Lycée Privé Benkan de Niena ; Le promoteur Siaka Fané licencie à la pelle et au râteau

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Créé en 2007 avant d’être transformé en société à responsabilité limitée, le lycée privé «Benkan» de Niéna ploie aujourd’hui sous le poids de licenciements abusifs et d’arriérés de salaire.

C’est sous la décision N°07-02170/MEN-SG que le lycée privé «Benkan» de Niéna a été créé. Quelques temps seulement après son ouverture, cet établissement d’enseignement secondaire général n’est plus que l’ombre de lui-même, en raison de la volonté affichée du promoteur Siaka Fané de ne pas respecter ses engagements vis-à-vis du personnel.  Car rien ne va  plus.

Rappel des faits

En sa qualité de Pr. d’enseignement supérieur toujours en activité, M. Siaka Fané a décidé d’ouvrir un établissement privé d’enseignement secondaire général à Niéna. Ainsi, ne pouvant l’ouvrir en son nom, il a fait appel à la compétence d’un jeune sortant de l’Ecole Normale Supérieure (ENSUP), en l’occurrence Diakaridia Diarra, par l’intermédiaire d’un certain  Adama Diallo. Le jeune Diakaridia Diarra, qui donnait des cours dans une autre école professionnelle, accepte alors de faire chemin avec Siaka Fané. Ainsi, grâce à son diplôme d’enseignant obtenu à l’ENSUP, ils montent ensemble le projet de création dudit établissement qui, au départ, devrait être une école professionnelle. Mais suivant les propositions de M. Siaka Fané, ils abandonnent ce premier projet pour créer un lycée. Après les différentes démarches, ils  obtiennent l’autorisation de création de leur établissement privé d’enseignement secondaire général dénommé «Lycée Privé Benkan de Niéna», dans la région de Sikasso, sous la décision N°07-02170/MEN-SG du 9 juillet 2007.

 

 

Plus tard, cette décision sera renforcée par l’arrêté N° 2011-1429/MEALN-SG, signé le 15 avril 2011 par l’ancien ministre de l’Education Pr. Salikou Sanogo, autorisant M. Diakaridia Diarra à ouvrir un établissement privé d’enseignement secondaire général dénommé « Lycée Privé Benkan de Niéna». Avec ces deux décisions, tout devait normalement fonctionner. Sauf que M. Diakaridia Diarra, dont le dossier aura facilité la création de l’établissement scolaire, se verra plus tard trahi et abandonné  par M. Siaka Fané. Lequel  n’a pas pu honorer  ses engagements. Car avant de se lancer dans ce projet et avoir l’aval de M. Diarra, Siaka aurait pris des engagements qu’il n’a pas tenus. Et depuis lors, le climat de collaboration entre les deux personnes est devenu électrique à tel point qu’ils se trimballent  aujourd’hui devant les tribunaux.

 

 

 

Le lycée transformé en société à responsabilité limitée (SARL)

Le promoteur Siaka Fané dans son ambition de faire de son lycée un établissement d’enseignement secondaire général moderne et performant, a décidé de transformer ledit lycée en une société à responsabilité limitée avec la participation de M. Diakaridia Diarra dont l’apport en numéraire est estimé à 150 000 FCFA ; la même somme pour M. Adama Diallo, alors que Siaka Fané lui-même y a contribué à hauteur de 700 000 FCFA, soit un capital de 1 million de FCFA. Cette somme a été déposée au nom de la société par les associés à la Banque Nationale de Développement Agricole(B.N.D.A) sous le n°400001222996. Cet acte a été certifié le 7 janvier 2008 par le cabinet d’étude de Me Gaoussou Diawara, notaire à Bamako. Ce qui fait du coup du lycée, une société à responsabilité limitée. Malgré la transformation du lycée en SARL, Diakaridia Diarra a été remercié par le promoteur Siaka Fané par une décision prise en l’absence de l’intéressé. Il lui signifiera par SMS téléphonique que ses services ne seront pas sollicités pour l’année 2012-2013. Visiblement, son objectif était d’avoir la mainmise sur l’école. Et depuis, le jeune Diakaridia Diarra court derrière ses droits. Depuis maintenant cinq ans.

 

 

Statut et protocole de gestion du lycée ou le piège du promoteur, Siaka Fané

Pour piéger les deux autres associés, le promoteur du lycée Siaka Fané leur a fait signer un statut et un protocole de gestion qui lui accordent  plus de pouvoir et de privilège. Ainsi, le chapitre II de ce statut et protocole de gestion indique que les patrimoines mobiliers et immobiliers sont la propriété du promoteur Siaka Fané, professeur d’enseignement supérieur et ne fait référence à aucun des deux autres associés. Ce qui n’est pas correct dans la gestion d’une société à responsabilité limitée dirigée par trois personnes. Toujours dans le protocole de gestion, le chapitre IV stipule que la gestion des ressources financières du lycée est de l’exclusive responsabilité de Siaka Fané. À cet effet, un compte bancaire sera ouvert et M. Siaka Fané est le seul à pouvoir effectuer les opérations de retrait, de contrôle des entrées. Un piège dans lequel les deux autres associés sont tombés. Autre piège, le chapitre V du document dit que pour la création et le fonctionnement du lycée Benkan, M. Diakaridia Diarra et M. Adama Diallo sont des partenaires privilégiés et en aucun cas, nul parmi eux, ne peut prétendre être propriétaire d’un patrimoine mobilier et immobilier du lycée Benkan. Il est encore clairement dit dans le chapitre VI que M. Adama Diallo est le directeur du lycée Benkan et M. Diakaridia Diarra le directeur des études. En plus du salaire, la coquette part de 10% des entrées financières nettes du lycée sera respectivement versée annuellement à M. Adama Diallo et à M. Diakaridia Fané. Ce taux sera relevé à 15% pour chacun après la troisième année d’existence du lycée. Un engagement que le promoteur Siaka Fané n’a jamais respecté. Mieux encore, le document explique dans son chapitre VII que les propositions de recrutement, de licenciement de personnel sont collégialement discutées entre M. Adama Diallo, M. Diakaridia Diarra et M. Siaka Fané, et la décision est entérinée après consensus général. Malheureusement, le promoteur Siaka Fané est le seul à procéder au recrutement et au licenciement du personnel.

