Pour mauvaise gestion et gabegie à l’université de Ségou : Les finances au rouge Un mouvement de grève en vue pour non-paiement des salaires des fonctionnaires

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Instiut Universitaire de Formation Professessionnelle Université de Ségou

Créée pour rapprocher les populations de la région de Ségou et environnements à des formations universitaires variées et adaptées aux opportunités locales, l’Université de Ségou était perçue comme une innovation majeure dans la politique de décentralisation de l’enseignement supérieur au Mali. Première université délocalisée, elle est en phase de devenir un échec si jamais le Gouvernement ne s’y investit pas davantage dans le redressement de cette structure au regard de la mauvaise gestion installée en mode de gouvernance. Cette université qui devrait faire la fierté des autorités scolaires risque d’être un véritable fiasco.

Il n’est un secret pour personne que la santé de l’Université de Ségou est préoccupante. Cela a été dit et redit mille et une fois. Et l’on pensait qu’avec la nomination du Pr Souleymane Kouyaté, ancien vice-Recteur comme Recteur, la situation allait s’améliorer. Hélas ! Chassez le naturel, il revient au galop ! Les maux de l’US seraient contagieux et ont pour noms : mal gouvernance, prostitution intellectuelle, guerres d’intérêt et de clans, politisation des facultés, corruption érigée en système de gestion. Tout cela se passerait-il avec la complicité des autorités universitaires à Bamako ?

Bien gérée, l’Université de Ségou serait un potentiel inconditionnel pour le développement intégré de la région et du Mali tout entier, crie-t-on sur tous les toits. Malheureusement, ces nobles attentes ont encore du chemin à parcourir car les responsables à qui son destin est confié n’ont de soucis que apour leur propre bien-être. Dilapidation et détournement de fonds, vol du matériel, gestion clanique du personnel, menaces et achat de conscience, favoritisme meublent leur quotidien au détriment des objectifs confiés par les hautes autorités du pays.

Au moment où certains fonctionnaires attendent avec impatience les salaires du mois de décembre 2017, ceux de l’Université de Ségou sont toujours dans l’attente des leurs du mois de novembre 2017. Et ce, dans l’indifférence totale de l’administration. Et le hic, c’est que les contractuels de cette structure ont été payés depuis le 15 novembre. Un responsable du service des finances nous a confié que la ligne de crédit de fonctionnement est au rouge depuis bientôt deux mois. Cela s’explique par les nombreuses missions des responsables et agents, les permanentes commissions de travail et la surfacturation des heures supplémentaires qui engloutissent une part importante du crédit.

En outre, l’absentéisme du recteur constitue un véritable facteur de blocage de l’administration de l’US. En effet, il est connu de tous que depuis sa nomination, il a passé rarement une semaine pleine dans son bureau à Ségou. Avec son vice-Recteur et d’autres chefs de service, ils sont régulièrement en mission à Bamako ou à l’extérieur. Et des missions de deux semaines ou plus et sans impact, confie un agent. Le seul objectif inavoué est de se tailler le maximum de frais de mission. « Il arrive des fois où tous nos chefs sont en mission. Et pour narguer les jeunes, ils nous disent : votre tour viendra, nous nous irons à la retraite bientôt. En octobre, nos salaires ont pris du retard, ce mois-ci, c’en est trop » s’est plaint un agent de l’US.

Le bon fonctionnement de tout service est inhérent à la bonne gestion des ressources humaines et financières. On ne peut admettre que le service public soit exercé sans le moindre respect des règles régissant son fonctionnement ! Malheureusement, à l’Université de Ségou, c’est l’amer constat. Promotion de parents, d’amis et de copines, voici la tâche régalienne que s’est fixé le Secrétaire général, la tête de proue du favoritisme au sein du rectorat de l’Université de Ségou. Selon que vous appartenez à son clan, vous jouissez de tous les privilèges et êtes exempt de toute sanction, renchérit un agent du Rectorat visiblement très en colère. Ce sont ses protégés qui ont toujours figuré dans les fameuses commissions de travail, histoire de les récompenser pour leur fidélité à sa cause. Faut-il le rappeler, à l’US, aucune activité ne se réalise sans la mise en place d’une commission de travail ! Au même moment, certains fonctionnaires sont laissés à leur triste sort.

Les hommes ne se gèrent pas suivant les affinités mais suivant leurs valeurs intrinsèques ! Hélas, le Rectorat se trouve dans ce travers. Trop d’injustice, piètre résultat !

