En posant comme condition sine qua non la satisfaction de ses doléances pour la rentée universitaire 2011-2012, le SNESUP frustre les étudiants. L’enseignement supérieur du Mali va très mal depuis bien longtemps. En effet, cela fait plusieurs années qu’il est tombé dans une léthargie qui ne dit pas son nom. Ce qui a conduit inéluctablement à la fermeture des portes de certaines Universités, courant 2011.
L’année universitaire écoulée restera à jamais gravée dans la mémoire de beaucoup d’étudiants qui ont assisté, impuissamment, à la fermeture de leurs classes. Sur rapport du Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Mme Siby Ginette Bellegarde, le Conseil des Ministres a adopté un projet de décret portant création de nouvelles Universités et Instituts, ainsi que la scission de l’Université de Bamako en quatre (4) Universités, le 15 juillet 2011, dans le souci de décongestionner l’Université de Bamako qui comptait 83.000 étudiants. Un effectif pléthorique qui échappait à tout contrôle du Gouvernement.
Cette démarche s’inscrit dans la droite ligne de la décentralisation. Mais, depuis quelques mois, les étudiants sont dans la rue, ne sachant à quel saint se vouer. Avec la fermeture des classes qui leur a fait perdre une année contre leur gré, ils espéraient reprendre le chemin de l’école avant le mois de décembre 2011, comme cela avait été annoncé lors de la fermeture.
Mais, les choses deviennent de plus en plus complexes, car aucune date n’est encore fixée pour le démarrage des cours. La seule chose qui est sûre pour le moment, c’est que les inscriptions ont débuté le 28 novembre dernier. A la surprise générale, nous apprenons de sources concordantes que le Secrétaire général du Syndicat National de l’Enseignement Supérieur (SNESUP), en la personne du Dr. Abdoul Mallé dit qu’ils ne sont pas prêts pour la reprise et que leur retour en classes dépend de la satisfaction de deux points de leurs revendications, à savoir l’alignement de leurs salaires sur ceux de leurs homologues de la sous-région et la mise en place d’une nouvelle hiérarchie.
Les étudiants sont donc les dindons de la farce dans cette crise qui paralyse l’enseignement supérieur. Ils sont lassés et frustrés de rester à la maison, ainsi que les parents d’élèves. Mais cette fois-ci, il faut le dire sans se voiler la face, c’est le Secrétaire général du SNESUP, Abdou Mallé, qui tente de prendre la rentrée universitaire 2011-2012 en otage. Et à quelle fin ? Certes, il y a le droit de revendiquer en République du Mali. Mais, il faut travailler, tout en revendiquant. Abdou Mallé, fût-il SG du SNESUP, doit savoir que l’enseignement supérieur n’est pas sa propriété privée. De ce fait, s’il n’a pas envie de contribuer à son épanouissement, il ferait mieux de rendre son tablier.
Pour leur part, les autorités en charge de ce Département doivent mettre tout en œuvre pour une rentrée universitaire 2011-2012 réussie et apaisée. Il y va de l’honneur de notre système éducatif au plan international !
Boubacar SIDIBE (Stagiaire)