Le Lycée Yana Maiga est plongé dans une confusion depuis une bonne semaine de cela. Les lycéens ne veulent pas faire les compositions sans voir les bulletins du trimestre précédent. Selon eux, les professeurs ont « injustement pris leurs notes en otage ». Dans cette situation face à laquelle les élèvent semblent de plus en plus craquer, des mesures s’imposent afin d’y remédier rapidement.
La date des compositions était fixée au lundi 09 mai 2011 mais les épreuves n’ont jusque là pas encore eu lieu. L’IFM de Gao (Institut de Formation des Maitres) vit également dans la même situation puisque les compositions tardent aussi à s’effectuer. Pour trouver une solution aux problèmes qui prévalent, des rencontres entre les administrations et secrétaires généraux de l’AEEM se sont multipliées sans y parvenir.
Jadis le Lycée Yana Maiga était un exemple dans la sous région, il suffit tout simplement de jeter un regard lucide sans complaisance sur les cadres de notre très cher Mali, un bon nombre d’entre eux ont eu à fréquenter le Lycée Yana Maiga de Gao. Il est vrai que l’école malienne souffre des maux que tout le monde pourrait connaître. Depuis une dizaine d’années, une succession de grève laisse constater un retard considérable de l’éducation au Mali.
C’est la première fois depuis des années qu’un tel acte se pose au sein du Lycée. Tout a commencé après un conseil de discipline des professeurs tenu quelques mois avant, à la suite duquel une décision faisait état du renvoi d’une dizaine d’élèves pour indiscipline qualifiée.
Apres quelques jours de protestations, ces derniers décidèrent de réagir violemment. C’est ainsi qu’ils prirent d’assaut l’Académie d’Enseignement de Gao et brulèrent une bonne partie des matériels en emportant des ordinateurs. Ensuite le lendemain, c’était au tour du Lycée de subir son sort. Le saccagement du lycée a pris une telle ampleur, qu’il a fallu une nouvelle inscription des lycéens pour rétablir les listes. Il faut noter qu’un professeur fut grièvement blessé.
Après ces actes de vandalisme, aucun coupable n’a été arrêté. Tout semble aller comme si de rien n’était même la décision qui faisait état de renvoi n’a pas été appliquée car les concernés continuent à suivre des cours. A entendre un professeur du Lycée, les responsables n’ont pas été arrêtés tout simplement parce que les membres de l’administration auraient eu peur de perdre leurs postes. Pour ce même professeur : « C’était une défaillance de la sécurité, du gouverneur, de l’administration de façon générale ».
Ces propos sont-ils justifiés ? Nous ne saurons nous y prononcer. Une évidence reste cependant à souligner, c’est que les bulletins tardent tandis que les élèves, commencent à craquer. Les dernières informations nous confirment que depuis notre retour à Bamako, les choses sont restées intactes.
Cependant, nous osons croire que d’ici la fin de la semaine une solution sera trouvée et que les compositions auront lieu rapidement, sans aucune tension. Encore faudrait-il rappeler qu’il faut une implication active de la société civile dans le processus de construction de notre école qui est vraiment malade. Ces mauvais comportements des lycéens se justifient-ils ? Certainement pas. Il est de la responsabilité de tous, précisément de ceux qui ont la destinée du pays entre les mains de comprendre que le développement et l’éducation vont de paire.
ANDIE ADAMA DARA, STAGIAIRE