Mme Siby Ginette Bellegarde :Du sang sur les mains

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Le ministre de l’Enseignement supérieur Ginette Bellegarde a montré ses limites et doit laisser quelqu’un d’autre gérer l’école malienne. La semaine dernière à l’Assemblée nationale, elle a avoué son incapacité à sortir l’école malienne du gouffre dans lequel elle l’a mise depuis qu’elle était vice-rectrice.

Mme Siby Ginette Bellegarde n’aime pas l’école malienne. Elle ne peut rien pour l’université de notre pays. Ce n’est même pas son souhait. Et elle l’a prouvé depuis qu’elle était vice-rectrice et qu’elle a été au centre d’un des plus grands scandales qu’a connus l’école malienne, ayant conduit à mort d’homme. Les Maliens doivent se souvenir.

C’est la même dame, déjà vice-rectrice et déterminée coûte que coûte à faire partir le recteur et prendre sa place, qui a été nommée en 2004 pour piloter la commission chargée d’organiser et de superviser les examens à la Faculté des sciences juridiques et économiques (FSJE) de l’université de Bamako. Une commission rejetée et très mal perçue par les étudiants et la majorité du corps professoral, y compris le décanat. Un fait majeur superbement ignoré par Ginette et ses complices. Ce qui a donné le résultat qu’on connaît et sur lequel nous allons revenir : la mort d’un étudiant tabassé par les loubards de l’actuelle ministre.

Tout est parti de l’opposition personnelle d’un certain Oumar Camara professeur de droit. Après avoir réussi l’organisation et la correction des copies d’examens en 3ème et 4éme année Droit -un effectif de près de 1000 étudiants-, il s’est vu instruit par le vice-recteur de les reprendre. Naturellement, il avait remis les notes à la disposition du DER-Droit. Malgré cela Siby -avec la bénédiction du ministre et du recteur qu’elle a induit en erreur- a exigé la reprise de ces examens. Pour les 2 classes, à savoir la 3ème année Droit privé et la 4ème année Carrière judiciaire. Les étudiants ont catégoriquement refusé prétextant qu’ils sont en vacances et que l’année scolaire était bouclée. Le ministre et le cabinet, eux aussi manipulés, ont exigé du professeur Camara qui est un frère de l’autre Cabral, la reprise des examens.

Le professeur en question a été tellement irrité qu’il a rappelé à Ginette son statut d’étranger. Elle sera également prise à parti par l’ancien vice-doyen Alpha Amadou Oury Pléah dans son bureau.
En vue de casser le mouvement de protestation des étudiants, Ginette est parvenue à convaincre l’ancien ministre Mamadou Lamine Traoré à relever le doyen Antoine Camara et son adjoint Pléah, en violation des textes qui régissent l’université de Bamako. Elle ne s’est pas arrêtée là, elle les a humiliés en les faisant chasser de leur bureau par la Police. Toute chose qui met en relief le caractère satanique de cette dame.

Comme si certaines de ses attentes étaient restées insatisfaites, elle s’est orientée vers le bureau de coordination de l’AEEM qu’elle a également manipulé. L’un de ses responsables se trouve être aujourd’hui un membre du CNJ-Mali – Safouné Togo -, l’ancien secrétaire général Kaou Cissé qui a été condamné par la Cour d’assises de Koutiala mais qui figure bizarrement sur la liste de l’avant-dernière promotion des auditeurs de justice et un certain Mamadou Katilé aujourd’hui gendarme. Tous ont été condamnés avec sursis.

Sous la coupole de Ginette et soutenus par elle, ces derniers ont recruté des loubards pour tabasser des étudiants, l’un des leaders a été battu à mort et décéda plus tard à l’hôpital Gabriel Touré au pavillon Béni Tiénu Fofana : il s’appelait Mamadou Dramane Traoré, fils de Banankoroni Dra. En plus de Ginette, on cite également les noms de l’attaché, du chef de cabinet décédé. Tout le monde se souvient de cette crise. Les étudiants avaient exigé la justice. À l’époque, il a fallu qu’il y ait mort d’homme pour qu’on se lève et qu’on essaye de prendre des mesures. L’Etat, on le sait, c’est l’anticipation.

Tout cela est parti de la fameuse commission pilotée par Ginette. Ce qu’elle cherchait en réalité, c’était de faire partir Doulaye qui partit et celle qui était au centre de toutes les contestations a finalement été nommée rectrice de l’université de Bamako. Malheureusement, on la nomma même ministre après, cette fois-ci, le Forum sur l’éducation croyant qu’elle pouvait être la solution. Or c’est elle le problème. Pour preuve : depuis qu’elle est là, les facultés n’ont pas étudié plus de 5 mois. En plus, on risque d’assister encore au même scénario à la Fast avec les affrontements qui deviennent récurrents.

Par ailleurs, les étudiants accusent Ginette d’avoir offert un véhicule au secrétaire général qui roulerait pour elle. Il est alors grandement temps qu’on prenne très vite les taureaux par les cornes.
Moussa Touré

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