L’université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako est paralysée depuis le début de l’année académique. Le bras de fer entre le comité AEEM et le Recteur tend vers sa 4ème semaine. Aucune perspective de solution ne se profile à l’horizon. En dépit des rencontres multipliées de part et d’autres, rien ne bouge. Le Recteur maintient sa position et n’hésite pas souvent à monter sur le créneau pour apporter des arguments. Le comité AEEM, de son côté, ne désespère point et compte mener jusqu’au bout sa lutte. Dans ce statu quo, une seule question mérite d’être posée : le pire est-il prévisible à la faculté des sciences juridiques et politiques de Bamako ?
Les partisans du désordre diront certainement oui. Cependant, faudrait-il passer d’un revers de la main cette alternative ? Non. N’eut été les récentes années, force est de reconnaitre que cette structure a toujours fonctionné dans un KO programmé et entretenu. Les bras de fer entre étudiants et administrations étaient monnaies courantes et finissaient toujours par être remportés par les plus forts. Cet état de fait eu pour conséquence l’instauration d’un rapport de force, entre les acteurs, dans lequel n’importe quel coup était parmi et dont les règles du jeu étaient : violence, trafics d’influence, corruption, népotisme, manipulations. Autrement dit, avec l’ampleur que cette crise est en train de prendre, le pire est à craindre. Les vieux démons se réveillent petit à petit et autant dire que ce feuilleton nous réserve encore beaucoup de rebondissements. Qu’à cela ne tienne, une autre évidence reste à souligner. Celle de la puissance du dialogue et de l’importance de la synergie d’action dans de pareilles circonstances. Une solution consensuelle à ce problème est encore possible, à condition que les uns et les autres se mettent au dessus des considérations personnelles et privilégient l’intérêt général de la faculté.
A noter que le comité AEEM revendique la reprise des inscriptions, sans aucune pénalité, pour tous les étudiants non-inscrits, le maintien des (6000) étudiants en 2ème année de l’Ex FSJP dans la faculté de Droit Privé et l’orientation des (2000) de l’Ex CESB à la Faculté de Droit Public en lieu et place de la répartition égale du nombre total d’étudiants faite par le Recteur et enfin la reconnaissance de la décision d’admission de certains étudiants rejetée par le Recteur.
FOUSSEYNI MAIGA
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