Les ministres de l’Artisanat, de la Culture et de l’Industrie hôtelière, de l’Urbanisme, de l’Habitat, des Domaines, de l’Aménagement du Territoire et de la Population, accompagnés des membres du Conseil national de Transition (CNT) étaient hier sur le chantier du nouvel Institut national des Arts (Ina), dans la zone aéroportuaire. Une visite de chantier pour constater de visu les travaux qui sont exécutés à plus de 90 %.
Hier lundi 14 février, le ministre de l’Artisanat, de la Culture et de l’Industrie hôtelière accompagné du Secrétaire général du ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat, des Domaines, de l’Aménagement du Territoire et de la Population en plus des membres de la Commission Artisanat et Culture et celle des Transports et Domaines du CNT, se sont rendus sur le chantier du nouvel Ina, dans la zone aéroportuaire. Des étudiants de l’Ina avaient effectué le déplacement. Une visite guidée de plus de 2 heures, leur a permis de se rendre compte de l’avancée des travaux. Les gros œuvres sont terminés et le chantier qui peut finir dans environ trois à quatre mois, est au stade des travaux de finition.
C’est une immense cour de plus de 3ha entièrement clôturée. Sur le site presque prêt à accueillir ses premiers étudiants, se dressent deux blocs de bâtiments. Il s’agit du bloc A (R+ 1) de 4000m2 sont logés l’administration, la salle de spectacle de 300 places, une salle d’exposition à l’étage en plus de quelques salles de classe. Le bloc B (R+2) bâti situé à l’est, s’étale sur 1800 m2 et comprend des salles de classe et ateliers de travail. Il jouxte le terrain polyvalent de sports (foot, basket, volley-ball, tennis, etc.). Toutes les salles de classe, salles de spectacle et d’exposition ainsi que les bureaux bénéficient de tous les conforts avec climatisations prévues.
Les travaux d’assainissement et de terrassement sont beaucoup avancés. Les canalisations pour le drainage des eaux usées et de pluies sont construites. Il ne reste plus que le dallage du reste de la cour. Selon les constats du visiteur, les travaux majeurs des deux blocs restent l’installation des matériels électriques des bureaux et des salles de classe ainsi que les sanitaires. Des places sont prévues pour les espaces verts et le parking. Bien avant la fin du chantier, un branchement moyenne tension de l’EDM-SA prend en charge les besoins en électricité en plus d’un groupe électrogène de 400 KVA, qui prend le relai en cas de coupure de courant. La desserte en eau potable est assurée par la Somagep-SA et un forage muni d’un château d’eau.
Ces travaux lancés en novembre 2021 se déroulent sous le contrôle de la direction nationale de l’Urbanisme (comme maître d’ouvrage) et exécutés par le Consortium malien de Construction (CMC), sous la direction du Turc Kaoroba Mahrumi, ingénieur en BTP. Le chantier est à plus de 3 milliards de F CFA d’investissements.
A l’issue de la visite, le ministre de l’Artisanat, de la Culture et de l’Industrie hôtelière Andogoly Guindo a fait part de sa satisfaction pour l’acte de patriotisme du promoteur du nouvel Ina. « Le Chantier de l’Ina que vous avez vu est une œuvre gigantesque prévue pour abriter l’Ina. Il ya quelques mois, nous avons visité l’actuel Ina. Nous avons découvert les réalités difficiles dans lesquelles les étudiants de cette prestigieuse et majestueuse école reçoivent leurs formations. Des difficultés d’accessibilité, des difficultés liées à l’environnement, qui a des effets polluants avec des installations ça et là, du fait des personnes qui occupent les alentours de cette école. Donc les conditions ne sont plus réunies pour donner une formation de qualité aux étudiants qui sont là. Une formation comme celle dédiée à l’Institut national des Arts requiert de la sérénité, des conditions idoines. C’est là que se forme la crème de la culture malienne. Nous avons souvenance que des grands artistes, des grands hommes de culture, de médias ont été formés dans cette école, nous gardons cette mémoire de l’Ina. Mais comme les conditions ne sont plus réunies, il a été jugé nécessaire par le comité d’encadrement que par les étudiants, de trouver un nouvel ouvrage conçu suivant les standards internationaux, qui allie la culture et la modernité. C’est un ouvrage qui répond dans une large mesure». Parlant des nouvelles infrastructures, le ministre Guindo a répondu qu’ « elles répondent aux critères de modernité, mais aux soucis pris en compte par les techniciens de notre patrimoine culturel national. L’ouvrage est bâti selon le style soudano sahélien ». Il a salué l’équipe technique pour sa rigueur ainsi que le promoteur pour son courage de s’engager dans ce projet, sans selon lui, « avoir reçu pour l’instant, un copeck de l’Etat ». « En voyant l’investissement, c’est une aventure qui ne peut être motivée que par l’engagement patriotique, par l’amour de son pays, la volonté de servir son pays », a ajouté M. Guindo. « En tant que ministre de la Culture, il est un souci majeur pour nous d’offrir des conditions de formation agréables, propices afin que les jeunes qui sortent de cette école puissent être de vrais ambassadeurs de la culture malienne ».
Moulaye Kéita de la Commission Transports et Domaines du CNT ainsi que le Secrétaire général de l’ l’Urbanisme, de l’Habitat, des Domaines, de l’Aménagement du Territoire et de la Population se sont à leur tour félicités des réalisations. M. Kéita a fait des suggestions qui visent à rapprocher le nouvel Ina des étudiants par la construction des dortoirs et la mise à disposition de moyens roulants. En sa qualité d’homme de culture sorti de l’Ina, il a aussi demandé de perpétuer la mémoire de l’ancien Ina en y maintenant des aspects de la culture, genre salle d’expositions de patrimoines culturels en conservant son architecture, lorsqu’il aura changé de vocation.
La construction de l’Ina dans la zone aéroportuaire est le fruit d’un partenariat public-privé signé en 2020 entre la société de droit malien Wad Motors et l’Etat du Mali, représenté à l’époque par les ministres des Domaines, de l’Habitat, de l’Urbanisme et du Logement, de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme avec la participation de la direction de l’Ina pour l’approbation du plan. Selon les termes de la convention, l’ancien Ina qui a fait l’objet d’expertise immobilière et financière reviendra à Wad Motors en contre partie de son investissement.
La délocalisation de l’Ina réclamée par les étudiants au cours des meetings et sit-in le 10 novembre 2021, plaide en faveur de l’abandon de l’ancien site vieillissant et encastré dans le grand marché de Bamako au profit d’une nouvelle infrastructure moderne, spacieuse dans un environnement sain et moins encombrant.
La question qui a soulevé beaucoup d’encre et de salive a fait l’objet de questions orales adressées cette année, en l’espace de quelques mois, au ministre de la Culture et celui des Domaines. Les deux ministres s’étaient prêtés aux questions de leurs interpellateurs en expliquant de fond en comble le contenu de la convention liant l’Etat à Wad Motors.
Construit en 1933 sous le nom de Maison des Artisans soudanais, l’Ina a pris son nom actuel en 1963.
Abdrahamane Dicko