Me Mohamed Aly Bathily introduisant une conference débat aà l’African business school sur le theme: “droit”: « L’application du Droit sera très difficile, surtout au Mali où règne la corruption et le favoritisme »

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Me Mohamed A Bathily

La salle Nelson Mandela de l’African Business School « ABS » sise à Hamdallaye ACI 2000 a abrité, le samedi 24 Novembre 2018, la conférence débat organisée   par ladite université pour une bonne formation de ses étudiants. Le conférencier n’était autre que l’éminent juriste, Avocat et ancien ministre de la Justice, Me Mohamed Aly Bathily, sur le thème : « Droit ».

Dans une salle archicomble pour l’intérêt du thème et la qualité du conférencier, le modérateur, Monsieur Siré Dia, étudiant en journalisme-communication et président des étudiants à l’université « ABS », a souhaité la bienvenue au conférencier et à l’ensemble des personnes ayant effectué le déplacement, pour ensuite faire une brève présentation de l’illustre conférencier.

A ses côtés, la directrice générale de l’Université ABS, Madame Thiam Sokhna Maryama, prend la parole devant les membres de l’administration, en remerciant Me Bathily pour l’honneur accordé à son institut et déclare que cette conférence-débat, organisée régulièrement, entre dans le cadre de la formation en culture générale des étudiants de l’Université ABS.

Le conférencier, Me Bathily, ancien magistrat, Professeur de Droit, avocat et ancien ministre de la Justice, pour ne citer que cela, était très ému pour le choix porté sur sa personne pour animer une conférence sur le thème « Droit ».

Me Bathily a d’abord commencé à expliquer les origines du mot Droit et l’Etat depuis l’époque de Frederik II, fils d’un célèbre conquérant Barberousse dans l’ancienne Allemagne et d’une sicilienne, par sa politique d’organisation des nations en Etat. Il expliqua ensuite le Droit en Afrique, depuis l’époque pharaonique qui, selon Cheick Anta Diop, était habité par des Noirs et non des Arabes.

Après un bref exposé historique, la conférence a essentiellement porté sur le Droit et l’application des règles de droit au Mali, vu les difficultés aussi bien d’ordre administratif que social. Selon lui,  il est difficile de faire une application saine des textes  écrits dans une langue qui n’est pas comprise par la majorité de la population. Le hic, selon lui, est de constater que même les députés qui votent ces lois, ne les comprennent pas. Alors l’application du Droit sera très difficile, surtout au Mali où règne la corruption et le favoritisme.

Pour qui connait le franc-parler de Me Bathily, il n’a pas tardé à fustiger le régime en place pour sa politique de gouvernance à l’aveuglette, notamment à travers une élection bâclée, un président mal élu, une Cour constitutionnelle partisane, la difficile mise en œuvre de l’accord de paix, l’effectif pléthorique dans les maisons d’arrêt.

Le conférencier termine en expliquant aux étudiants le droit OHADA qui trouve son origine dans l’influence des banques. A travers l’OHADA, il est plus facile de faire la différence entre ces différentes composantes, à savoir le droit commercial, le droit des affaires et le droit économique.  Selon Me Bathily, le droit OHADA vise l’intégration économique des états membres.

Il a évoqué d’autres domaines du droit, à travers les questions pertinentes posées par les étudiants de l’université « ABS » notamment la citoyenneté, tout en les invitant à prendre leur avenir en main car tout Etat qui viole ses propres règles court vers l’anarchie et aucun Etat au monde n’a survécu en violant ses propres règles.

Le conférencier invite les étudiants à apprendre davantage, de ne pas baisser les bras face aux défis à relever car, selon lui, le Mali de Modibo Keïta n’avait en son sein que deux étudiants en licence et quatorze bacheliers. Et pourtant, ils ont réalisé de grandes choses.

La directrice générale de l’Université, pour clore la conférence, remercie Me Bathily pour la qualité du débat, la quantité du savoir transmis et dit être très satisfaite d’apprendre autant sur la citoyenneté, les droits et les devoirs de tout un chacun.

Tiemoko Koné, stagiaire

 

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