Les écoles privées : L’origine du mal

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 Dans sa quête de consensus autour de la rentrée scolaire 2012-2013, le ministre de l’éducation et de l’alphabétisation Adama Ouane a entamé des rencontres tous azimuts avec les acteurs et les partenaires du système éducatif malien. Mais la réunion, du mercredi 29 août 2012, n’a servi que de jeter de l’anathème et du discrédit sur les écoles privées du fondamental au secondaire général, technique et professionnel. Les remontrances du ministre en sont pour beaucoup. Or, le mal prend corps dans le département qu’il dirige.

Adama Ouane

Déjà en 2008, le forum national sur l’éducation faisait état des pratiques peu orthodoxes  qui sévissaient dans le secteur de l’enseignement privé. Il ressort de ces constats  que plusieurs établissements privés ne disposant ni  d’autorisation de création ni d’ouverture, reçoivent des élèves orientés par l’Etat sans  avoir produit aucune preuve d’utilité publique.

Autre temps, autres mœurs. Hélas! Quelques années après cette concertation nationale, les écoles privées font encore la sourde oreille sur l’application du cahier de charges régissant et réglementant ledit secteur. La case départ. L’on se trouve dans l’obligation de se demander sur la provenance des agréments, la décision d’orientation et du  transfert. Les décideurs ne sont nulle part qu’au département. Les fauteurs y croupissent. Ce laxisme est latent puisque la plupart des promoteurs d’écoles sont soit des cadres avérés de la place de la liberté ou de la haute sphère de l’administration malienne.

Le ministre 0uane en tenant à faire respecter et appliquer ledit cahier fera des mécontents parmi ses proches collaborateurs à moins qu’il n’y ait  un coup de balai avant toute prise de décision. Les raisons de cette non-application sont, aussi, liées à la corruption, au clientélisme et au favoritisme. Les élèves sont orientés dans tels lycées ou telles écoles professionnelles et techniques en fonction des pots de vin versés par le ” promoteur d’écran “. Toute chose  qui gangrène la “plaie ” du système  éducatif de notre pays.

Or, le forum a recommandé de mener une lutte soutenue contre la corruption dans l’administration à tous les niveaux en matière de création, d’ouverture et de gestion d’établissement d’enseignement privé.  Ce malaise n’est un secret pour personne. Le mal est profond. Le ministre doit couper le mal à la racine plutôt que de s’en prendre aux promoteurs. Ces derniers nouant et entretenant des liens avec les chefs se disent exempts des sanctions et contrôles. C’est pourquoi, ces établissements recrutent ainsi du personnel sans tenir compte des critères de qualification requis, des conditions de rémunération ni de couverture sociale pour les gens saignants.

En 2009-2010, l’Etat avait initié le décompte des élèves dans les privés pour moraliser les subventions allouées dans leur prise en charge. A l’époque, les contrôleurs ont fait le tour des établissements. Il en faut de même pour s’assurer du recrutement des gens saignants sinon toute déclaration sur papier serait de la poudre aux yeux. Le laisser-aller est encouragé puisque certains ” gros bonnets ” ou ” businessmans ” tirent profit au grand dam des profs. A qui la faute ? L’on peut tenter de dire à l’origine du mal. Ces haut placés  n’ont pas intérêt  que les écoles recrutent du personnel permanent. Le ministre pense mettre  pression sur les ” promoteurs d’écran ” sur ce cas de figure. En réalité, il met les pieds dans les plats de véritables promoteurs qui sont tapis dans l’ombre. Pourtant, c’est une exigence, il y a quatre ans, des assises nationales sur l’école.

