Les élèves maliens ont effectué lundi leur rentrée à l’école, malgré des difficultés pour faire respecter les gestes barrières, alors que les autorités ont annoncé la reprise dès mardi des activités culturelles, artistiques et touristiques.
“Je porte le masque et j’ai mon gel, nous avons commencé les cours ce matin avec une leçon sur la Covid-19”, a expliqué à l’AFP Aïssata Diakaté, une élève d’une école publique de Bamako, après sa première journée de cours depuis octobre.Une longue grève des enseignants, couplée à l’apparition du coronavirus, a chamboulé la dernière année scolaire.
Les examens de juin-juillet ont été repoussés à octobre et novembre. Puis la rentrée, initialement fixée au 5 janvier, a été reportée à ce lundi. “Cette ouverture de l’école est un véritable défi”, a reconnu le ministre de l’Education nationale, Doulaye Konaté, lors d’une visite d’un lycée de Bamako. “50 élèves par classe, ce n’est pas évident. Faire respecter la distanciation au niveau des enfants, ce n’est pas facile non plus, mais nous faisons de notre mieux”, a confié un membre de sa délégation, Abdoulaye Koné.C’est apparemment plus facile dans les établissements de petite taille, comme l’école privée Les Lampions.
“Nous respectons les mesures barrières, les enfants sont 15 par classe et avant la rentrée nous avons fait les tests de tous les enfants. Les gels et les masques sont disponibles”, explique sa responsable, Fatoumata Sow Diarra.Tous les parents ne sont pas convaincus du bien fondé de ce retour en classes, alors que le Mali a officiellement enregistré quelque 8.000 cas de Covid-19 et plus de 320 morts.
“En déposant les enfants ce matin, j’ai eu peur. On sait en âme et conscience que les mesures barrières ne sont et ne peuvent aucunement être respectées dans nos établissements scolaires”, a dit à l’AFP un père de famille, Djimé Kanté.
La ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, Kadiatou Konaré, a par ailleurs annoncé dans un communiqué la “reprise” dès mardi des “activités culturelles, artistiques, ludiques et touristiques”, ainsi que la “réouverture des infrastructures culturelles, artisanales et des lieux de loisir”.
S’adressant aux professionnels de ces secteurs, elle leur a demandé de “veiller au respect scrupuleux” des mesures barrières.