Mamadou Diabaté, directeur national de l’Enseignement fondamental : « Des mesures sont en cours pour accueillir les élèves des zones affectées par la crise et la tenue des examens »

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Suite à l’absence de l’Administration au nord du pays, nous avons tendu notre micro au directeur national de l’Enseignement fondamental pour édifier l’opinion publique sur le sort réservé aux scolaires évoluant dans les régions nord du pays.  
Monsieur le directeur, comment se porte aujourd’hui le secteur de l’Education au Mali ?
Le secteur de l’Education est à l’image du pays. Il se porte très mal. En raison de la situation particulière du pays, il y a un déplacement massif des populations avec les enfants en pleine scolarité. Alors, ce problème nécessite une solution très rapide. Et cela constitue notre priorité.

Quelles sont les dispositions prises pour garantir l’éducation de ces enfants ?
En ce qui concerne l’Enseignement fondamental, nous avons communiqué avec l’ensemble des directeurs d’académies qui doivent à leur tour communiquer avec les directeurs des Centres d’animation pédagogiques (Cap) pour que tous les élèves qui viennent du  nord soient accueillis dans les écoles. C’est pour vous dire que partout où ces enfants se présenteront, ils trouveront une place. On a donné l’instruction ferme à toutes les structures concernées que même si ces enfants n’ont pas de dossiers, de les accueillir. Car, en pareille circonstance, il est possible que les parents se déplacent avec les enfants sans penser aux dossiers. Mais, a postériori, on a toujours la possibilité de vérifier la scolarité de tous les élèves.
Pour l’Enseignement secondaire général, technique et professionnel, ce sont les mêmes dispositions. Les enfants qui étaient à  Tombouctou, Gao, ou Kidal, dès qu’ils arrivent dans une localité, se présentent à l’académie. Et on voit avec le lycée sur place, lycée public j’entends, parce que si un parent veut amener son enfant dans le privé, cela est une autre paire de manches. Mais, il revient à l’académie, en relation avec le proviseur du lycée concerné, de trouver une place pour  ces enfants.
En ce qui concerne les secteurs particuliers de l’Enseignement normal, notamment les Instituts de formation des maîtres de Gao et Djiré  et l’Hégire de Tombouctou qui sont aujourd’hui fermés, leurs élèves doivent s’adresser à la Division de l’Enseignement normal, l’ex-IPEC de Bamako.  Cela pour prendre contact et exprimer leur désir de transfert. J’ajoute que la même disposition est prise au niveau des académies qui peuvent accueillir les élèves en fonction de leur origine. Par exemple, quelqu’un qui est de Kangaba peut faire une demande pour rester à l’IFM de Kangaba. Soulignons qu’environ 3400 élèves-maîtres sont concernés par ces cas.
Une autre préoccupation et non moindre est celle des élèves qui sont restés avec leurs parents dans les régions nord. Pour ces cas précis, il faudrait d’autres solutions pour résoudre cette équation.

Pouvez-vous rassurer les Maliens de la tenue des examens de fin  d’année scolaire aux dates indiquées ?
Nous sommes en train d’accueillir tous les directeurs d’académies et de CAP de Tombouctou, Gao et Kidal. C’est suite à la rencontre  que nous allons avoir avec ces différents responsables qu’on pourrait mesurer l’état d’avancement des programmes. Car, à Aguelhok, depuis le 17 janvier, les cours ont été perturbés. Mais on avait  essayé de résoudre le problème en transférant ces élèves dans les établissements de Gao. Avec la détérioration de la situation, ces efforts ont été anéantis. Alors, il faut prendre le temps d’examiner l’état d’avancement des programmes dans les différents CAP afin de décider la tenue des examens. Je pense déjà qu’il pourrait avoir une 1ère session d’examens pour ceux qui sont au Sud dont leurs cours n’ont pas connu de perturbation. Et envisager une deuxième session pour ceux qui sont en retard dans les programmes. Il y a des cas extrêmes où on peut aller jusqu’à ajourner  ces élèves. Par ce qu’ils n’auront rien appris au cours de cette année scolaire. Tout en prenant le soin de ne pas tenir compte de cette année dans leur scolarité.
Ce qui est sûr, je ne crois pas à l’apocalypse. Car, à partir de Mopti –Douentza, nous sommes dans les conditions pour pouvoir organiser des examens. Bien entendu si les choses restent constantes. De toutes les façons, nous allons nous battre pour respecter les exigences de la sous -région. C’est-à-dire faire des examens en mi août. Propos recueillis par Oumar KONATE

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