Stimuler fierté et foi, devenues ternes chez les enseignants; redonner aux étudiants le goût du sacrifice et de l’effort, source de discipline et de responsabilité; reconnaître une administration universitaire et des grandes écoles qui assument toute l’autorité qui leur est confiée, voici les quelques repères pour une réforme importante de l’enseignement que le Premier ministre, Modibo Sidibé, a énumérés, le mardi 22 décembre 2009, au Campus universitaire de Badalabougou, devant les acteurs de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, lors de
Inaugurée par le grand conférencier du jour, Mgr Jean Zerbo, Archevêque de Bamako,
«L’église, de par sa nature, est mère et maîtresse. Elle a toujours revêtu un caractère éducatif. Jadis, l’église a constamment encouragé les hommes et les femmes à s’investir dans l’éducation. Qu’ils soient Jésuites, Dominicains ou autres, ils ont tous un point commun: l’acte éducatif. Le bonheur, chez l’éducateur religieux, réside dans le fait de dispenser un enseignement et d’en recevoir aussi», a soutenu Mgr Zerbo, au cours de son allocution.
Aussi a-t-il convié l’assistance à mener une réflexion sur cette question pertinente: existe-t-il un bonheur d’être enseignant ? Pour le conférencier, le métier d’enseignant est tout d’abord un sacerdoce, qui devrait bénéficier de toute l’attention particulière de
Remercier l’enseignant à la hauteur des sacrifices qu’il consent
«L’enseignant est considéré comme le point de ralliement entre l’homme et la connaissance. Il est un serviteur, une leçon dont il détient à lui seul le secret: communiquer, écouter, comprendre, etc. Il faut que l’enseignant soit remercié à la hauteur du sacrifice consenti à la cause, pour son pays», a conclu l’Archevêque de Bamako.
En quelques fractions de seconde, l’ambiance ressemblait à celle d’un stade de rugby, où les autorités croyaient entendre un terrifiant et impressionnant «Haka», le cri de guerre des légendaires All Blacks de Nouvelle-Zélande. En effet, le retentissant «Zakouba Kouba Hou Ha», entonné par les étudiants pour annoncer l’entrée en lice de leur porte-voix, Amadou Traoré, Secrétaire général de l’AEEM, s’apparentait curieusement à cette démonstration des Néo-Zélandais. Le capitaine des étudiants a apporté l’une des nombreuses propositions de solution liées au thème développé par Mgr Zerbo: «le bonheur d’être enseignant, créons-le ensemble, avec toute la société malienne. Et nous, étudiants, avons notre partition à jouer». Amadou Traoré a renchéri par le constat que l’enseignant ne sera jamais bon si les apprenants ne comprennent son enseignement. De plus, a-t-il martelé, parlant des conditions de vie des étudiants, «nous n’avons pas d’amphithéâtres, nous n’avons pas de vrai campus universitaire, nous n’accédons pas au numérique.
Le représentant du Syndicat National de l’Education et de
Des formateurs mieux formés et des cités U flambant neuves
Pour sa part, le Secrétaire général du Syndicat National de l’Enseignement Supérieur et de
En prenant la parole, Mme Siby Ginette Bellegarde a dissipé quelques craintes auxquelles les enseignants sont jusque-là confrontés, pour révéler que l’Université de Bamako avait initié et lancé, avec le gouvernement, un programme de formation de formateurs estimé à 13 milliards de F CFA, visant à former 650 enseignants, tous détenteurs de doctorat, à l’horizon 2017; à mettre en place et former les équipes pluridisciplinaires de recherche et à équiper des laboratoires de recherche. La ministre a terminé son allocution en revenant sur l’amélioration des conditions de vie des étudiants, par cette révélation: «la construction de cités universitaires, tant attendues par la communauté estudiantine de notre pays, sera bientôt une réalité».
Le Premier ministre, Modibo Sidibé, commencera son discours d’ouverture en honorant Mgr Jean Zerbo que: «votre éclairage, Monseigneur, sur le thème choisi, nous sera d’une grande utilité», a affirmé le chef du gouvernement à l’Archevêque de Bamako. Utilité, dans la mesure où l’hôte de la cérémonie a souligné l’évolution significative des moyens financiers consacrés par l’Etat à l’Enseignement Supérieur, qui sont passés de 24 milliards de FCFA en 2008 à 37 milliards en 2009, soit 35% d’augmentation et seront de l’ordre de plus de 39 milliards en 2010. En plus des ressources ordinaires du Budget, des ressources exceptionnelles, de l’ordre de 7,6 milliards de FCFA seront affectées à la construction d’infrastructures universitaires à Bamako et à Ségou. Selon Modibo Sidibé, ce gigantesque effort financier s’inscrit en droite ligne dans la volonté d’instaurer «la pleine réussite de nos étudiants, leur entrée dans la vie active, leur confiance en eux-mêmes et en l’avenir de notre pays, étroitement liées à leurs conditions de vie et d’études. C’est pour cette raison que leur épanouissement est au centre de nos préoccupations. Aussi, le gouvernement accorde-t-il la plus grande attention aux questions touchant à l’encadrement, au logement, au transport et à l’accès aux technologies de l’information», a promis le Président de la séance de Rentrée Solennelle 2009-2010 de l’ESRS, ovationné par un tonnerre d’applaudissements.
Faciliter l’accès des étudiants et des enseignants aux NTIC
Dans le même ordre d’idées, Modibo Sidibé a révélé que les travaux de construction des cités universitaires de Kabala, offrant une capacité de 4000 places, seront lancés dès janvier 2010. Concernant la sécurisation et la gestion des bourses, le chef du gouvernement a informé l’assistance de la création d’une bancarisation du paiement aux étudiants, en partenariat avec le système bancaire, «cela ouvrira des opportunités d’accès au crédit pour l’étudiant» a-t-il dit.
En outre, avec la prévision de l’installation des bornes wi-fi sur le campus et la bancarisation des bourses, Modibo Sidibé a invité Mme Siby Ginette Bellegarde à étudier la faisabilité d’une opération «Micro-ordinateur Etudiant», afin de faciliter l’acquisition d’ordinateurs portables à prix négociés avec les fournisseurs et l’accès aux prêts bancaires pour l’équipement des étudiants. Dans le même temps, sera étudiée et mise en œuvre la facilitation de l’acquisition de matériel informatique par les enseignants. «Le gouvernement est prêt à établir, dès cette année 2010, un partenariat avec les banques, les constructeurs et les distributeurs d’ordinateurs. Cela s’inscrira dans la logique de la connexion de l’Université à l’Internet Haut Débit et celle de la mise en ligne de
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Freddy Matar SYLLA