Le mardi 12 Avril 2011, les étudiants de la faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto Stomatologie ont mené une marche au centre-ville Bamakois, pour réclamer leur droit à la reprise de l’année académique 2010-2011, presqu’à son terme. Devant le malaise social, aucun parti politique ni le peuple n’y ont apporté leur soutien aux étudiants pour sortir notre université de ce malaise qui perdure.
Le mardi dernier, les étudiants de la FMPOS ont manifesté légitimement la résolution de leur crise devant la primature. Ils demandent au gouvernement de leur ouvrir les portes aux salles d’études restées jusque-là closes pour raison de grève illimitée des enseignants. Ils n’ont pas manqué de rappeler le soutien du peuple Malien en vain. Certes, la crise que traverse notre école constitue un problème de société. Devant ce malaise social qui dénote l’incapacité et l’incompétence de la classe politique à résoudre une crise longtemps restée dans l’arène politique, le peuple et la classe politique toute entière, ont manqué de suivre cette marche estudiantine pour sortir notre université de sa torpeur. Ce manque de suivie est une trahison des idéaux du 26 Mars 1991 par le peuple malien.
Les peuples qui n’ont pas la liberté d’expression, se bâtent pour l’avoir, ceux qui l’ont, ne l’usent plus. Tel semble le paradoxe dans notre pays. « L’avenir du Mali se joue plutôt », s’indignait un étudiant de la FMPOS. Les autres établissements scolaires (tous confondus), peut-être à défaut d’information, n’y ont pas pris part à cette manifestation. Honte à notre peuple ! Les étudiants n’incarnent-ils pas le premier pilier et l’avenir de notre démocratie ? Faut-il laisser cette grève illimitée du SNESUP condamner nos ‘étudiants au chômage et à la misère qui compromettront l’avenir de notre pays ? Telles sont les questions que la classe politique et le peuple malien doivent résoudre dans un bref délai pour éviter que notre système éducatif global ne sombre dans la confusion. Malheureusement, la classe politique a acheté la conscience du peuple malien. Pour preuve, malgré ce malaise social qui dénote l’incapacité et l’incompétence de nos pouvoirs publics à gérer cette véritable crise scolaire, le peuple continue de soutenir aveuglement un régime qui le mène à la ruine. Si tel doit être l’avenir de notre démocratie, c’est honteux. Effectivement, nous avons un potentiel démocratique acquis qui n’est pas exploité. Nous déplorons le fait que les intérêts particuliers aient pu détourner l’image d’une démocratie crédible au service d’un peuple pacifique et exemplaire que sont les Maliens. Le peuple malien ne doit pas privilégier les intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général de la nation.
Ibréhima Diamouténé