Les révélations du ministre de l’éducation aux députés : «Depuis 15 ans, le Bac et le DEF sont bradés à 350.000 et 300.000FCFA»

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Interpellée ce mardi 24 juin 2014 par l’honorable Bréhima Béridogo sur la fuite des sujets du Bac et du DEF, Mme le ministre de l’Education nationale, Togola Jacqueline Marie Nana, a forgé l’admiration de ses interlocuteurs. Elle a apporté des réponses claires aux préoccupations de l’interpellateur avant de faire des révélations.

 

Mme Togola Jacqueline
Mme Togola Jacqueline Nana, ministre de Education

Eu égard à la fuite spectaculaire des sujets du DEF et du Bac, nonobstant le remplacement  des responsables du système éducatif, notamment les Directeurs de CAP, d’Académie, chefs de division et  de sections du Département de l’Education, le député Bréhima Béridogo a interpellé la Ministre Togola Jacqueline Marie Nana pour connaitre les causes de cette fuite massive.

 

Dans son explication, la Ministre Togola Jacqueline Marie Nana a souligné que la fraude et la corruption minent le ministère de l’Education depuis des décennies, et que les fuites et fraudes ne devraient pas occulter le travail abattu dans le Département depuis le début de l’année.

 

S’agissant de l’opération de renouvellement au niveau de l’appareil de gestion du système éducatif, elle répondra que ces nominations entrent dans le cadre de la redynamisation de l’administration. Car le travail de l’administration était devenu de la routine pour certains agents. Il fallait donc insuffler du nouveau sang dans l’administration afin d’atteindre les objectifs fixés. «Si vous prenez le temps de faire une analyse objective de ces nominations, vous vous rendrez compte par vous-mêmes qu’elles n’ont pas été faites sur des bases partisanes. Les critères qui ont prévalu à la désignation des personnes choisies se résument ainsi qu’il suit : le diplôme, la compétence, l’expérience professionnelle et la probité morale», a-t-elle ajouté.

 

En ce qui concerne la fuite, la ministre dira que la fuite des sujets au DEF existe depuis 20 ans au Mali. Si cette année il y a eu tout ce bruit, précise-t-elle, c’est parce qu’au Département nous avons infiltré les milieux, ratissé les cybers café et trouvé parmi  des dizaines de faux sujets, les vrais sujets. Ce qui a contraint le Département à changer les sujets de Sciences naturelles, Physique-Chimie, Anglais, Education civique et morale. «Il n’y a pas eu plus de fuite cette année que les 15 dernières années. La gestion a été simplement différente. Car le ministère a agi», a-t-elle indiqué.

 

Parlant de la crédibilité des diplômes délivrés, elle rassure que les diplômes de cette année sont plus crédibles que ceux délivrés depuis 15 ans. Car non seulement il n’y a pas eu de fuite au Bac mais le réseau qui s’était spécialisé dans le trafic des faux diplômes du DEF et du Bac qui, depuis des années, a fait passer frauduleusement au Bac  des centaines de candidats moyennant 350.000FCFA,  a été démantelé et les auteurs mis au frais. « Depuis 15 ans, le Bac et le DEF sont bradés à 350.000 et 300.000FCFA. Certains candidats sont chaque année admis avant la proclamation des résultats. Cette année, le réseau avait déjà collecté 7 millions», a-t-elle soutenu.

 

Pour conclure, elle a sollicité le concours des parlementaires pour la sensibilisation des acteurs et partenaires de l’école afin de lutter efficacement contre la fraude et la corruption en milieu scolaire.

 

Convaincante dans ses explications pertinentes, la ministre a eu droit à des salutations et accolades du député Béridogo.

 

Oumar KONATE

 

ENQUETE SUR LA FUITE  DES SUJETS DU BAC ET DU DEF

.15 agents présumés auteurs  arrêtés avec 200 attestations de DEF préétablies

.Un autre  avec 7 millions encaissés de la vente de sujets

A la suite de la fuite généralisée des sujets du DEF et du Bac, une enquête a été ouverte. Les masques tombent peu à peu. Le lundi 23 juin, 15  présumés acteurs de ce coup de théâtre ont été arrêtés puis mis sous mandat de dépôt.

Le déroulement de l’examen du Diplôme d’études fondamentales (DEF) a été émaillé d’une fuite spectaculaire des sujets. N’eut-été le sens élevé de responsabilité de la ministre Togola Marie Nana, le Bac aurait connu le même sort.

 

Faut-il le rappeler, dans l’organisation des examens de fin d’année scolaire, il y avait le ver dans le fruit. Heureusement, depuis son arrivée à la tête du Département  de l’Education, elle avait de forts soupçons sur l’existence d’un réseau mafieux de vente de sujets au sein même du ministère. C’est pour cela qu’elle a procédé à un toilettage de l’administration scolaire à travers des mutations et le relèvement de certains cadres véreux. Toutefois, malgré  cette anticipation, la naïveté d’un de ses proches collaborateurs a failli gâcher son plan. Il s’agit du Directeur national des examens et concours de l’éducation, Bakoni Ballo. Car c’est lui qui aurait préféré travailler avec les cadres relevés, supposés être de mèche avec les vendeurs de sujets d’examens au détriment des nouveaux promus.  Les mêmes causes produisant les mêmes effets, on a assisté à une fuite des sujets jamais inégalée au Mali.

 

Cette négligence présumée de Bakoni Ballo lui a valu son poste, se rappelle-t-on. Ainsi, les sujets choisis par la Commission d’organisation d’examens de Bakoni Ballo ont été remplacés in extremis.

Vu l’ampleur du préjudice que cette boulimie a pu causer à la crédibilité de nos examens, le limogeage du directeur Ballo ne suffisait pas. Il fallait que des têtes tombent, que les sanctions proportionnelles aux dégâts causés soient infligées aux auteurs de cette forfaiture.

 

Pour ce faire, une enquête judiciaire a été ouverte. Tous les services d’investigation du pays ont été mis à contribution. Le lundi 23 juin, les premiers résultats ont commencé à tomber. 15 agents présumés auteurs, en majorité les agents du Département de l’Education, ont été arrêtés et placés sous mandat de dépôt. En attendant le verdict du juge, les preuves retenues contre ces vendeurs de sujets  seraient accablantes. Comme à leurs habitudes, les présumés auteurs  auraient été arrêtés avec 200 diplômes de DEF préétablis, des listes d’admission au Bac et au DEF avant même la correction des copies d’examens. Un autre  aurait été retrouvé avec 7 millions, encaissés de la vente de sujets.

 

Soulignons que parmi ces gens arrêtés figure un agent de la Direction des finances et du matériel du ministère de l’Enseignement supérieur.

 

Notons que ne bénéficiait pas de ces services qui le voulait. Il fallait débourser  300.000FCfa par candidat pour le DEF et un peu plus de 375.000F pour le Bac.

 

Au moment où nous mettons sous presse, les enquêtes avançaient rapidement. Les premiers auteurs ont craqué. Ils dénoncent leurs collabos, les arrestations continuent et la panique s’installe au ministère de l’Education nationale.

Oumar KONATE

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2 COMMENTAIRES

  1. vraiment je suis content qu en fin dans notre pays qu un tel reseau soit demantele bravo a madame la ministre.j espere qu elle continuera jusqu au bout merci bon courage

  2. CETTE FEMME EST TRÈS VILAINE ELLE IMITE UN PORTRAIT AVEC UN DOUBLE CHISE COMME POUR CHARMER PENDANT QU’ELLE A LAISSER LES EXAMENS DE NOTRE ÉCOLE TRICHER SANS REDPONSABILTE .

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