Au Mali, les préparatifs engagés par les responsables du secteur de l’éducation, aux fins d’assurer la rentrée scolaire 2018-2019 n’ont été qu’utopiques. Hier, lundi 1er octobre, les écoliers maliens ont repris le chemin de l’école. Mais seulement ceux des établissements publics ont effectivement fait leur rentrée tandis que le secteur privé est resté fermé. Pire, à cause de l’insécurité, près de 750 écoles sont toujours fermées au Nord et au Centre du pays.
La rentrée scolaire 2018- 2019 a été effectuée le lundi 1er novembre 2019 au Mali. Mais c’est sans les écoles privées du Mali regroupées en Association des Promoteurs d’Ecoles Privées du Mali (AEPAM), qui a déclenché une grève illimitée le dimanche 30 septembre 2018 au terme de sa réunion. L’AEPAM justifie cette décision de bouder les cours dès le premier jour de la rentrée pour le motif suivant : le non paiement à temps des subventions des promoteurs d’Ecoles privées par l’Etat malien. L’AEPAM réclame ainsi le montant de 11 milliards de FCFA.
Cette grève est la suite logique de la réunion de restitution de l’AEPAM en mi- août dernier à son siège à l’ESGAF d’Hamdallaye à ses militants , suite à la décision du percepteur général des recettes du District de Bamako, qui conditionne le paiement des frais scolaires et demi-bourses de l’année 2017-2018 à l’établissement des états individuels de paiement. Une option que le bureau de l’AEPAM a rejeté catégoriquement, et depuis ce jour, a suspendu sa participation à toutes les activités pédagogiques du département jusqu’au paiement de leur droit sur la base de l’état global. L’AEPAM, selon nos sources, entend se battre jusqu’à la satisfaction de leur revendication. C’est donc des milliers d’enfants d’élèves qui sont victimes de cette situation et se trouvent ainsi privé de leur droit à l’éducation, l’un de leurs droits fondamentaux.
Au même moment, à cause de l’insécurité, 750 écoles sont fermées au Nord et au centre du Mali. A peu près deux millions d’enfants sont ainsi privés d’éducation dans lesdites localités. A Mopti, selon la radio Studio Tamani, sur les 685 écoles de l’académie d’enseignement de la ville, environ 265 étaient fermées au cours de l’année scolaire 2017-2018, soit un taux de 39%. A Youwarou cercle, poursuit notre confrère, 58 écoles étaient fermées l’année dernière. À cela, s’ajoutent aussi les infrastructures et équipements incendiés par les hommes armés.
Dans la même Région, plus de 100 écoles sont fermées dans le cercle de Douentza. Selon le directeur du CAP (Centre D’animation Pédagogique), seules 11 écoles dans la commune de Hombory et 14 autres dans la Commune de Koubewel Koudia pourront reprendre les activités scolaires cette année. Au Nord du pays, indique Studio Tamani, dans la région de Tombouctou, le CAP de Niafunké compte 34 écoles fermées à ce jour. À Kidal, sur les 71 écoles que compte la région seulement une était ouverte l’an passé. Sans compter les fortes pluies diluviennes qui ont causé des dégâts énormes dans plusieurs localités qui ont provoqué l’occupation des écoles par les populations sinistrées.
B. Fofana