Le premier ministre, Modibo Sidibé, a rencontré hier à la primature les représentants de la société civile et les notabilités de Bamako. Il s’agissait, pour lui, de faire le point des négociations entre le gouvernement et les syndicats de l’enseignement supérieur. Et aussi, de leur dire qu’il n’y a pas eu jusqu’à présent un terrain d’entente entre les deux parties.
Depuis quelques jours, le gouvernement du Mali est en intense négociation avec les syndicats de l’enseignement supérieur pour trouver un accord sur leurs doléances. Il s’agit notamment du Syndicat national de l’enseignement supérieur (Snesup) et du Syndicat national de l’éducation et de la culture (Snec). La société civile qui joue le rôle de médiateur dans cette crise a été suffisamment édifiée par le premier ministre, Modibo Sidibé, sur ce que le gouvernement a fait comme proposition d’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants et chercheurs.
Dans son exposé, le chef du gouvernement a fait savoir que les négociations portent sur six points de revendication : des statuts et plans de carrière, de la majoration de la grille de rémunération en vigueur, des primes et indemnités, de la majoration des taux des heures supplémentaires assortie d’une rationalisation et d’une transparence de leur gestion, de l’intégration dans la fonction publique, du plan de développement de l’enseignement supérieur (2011-2015).
Parmi ces six points de revendication, le blocage persiste principalement sur deux points tant du côté du Snesup que du Snec. Au niveau du Snesup, il concerne l’alignement des salaires des enseignants du supérieur sur ceux de leurs homologues de la sous région et la nouvelle hiérarchie. Ce sont les deux points aussi qui tiennent à cœur le Snec. « Malgré les propositions faites, les syndicats exigent toujours l’adoption de ces points en intégralité. Ce qui n’est pas dans la possibilité de l’Etat», a fait savoir Modibo Sidibé avant d’ajouter que malgré tout, le gouvernement reste ouvert au dialogue pour sauver l’école.
Les propositions fermes du gouvernement auront une incidence financière, selon le Premier ministre, de 1 781 212 534 FCFA. Elles entraîneront une augmentation des rémunérations des enseignants et chercheurs, en moyenne de 47,02% avec un salaire moyen de 462 799 FCFA. Ainsi le revenu mensuel, de son point de vue, d’un assistant ou d’un attaché de recherche débutant passera de 223 322 FCFA à 334 370 FCFA, soit une hausse de 121 048 FCFA (54,20% d’augmentation). Le revenu mensuel d’un maître assistant ou d’un chargé de recherche débutant passera de 259 374 FCFA à 398 225 FCFA soit une hausse de 138 851 FCFA (53,53% d’augmentation). Pour les maîtres de conférence et les maîtres de recherche débutants, le revenu mensuel passera de 279 880 FCFA à 413 135 FCFA soit une hausse de 133 255 FCFA (47,61% d’augmentation). Pour les professeurs et les directeurs de recherche débutants, le revenu passera de 314 609 FCFA à 439 342 FCFA, soit une hausse de 124 733 FCFA (39,65% d’augmentation).
Après avoir écouté attentivement l’explication du premier ministre, les responsables de la société civile et les notabilités, ont estimé qu’il faut reprendre encore, dès leur sortie de la salle, leur bâton de médiation auprès des enseignants pour qu’ils reviennent sur leur décision afin que l’école soit sauvée. « Tant qu’il n’y a pas eu accord entre vous, nous aussi, nous n’avons pas accompli notre mission », a déclaré le coordinateur des chefs de quartiers, Bamoussa Touré.
Hadama B. Fofana
Moussa Dagnoko