Quatre mois après son lancement dans la région de Tombouctou par le chef du gouvernement Oumar Tatam LY, on a du mal à voir les réalisations concrètes du programme d’urgence retour à l’école ou Back to school, financé par la Banque mondiale à hauteur de 21 milliards de Fcfa et piloté par l’Unicef, le ministère de l’Education nationale et ses services rattachés comme le Centre national des cantines scolaires.
Pourtant, ce programme visait à rétablir l’école malienne. La question qu’on se pose est la suivante : où sont partis les 21 milliards Fcfa du projet Back to School ? Il avait, à son lancement, suscité beaucoup d’espoir chez les populations bénéficiaires. Espoir, en ce sens qu’il devait contribuer à améliorer les conditions d’études et de travail des élèves et enseignants. Cela, à travers la construction des salles de classe, la distribution des kits scolaires et assurer la formation continue des enseignants. Un autre grand volet de ce programme était consacré à l’alimentation scolaire.
Quatre mois après son lancement officiel, les réalisations concrètes du programme sont très rares, sinon invisibles sur le terrain. Selon des sources proches du dossier, il n’y a eu aucune activité de construction de nouvelles salles de classe détruites par la rébellion au Nord du Mali ou encore moins pour démarrer la formation des enseignants. Aucune initiative n’a aussi été entreprise pour renforcer les capacités du Centre national des cantines scolaires. Pire, ces cantines scolaires comme celle de Pèpèrèna à 10 km de la ville de Sikasso, ne fonctionnent même plus à cause de l’insuffisance des ressources matérielles et financières. La seule formation initiée par le programme est la série de rencontres avec les différents responsables scolaires de la région de Sikasso, organisée par l’Association des groupements d’Eglise et missions protestantes évangéliques du Mali (Agempem), pour un coût total de 10 millions de Fcfa. Et l’Unicef a également procédé à la distribution de quelques kits scolaires dans le Nord du Mali et dans la région de Sikasso.
En tant que professionnels, nous avons approché les acteurs de ce programme, à savoir le ministère de l’Education nationale, le Centre national des cantines scolaires, sans avoir le minimum d’informations sur les activités réalisées dans le cadre dudit projet. Les responsables de ces structures nous ont tout simplement fait savoir qu’ils ne sont au courant de rien sur l’évolution du programme. Et l’Unicef, qui est le premier acteur, n’a pas voulu répondre à nos questions. De toutes les façons, sur le terrain, le constat est qu’on ne voit pas grand-chose.
Nous y reviendrons.
André TRAORE