux sésame constatent qu’il n’y a rien dans leurs comptes.
Et pour les quelques chanceux qui y trouvent quelque chose, c’est encore pire, car la moitié de leurs dus se trouve ailleurs.
Ce qui est évident, c’est que la direction d’Ecobank se contente d’inviter ses nouveaux clients à formuler des requêtes.
A en croire certaines sources, les étudiants se trouvant dans cette situation sont considérés comme des clients ayant obtenu satisfaction. Donc, ils ne doivent espérer sur rien encore.
Aussi, cette banque qui s’avère n’être pas à la hauteur de son engagement, a procédé au déploiement d’une horde de policiers et gardes qui sont payés pour faire régner l’ordre et très souvent en utilisant la bastonnade comme moyen.
Par ailleurs, pour mieux contrôler l’affluence dit on, les étudiants de la FSJP ont été priés de rester dans leurs locaux. Car Ecobank, cette banque qui a la solution à tout promet de les rejoindre à la faculté.
Triste constat, la banque n’a envoyé ici que 3 agents pour ces milliers d’étudiants que compte la FSJP. Et ces agents, en plus leur lenteur dans le travail soutireraient des billets de banque, allant de 1000 FCFA à 5000 FCFA… aux étudiants voulant rapidement accéder à leurs cartes.
« Après avoir passé deux nuits blanches à la FSJP, puisse que le premier jour, les agents d’Ecobank ne sont venus et le second ils n’ont distribué qu’une centaine de cartes, j’ai pu obtenir ma carte. Mais ce qui est encore irritant, je n’ai trouvé dans mon compte que 3000 F CFA », a déclaré un étudiant que nous avons rencontré devant l’agence Ecobank.
Pourquoi ne pas associer d’autres banques de la place à ce projet que Ecobank s’avère être incapable de gérer ?
A. Sanogo