En attendant, l’Université de Ségou ne se guérit pas de son mal ! Le système de clientélisme et de favoritisme y est entretenu, soutenu, voire encouragé. Mais pour quand encore ? Il est temps de mettre tout le monde à contribution pour l’essor de cette jeune structure scientifique.

Il urge donc d’apporter les solutions adéquates aux difficultés auxquelles elle est confrontée.

Pour notre part, nous ne cesserons de critiquer, de fustiger les mauvais comportements, de faire la lumière sur toutes les zones d’ombre de notre système éducatif. En un mot : « Nous tremperons la plume dans la plaie » pour que l’école malienne soit.

Diakaridia YOSSI

Source : L’Espérance

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1 commentaire

  1. Encore une fois le président Kagamé nous donne la solution, lors de la rencontre des Grands Leaders Africains: SE PRENDRE EN MAINS! (comme nous le disons depuis toujours. La solution n’est pas la mendicité auprès de l’oxydent: fmi, banque mondiale…)

    https://www.youtube.com/watch?v=2ncO46Wf1_o

    “En ce qui concerne l’Afrique, je suis sûr qu’une autre personne dans l’auditoire, aurait pu faire les mêmes observations : je pense que nous devons prendre nos responsabilités.
    Et accepter nos échecs dans la prise en charge de ces problèmes.

    Par exemple, à propos de ce que le président Obasandjo vient de dire, dans le cas de Boko Hatram ou n’importe quel autre cas.
    Pour moi lorsque je regarde la télévision ou je retrouve nos leaders, qui devraient travailler ensemble pour faire face aux problèmes qui affectent pareillement leurs pays, ils attendent qu’ils soient invités à aller en Europe, juste pour s’asseoir là-bas pour parler leurs propres problèmes.

    Pourquoi ils attendent pour ça?

    Quelle image cela donne de nous, de l‘Afrique ?

    En réalité l’image qui est donnée est que, nous ne sommes pas là-bas pour adresser nos problèmes.
    Nous allons là-bas pour l’opportunité d’une photo. Nous sommes heureux d’être assis à Paris, avec le président français pour palabrer du problème du moment.

    Cela n’a aucun sens que nos leaders n’arrivent pas à se mettre ensemble.
    Bien sûr, je dis cela avec peine.

    J’attends le moment où je serai ancien président. Je pense que vous êtes plous libre que moi pour vous exprimer. Je fais attention. Donc j’ai tendance à avoir des réserves sur ma prise de parole.

    Mais je pense que ceci est un problème sérieux : dirigeants africains, nous n’avons pas besoin d’être invités où que ce soit pour parler de nos problèmes. Nous devons d’abord nous inviter pour parler librement, les uns aux autres, concernant nos problèmes sérieux.

    Prenons le problème de Soudan du sud :
    Le 1r problème pour ce pays et son peuple : être indépendant.
    Ils sont devenus indépendants et cela s’est transformé en un autre problème.
    Ils se sont battus pour être indépendants. Maintenant ils mènent un autre combat après l’indépendance acquise : un conflit civil.
    Pourquoi?
    Certaines causes de ces problèmes auraient pu et devraient être adressées.
    Quel que soit ce conflit, ce n’est pas racial. C’est toujours de la responsabilité des leaders.
    S’ils ne peuvent pas résoudre le problème eux-mêmes, pourquoi ne pas faire appel aux voisins et leur demander de l’aide.
    Nous avons un problème ici. Peut-être que c’est un problème entre le président et le vice-président. S’ils n‘arrivent pas à le résoudre. Lorsque l’un pense que l’autre à tort, alors ils divisent leur armée, leur gouvernement, et tout le monde doit choisir son camp et le conflit commence.
    Je pense qu’entre le moment de la confrontation et le début réel du conflit, quelque chose peut être fait. Mais l’initiative doit venir des leaders.
    Cela évite toute catastrophe, comme nous l’avons vu, comme nous le voyons se produire au Soudan du sud.

    Mais bien sûr, ce qui est malheureux c’est la souffrance d’une majorité de personnes qui n’ont rien à voir avec le conflit : femmes, enfants et même des hommes innocents…

    En conclusion, Je ne donne pas vraiment des réponses, je soulève plus d’interrogations à ajouter au programme. Je bous remercie.”

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