Après sa marche avortée, Synergie a aminé un point de presse. C’était à la maison des enseignants.
Selon le bilan des enseignants, il y a eu 10 blessés et autant d’arrêtés. Ce compte, de l’avis des animateurs, ne prend pas en compte les égratignures.
Commencé dans une atmosphère sereine comme ils le disent, c’est arrivant au monument de l’indépendance que les manifestants sont tombés sur des policiers. Ceux-ci leur présentent d’abord un document leur interdisant de s’approcher du monument. Les syndicats informent clairement que leur marche a été réprimée par ces agents en dépit de leur bonne volonté de convaincre ces policiers du caractère pacifique de la marche.
“Nous étions accompagnés par les policiers du 1er arrondissement de la place de la liberté jusqu’au monument de l’indépendance. Nous avons trouvé des policiers, des gardes et des gendarmes sur la place. En pleine discussion avec la sécurité, ils nous ont demandé de lever les mains à l’air. Il y avait certains pickups derrière les policiers derrière lesquels on voit soudainement des gaz lancés dans les coins. Les gens se dispersaient brusquement. Même les agents de la gendarmerie demandaient à la police d’arrêter. Dès lors, certaines personnes lançaient des pierres dans la foule. Plusieurs manifestants ont été blessées”, explique Amadou Coulibaly, secrétaire général du Syneb.
Pour réparer les dommages, les enseignants syndicalistes ont entrepris plusieurs actions notamment les visites aux camarades interpelés, l’engagement d’un avocat et l’ouverture d’enquêtes.
“Les syndicats de l’éducation déplorent la violation flagrante des lois de la République et des libertés pour lesquelles des Maliens se sont sacrifiés et exigent la libération sans condition des camarades interpelés”, déclare le porte-parole du syndicat de l’éducation. “Cette situation nous donne l’impression que les personnes non nanties ne sont plus écoutées dans ce pays. Il faut à un moment donné qu’on résiste pour faire appliquer la loi. Nous ne voulons pas uniquement sauver l’année scolaire mais plutôt l’école malienne”, ajoute Ousmane Almoudou, secrétaire général du syndicat des enseignants.
Fatoumata Kané