Mamadou Lamine Diarra au Conseil National de la FENAPEEM : «Nous serons dans l’obligation de baisser les bras et laisser l’école aux CGS»

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En plus des difficultés récurrentes relatives au dysfonctionnement du bureau de la Fédération Nationale des Associations des Parentes d’Elèves et Etudiants du Mali (FENAPEEM), son Président, Mamadou Lamine Diarra dénonce la mise à l’écart des Associations de Parentes d’Elèves (APE) dans la formation des bureaux CGS. C’est du moins ce qu’il a révélé le week-end dernier lors du Conseil National de la Fédération.

La cérémonie d’ouverture était présidée par le ministre de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues Nationales, le Pr. Salikou SANOGO. Dans son allocution, le ministre Salikou a fait remarquer que  «les réformes en cours s’inscrivent pour la plupart dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations formulées par les participants au forum et traduites en plan d’action par le Gouvernement». Toutefois, il a reconnu une fois de plus l’historique rôle joué par les APE dans le développement de l’école malienne. «Nul n’ignore au Mali les sacrifices consentis par les parents d’élèves qui ont permis, à un moment où l’Etat avait des moyens limités, de construire des salles de classe et de faire fonctionner les établissements. Aujourd’hui, malgré la diversification des intervenants dans notre système éducatif et la nécessité d’impliquer chacun de ces intervenants, nous restons convaincus que la place et le rôle des parents d’élèves méritent reconnaissance et considération.  C’est pourquoi, nous sommes disposés à examiner toute proposition allant dans ce sens et s’inscrivant dans le cadre règlementaire de notre pays».

«Il y a bientôt deux ans que nous nous sommes réunis à la maison des jeunes en partenariat avec l’O N G Néerlandaise. Nous avons insisté sur les difficultés qui paralysent notre organisation et avons invité toutes les sections et fédérations à redoubler d’efforts malgré la situation peu reluisante que connaissent la plupart d’entre elles.», a fait remarquer le  Président de la FENAPEEM  dans son discours d’ouverture de la Conférence Nationale. Ce, avant de rappeler que depuis la mise en place des Comités de Gestion Scolaire (CGS), l’administration ne cesse de les brimer : «Si au sommet vous avez beaucoup d’égards pour nous, à la base le comportement des partenaires administratifs et tout autre, certaines autorités scolaires aux A P E, d’autres, aux niveaux CGS en place, font comprendre à nos représentants qu’il a été dit ‘’Parents d’Elèves’’  et non ‘’Association de Parents d’Elèves’’ et préfèrent faire appel à des éléments non membres de l’A P E qui leur sont soumis».

«Par delà tout cela, ce qui nous a inquiétés, c’est la mise en place systématique des bureaux C.G.S de la base au sommet, parallèlement aux bureaux A.P.E (du moins ce qui semble programmé) et les mesures de renforcement de capacité des CGS  ignorant totalement les A.P.E. Les journaux de la place ne cessent d’en parler». C’est du moins ce que regrette le Président Mamadou Lamine DIARRA pour qui les APE sont mises à l’écart par rapport à la gestion de l’école en mode décentralisé.

Nous pensons que pour mettre fin à cette frustration, suggère-t-il, il est urgent d’examiner notre situation au niveau même de la loi d’orientation sur l’Education, en ses articles 58 et 59 instituant les CGS au niveau des établissements. «Il faut qu’officiellement et spécifiquement, au niveau de la loi, il soit signifié que les Associations des Parents d’Elèves sont des partenaires naturels de l’école et doivent être traitées comme tels. Faute de quoi, nous nous excusons de parler ainsi, trop c’est trop ! Nous serons dans l’obligation de baisser les bras et laisser l’école aux CGS».

Si rien ne change, la FENAPEEM se voit dans l’obligation de se retirer tout en notifiant la décision à ses partenaires quand on sait qu’elle est partenaire de plusieurs structures sous régionales et mondiales œuvrant dans  le domaine de l’Education.  Ce qui est sûr, l’espoir n’est pas totalement perdu pour ces partenaires incontournables de l’école.

«Nous gardons encore l’espoir que les autorités du pays, pour sauvegarder la collaboration avec ce partenaire incontournable que nous sommes, nous ne ménagerons aucun effort pour ramener les APE à la place qu’elles méritent et nous voudrions que ceci soit un message à porter au niveau de toute la Nation», souhait le Président de la FENAPEEM.

Ce qui est sûr, un atelier de validation des modules de formation des CGS révisés et  les projets de textes réglementaires relatif aux CGS a regroupé à l’Institut des Langues Abdoulaye BARRY, acteurs de l’école en mode décentralisé, cadres de l’Administration scolaire; élus communaux les 24 et 25 juin

A partir des expériences acquises depuis la phase pilote du PACGS mis en œuvre en 2008, les participants ont débattu et apporté les points d’amélioration aux modules de formation de CGS révisé et au projet de textes réglementaires soumis à leur appréciation. Les propositions d’amélioration assortis de débats houleux ont concerné notamment «le guide sur la mise en place, renouvellement démocratique des Comités de Gestion Scolaire», le «module de formation des Comités de Gestion Scolaire en technique de gestion  participative de l’école», le «module de formation sur le système de suivi/encadrement des Comités de Gestion Scolaire» et les «points de révision sur l’Arrêté N°04-0469MEN-SG.

Le nouvel Arrêté introduit par M. Marcel Kaba DIARRA-juriste Expert en la matière  comporte 4 chapitres et intègre quelques innovations tout en puisant certains points de l’Arrêté précédent. Dans le nouvel arrêté, qui abroge l’arrêté n°04-069 du 9 mars 2004, est établie une Convention entre le CGS et les Collectivités qui procèdent au suivi et à l’évaluation du CGS. La Collectivité ajuste la Convention en cas de besoin. La durée de mandant des membres de  CGS est limitée à 3 ans renouvelables et ne donne lieu à aucune rémunération. Il est composé de membres élus et de membres de droit au nombre de quatorze (14) au plus. L’Assemblée Générale regroupant l’ensemble de la Communauté arrête les grandes  décisions et appuie le CGS pour l’aider dans ses relations avec les Collectivités.

Autres dispositions contenus dans le nouvel arrêté : Les élus  des Collectivités Territoriales, les députés à l’Assemblée Nationale, les chefs de village, de quartier et de fraction ne sont pas éligibles dans le bureau du Comité de Gestion Scolaire. Aussi, les fonctions de Président du CGS ne sont pas cumulables avec celles de directeur, d’enseignant et d’élève de cet établissement.

Rappelons que sont membres de droit d’un CGS selon le nouvel arrêté qui vient d’être revu par les acteurs de l’école en mode décentralisé : le (a) directeur (trice) d’école/chef d’établissement ; le (a) représentant (e) des enseignants ; le (a) représentant (e) des élèves ; deux représentants (es) de l’Association des Parents d’Elèves, deux représentants (es) de la Société civile dont une femme. Commune pour dire que la parité est exigée dans le nouvel arrêté qui sera bientôt soumis à la signature après amendement. Le CGS qui travaille en étroite collaboration avec l’Administration scolaire procure ses ressources de la communauté, des dons et legs, des contributions, des prêts et des subventions entre autres.

Ce qui répond en  partie aux préoccupations de la Fédération Nationale des Associations des Parents d’Elèves et Etudiants du Mali (FENAPEEM).

 

S. KONE


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