De mon mirador : La mafia des fraudes scolaires nargue le pouvoir

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” En tant que ministre de l’Education, j’assume mes responsabilités ” a laissé entendre Mme Togola Jacqueline Marie Nana, ministre de l’Education nationale, en rencontrant les députés de la Commission de l’Assemblée nationale chargée des questions d’Education.

Jacqueline-Nana
Jacqueline Nana, ministre de l’Education

Certains auraient tout simplement exigé après ce serment qu’elle rende le tablier, lui rétorquant au passage qu’ “un ministre, ça ferme sa gueule ou sa démissionne “, comme le disait si bien le ministre français Jacques Chevènement, pour marquer son désaccord avec le gouvernement de son pays engagé aux côtés des Etats-Unis d’Amérique pour casser du Saddam Hussein, lors de la nébuleuse guerre du Golfe.
Mais elle a pris une attitude à la fois courageuse et responsable, résonnant comme une véritable leçon assénée à nos autorités politiques et administratives – jusqu’au plus haut sommet de l’Etat – qui ont fini de ternir leur image à force d’ériger la dénégation et la fuite en avant comme stratégie de gouvernance.
En plus, pour cette affaire de fraudes aux examens, il n’appartient pas à la ministre de l’Education, toute seule, de mener le combat face à une véritable mafia qui a fini de gangrener les milieux scolaires en y institutionnalisant la tricherie et la magouille.
En effet, c’est une véritable industrie de la fraude qui s’est emparée du système scolaire et universitaire du Mali où on triche à tous les niveaux : notes sexuellement transmissibles lors des contrôles et évaluations, fuites organisées pour vendre les sujets d’examens,

manipulation du processus d’orientation d’élèves pris en charge par l’Etat pour enrichir des promoteurs d’écoles privées, système de copier-coller pour les mémoires dans l’enseignement supérieur consistant à plagier d’anciens mémoires déjà soutenus, falsification et achat de diplômes, etc..
Ouf ! La liste est bien longue et prouve à quel point notre école est malade. Déjà sous perfusion depuis quelques années, elle risque de tomber dans l’agonie si un remède très efficace n’est pas trouvé en urgence pour la remettre sur pied.
Dans le programme qu’il a présenté aux Maliens et qui demeure le pacte qui le lie au peuple, le Président IBK prétend réserver une attention particulière à l’école. Ironie du sort, les fraudes aux examens n’ont jamais atteint l’ampleur enregistrée cette année, comme si les fraudeurs avaient voulu le défier ouvertement.
Un sabotage pour saborder le travail du régime IBK, pouvait-on penser si un cacique de la formation politique du président de la République n’avait pas la baguette de commandement, en ce qui concerne l’organisation des examens et concours au Ministère de l’Education nationale. Effectivement, c’est Bakoni Ballo, précédemment élu député sur la liste Rpm en même temps qu’IBK en 2002, qui dirigeait le Centre national des examens et concours, point de départ de la fraude sur les épreuves des examens du DEF et du baccalauréat.
De là à affirmer que si le régime IBK s’est vite essoufflé pour faire du surplace c’est parce que le ver est dans le fruit, il n’y a qu’un pas à franchir. Mais en réalité, le choix des hommes a été, dès le départ, un problème sérieux pour le pouvoir actuel désormais obligé de lever les barricades de participation active aux fonctions de gestion des affaires publiques qui étaient jusque-là posées par la 25è colonne (des pofitards) pour empêcher à tous ceux qui ne crient pas ” vive IBK ” – même s’ils n’y croient pas- de pouvoir servir correctement le Mali. C’est ainsi qu’on fait la promotion d’anciens amis (dont beaucoup de has been), de proches de la famille et de quelques faucons gueulards devant l’éternel et qui gagnent toujours leur place au soleil du pouvoir par l’intrigue et les combines.

 
Alors, puisque l’odeur d’un gouvernement d’union nationale commence à sentir, la lutte contre la déliquescence du système scolaire et universitaire, comme la défense de l’intégrité du territoire national, est une guerre qu’il convient de mener hic et nunc. Et cela ne peut se faire sérieusement que dans l’unité d’action. A bon entendeur…
Baba Diarra

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1 commentaire

  1. Un pays qui n’a pas un bon système éducatif,est un pays qui n’a pas d’avenir.Cette situation nous interpelle tous.

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