Mme Sidibé Dédeou Ousmane : Redonner à l’école ses lettres de noblesse !

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L’air des grandes retrouvailles a été entonné, puisque la ministre de l’Education nationale et le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’ouest et du centre font chorus sur la volonté de tirer l’école malienne vers le haut.

La ministre de l’Education nationale, Mme Sidibé Dédeou Ousmane, n’a pas manqué de punch pour défendre sa façon de faire, lors de sa rencontre avec le vice-président de la Banque mondiale Ousmane Diagana, en visite de travail de 72 heures au Mali. La ministre a dévoilé les grands axes de sa feuille de route par laquelle elle vise à redonner à l’école ses lettres de noblesse. L’école a besoin d’une véritable réforme pour arrêter le naufrage.  La baisse du niveau scolaire est un constat qui est partagé par tous. Il y a de ce fait des réajustements nécessaires à établir, une réflexion à engager concernant les diverses réformes mises en œuvre. Bien évidemment, il y a des choses à faire, des vieux réflexes à bannir de l’école pour préparer l’avenir du pays.

L’ampleur des réformes souhaitées, s’intéresse attentivement à la question du coût et du financement de l’éducation. Le gouvernement a la responsabilité première de mobiliser et d’allouer les ressources financières nécessaires à la mise en place d’un système d’enseignement accessible et de qualité. Il faut d’abord reconnaître l’éducation comme une véritable entreprise nationale. Ses bénéfices de l’éducation dépassent l’individu et la localité ; le progrès de l’enseignement sert principalement les intérêts généraux de la société. Comme les besoins seront considérables, le financement de l’éducation constitue un investissement et non une dépense, parce qu’elle  contribue à hausser la productivité du travail et à hausser le niveau de vie et parce qu’elle devient un  important facteur de développement économique.

 

Gratuité, accessibilité et qualité

 

La technologie avancée requiert une main-d’œuvre qualifiée ; le progrès économique dépend directement du développement des connaissances scientifiques, de l’innovation technologique et de l’adaptation technique ; tout cela rend indispensable un rehaussement du niveau de formation de la population. L’objectif est de réconcilier gratuité, accessibilité et qualité des études et utilisation équitable et optimale des ressources.

La séance de travail s’est déroulée vendredi sous les auspices les plus favorables. La volonté d’aller ensemble de l’avant se veut une manière d’affirmer que, cette fois, la page des difficultés était bel et bien tournée, avec la reprise de la coopération suspendue par la Banque mondiale.L’air des grandes retrouvailles a été entonné, puisque la ministre et le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’ouest et du centre font chorus sur un engagement ” aucun enfant ne doit être laissé pour compte “. Quelle stratégie de rattrapage afin de permettre aux élèves de combler les deux années perdues à cause de la fermeture des écoles en raison de l’insécurité, de l’amélioration de la gestion des enseignants ?

 

Défis énormes, réponses urgentes

 

Les défis sont énormes et ensemble des réponses urgentes et efficaces doivent être définies et mises en œuvre, singulièrement au niveau de l’enseignement technique et professionnel. Le développement industriel passe nécessairement par des ressources humaines. La nécessité d’une main d’œuvre qualifiante s’impose alors. Or, l’enseignement général dans les établissements secondaires et dans les universités, en général, ne prédestinent pas les apprenants aux industries. Les disciplines enseignées sont plus relatives à la théorie. Les sciences sociales et même les mathématiques et les sciences physiques enseignées sont de loin inadéquates aux usines. Il faut donc des enseignements spécifiques capables de répondre aux besoins des rares usines existantes et susceptibles de répondre aux attentes de l’industrialisation à venir.C’est, en effet, dans les écoles professionnelles qu’on forme le mieux les apprenants aux métiers des entreprises et des usines. De ce fait, pour son industrialisation, le Mali devrait s’appuyer sur la formation professionnelle. Ce sont les grandes écoles techniques et professionnelles qui offrent et offriront le mieux la main-d’œuvre qualifiée aux industries.

Ibrahim Yattara

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