 

 

Violation du contenu de protocole de gestion du lycée, personnel en détresse

En jugement avec le promoteur du lycée, Siaka Fané, l’ex-directeur des études du «lycée privé Benkan» de Niéna, Diakaridia Diarra réclame aujourd’hui tous ses droits et ainsi que tous ses dossiers qui ont concouru à la création dudit lycée. En effet, après plusieurs années de souffrance et de détresse, Diakaridia Diarra a décidé de porter plainte contre son ancien patron, Siaka Fané. L’affaire se trouve actuellement au tribunal de travail de Sikasso et celui de commerce de Bamako. Il compte porter plainte aussi au niveau de la Cour d’Appel de Bamako pour demander l’annulation du statut et du protocole de gestion du lycée.

 

 

Rentré en action de justice contre le promoteur du lycée, Diakaridia Diarra explique que pendant cinq ans de fonctionnement, Siaka Fané a une mainmise totale sur les subventions accordées au lycée par l’Etat. «Pendant cinq ans, le promoteur n’a jamais assuré la régularité des salaires du personnel», déclare M. Diarra. À le croire, les travailleurs ont toujours accumulé annuellement deux à trois mois d’arriérés de salaire. Selon toujours notre interlocuteur, pendant cinq ans, il n’a reçu que 1 350 000 FCFA comme quote-part. Alors que, poursuit-il, selon les clauses du contrat, il lui avait proposé plus de 1 359 000 FCFA sans compter le quota des élèves provenant du public. Selon les termes de convention, le lycée reçoit par an 110 000 FCFA par élève (Etat) contre 120 000 FCFA pour un élève du privé. Dans ce cas de figure, M. Siaka Fané doit payer à son désormais ancien collaborateur, au titre de l’année scolaire 2007-2008, 20. 460. 000 F CFA pour un nombre d’élèves venant du public estimé à 186 élèves ; 36 520 000 FCFA comme bénéfice au titre de l’année 2008-2009 pour un total de 332 élèves  et 3 600 000 FCFA pour les élèves du privé pour la même année. 54 670 000 FCFA pour l’exercice 2009-2010 pour un nombre d’élèves de 497 élèves ; 4 675 000 FCFA au titre de l’année scolaire 2010-2011 pour un nombre d’élèves de 425 et 2 280 000 FCFA pour un nombre d’élèves (privé) évalué à 19 élèves ;  et enfin, 50 270 000 FCFA pour l’année scolaire 2011-2012 pour un nombre d’élèves estimé à 457 élèves et 2 280 000 FCFA pour un nombre d’élèves provenant du privé qui s’élève à 19 élèves. En plus de ces bénéfices, Siaka Fané doit payer à M. Diakaridia Diarra une somme de 8 000 000 F CFA à titre de dommages et intérêts.

 

 

Employé comme professeur d’anglais et censeur au lycée alors qu’il ne percevait que le salaire d’un professeur de 2007 à 2010, Diakaridia Diarra réclame aujourd’hui les pourcentages des autres années plus le reliquat de 2010-2011 et les trois ans de salaire en tant que censeur.

 

 

«En violation des termes du protocole de gestion du lycée, Siaka a été le seul à procéder au recrutement et au licenciement du personnel pendant cinq ans», a fait constater M. Diarra. Selon lui d’ajouter : «Le dernier licenciement massif date de septembre 2012 où il a remercié 9 professeurs plus le censeur sur 14 personnes et cela, à travers seulement un message téléphonique». Pis encore, pendant cinq ans de collaboration, Siaka Fané n’a jamais tenu une assemblée générale ordinaire pour faire l’état des lieux hormis celle tenue le 22 novembre 2012.

 

 

N’étant plus en bon terme avec son ex-associé, M. Diarra déclare avoir  été forcé par la gendarmerie à remettre la clé de son bureau au proviseur, le 21 mars 2012. Et depuis lors, il n’a plus accès ni à son bureau, ni à la salle informatique et encore moins au secrétariat.

Par ailleurs,  de licenciement en licenciement, Siaka Fané, qui se sent fort et bien solide, veut écarter tous ses collaborateurs comme il l’a déjà fait en se séparant de l’ingénieur de bâtiment, Moussa Diallo, qui a pourtant conçu le plan du lycée. Visiblement, il entend s’accaparer tout seul de l’établissement. Reste maintenant cette question : Siaka Fané, en sa qualité de Pr. d’enseignement supérieur, est-il habilité à gérer une autre société ?

À suivre…

Zakariyaou Fomba

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1 commentaire

  1. s’il vous plait épargner nous de ces salades. Est ce que diarra vous a dit qu’il a acheté un terrain et le construire avec 1350000f? diarra est un escroc, un immoral,menteur. Attention car tout ce qu’il a dit est loin de la verité.

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