« Mes enfants resteront à la maison cette année ». Voici les mots de désespoir d’un parent d’élève. Alhousseni Touré, c’est son nom, est ressortissant du septentrion malien. Il a fui avec sa famille, les exactions des rebelles pour venir à Bamako. « Ils ont fouillé nos sacs et ont pris tout ce que j’avais comme argent. C’est sans un sou que je suis rentré à Bamako. Ma famille et moi, nous ne vivons que par la grâce d’Allah », dit-il. Avant de poursuivre : « J’ai deux enfants qui vont à l’école, l’aîné est en 6e et le cadet en 4e année. Lundi dernier, je les ai amenés dans une école publique de la commune V pour qu’ils puissent achever l’année scolaire comme leurs camarades. A ma grande surprise, le directeur de l’école me demande de payer la somme de 25. 000 F CFA comme frais d’inscription pour les deux enfants. C’est le règlement », m’a-t-il assuré.
Je n’en disconviens pas. Mais en dépit du contexte difficile que nous traversons, la direction de l’école n’a manifesté aucune compassion envers mes enfants. Une chose est sûre, dit-il : « puisse que je n’ai pas d’argent, mes enfants resteront à la maison cette année ».
Ils sont nombreux dans ce cas, ces élèves pour qui pointent à l’horizon une année blanche. Ce problème interpelle les autorités en charge de l’école. Des mesures adéquates et urgentes doivent être prises pour que ces enfants puissent retrouver le chemin de l’école.
Mamadou Togola