Namory KOUYATE  

 

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3 COMMENTAIRES

  1. DE L’ÉCOLE MALIENNE
    – Suspendre ou Supprimer l’Association des Élèves et Étudiants du Mali (AEEM) pour raisons d’État ;
    – Sécuriser les écoles, les internats ;
    – Extirper des rangs et sanctionner tous les détenteurs de faux diplômes et les complices ;
    – Former et planifier les sorties des étudiants finalistes et méritants en fonction des nombreuses créations de lycées, des instituts de formation des maîtres, des écoles fondamentales, des centres de formations professionnelles, des écoles de santé ;
    – Nommer aux postes de responsabilités ceux qui ont les compétences requises et éviter les nominations politiques, le favoritisme et le népotisme ;
    – Favoriser et encourager les études post universitaires afin de pallier le déficit de professeurs au niveau de l’université ;
    – Créer un seul ministère : Le Ministère de l’Éducation Nationale et les Directions Nationales en fonctions des ordres et des types d’enseignement et des services techniques avec les divisions et les sections appropriées. Il s’agit de :
    – La Direction Nationale de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (DNESRS) ;
    – La Direction Nationale de l’Enseignement Secondaire Général (DNESG) ;
    – La Direction Nationale de l’Enseignement Fondamental (DNEF) ;

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    – La Direction Nationale de l’Enseignement Normal et du Préscolaire (DNENP) ;
    – La Direction Nationale de l’Enseignement Technique et Professionnel (DNETP) ;
    – La Direction Nationale de la Pédagogie et du Manuel Scolaire (DNPMS) ;
    – Remplacer l’appellation Centre d’Animation Pédagogique (CAP) par Inspection de l’Enseignement Fondamental (IEF) et donner plein pouvoir aux Inspecteurs ;
    – Garder les Académies d’Enseignement sous leurs structures actuelles et leur permettre la gestion de tous les examens scolaires à leur niveau et de concert avec la direction concernée, le CNECE;
    – Restaurer l’examen du Certificat d’Études Primaires en fin sixième année du fondamental ;
    – Identifier les détenteurs de diplômes supérieurs devant enseigner à l’université et autres écoles supérieurs et les y envoyer afin de pallier le manque de professeurs.
    – Arrêter le recrutement des retraités d’un certain âge comme professeurs contractuels à l’université, mieux à l’ENSup, à l’ENA…
    – Favoriser la poursuite des études post universitaires par les jeunes.
    – Permettre la mutation des enseignants d’une région à une autre, d’une académie à une autre ;
    – Identifier les cadres et les personnes ressources compétents pour mener à bon port les missions de l’école malienne ;
    – Mener une enquête pointue sur toutes les écoles privées, les promoteurs de ces écoles ;
    – Faire le point sur l’état d’exécution des recommandations du Forum sur l’Éducation.

  2. Pourvu que le ministre OUANE continue ses investigations, contrôles et mène un suivi régulier au sein de son départements. Rien ne va depuis Mamadou Lamine Traoré. Il est grand temps de ramener l’école à l’école et cesser les nominations parentales et politiques. Les ressources humaines existent et croupissent dans les bureaux: des cadres valables ont été mis de coté sans raison aucune ou parce que ne font pas l’affaire de ceux qui décidaient. Que le ministre s’intéresse aux CAP et surtout aux DCAP: Les 90% ne sont pas à la hauteur de la tache et les Conseillers pédagogiques sont plus valables,du moins certains. Aussi, le ministre peut s’intéresser aux IFM pour en savoir plus sur le choix porté sur certains Directeurs Généraux lors du fameux concours et les récentes nominations du ministre sortant. Au Mali,on sait qui est qui et qui vaut quoi.

  3. Nous avons besoin de Ministre comme M. OUANE qui dès sa Prise de Fonction à commencer d’abord par “REVISITER LES ARCHIVES DANS LESQUELLES sont consignés les PROBLÈMES QUI HANDICAPENT le Bon Fonctionnement de son Ministère et qui mettent en DANGER l’Avenir et le Devenir de la Nation. Je suggère que M. OUANE, SANS ETAT D’ÂME, Ordonne de Fermer tous les Etablissements: 1) qui n’ont l’agrément ; 2) Ceux qui ont l’agrément mais qui ne remplissent plus les conditions de fonctionner conformément aux cahiers de charges; pour Ceux qui Recrutent après le BAC, ordonner des AUDITS FINANCIERS en y associant le Ministre des Finances et le Vérificateur Général car il POURRAIT y avoir des SOUPÇONS de BLANCHIMENTS d’ARGENT, à Faire VÉRIFIER. Le TRAVAIL ainsi accompli ferait de M. OUANE UN PIONNIER PATRIOTE DE CE GOUVERNEMENT de MISSION CMD 1.

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