Les conséquences des grèves sur une année académique : Le point de vue d’un expert

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 Atimé Agnou est maitre de conférence et professeur en psychologie de travail et des organisations à la faculté des sciences humaine et de l’éducation de Bamako. Dans ce petit entretien qu’il nous a accordé, Il donne des détails précis sur les conséquences des grèves sur l’année scolaire. Ce qui est pourtant monnaie courant au Mali. Lisez plutôt…

Atimé Agnou

 ‘’La grève est un droit et tous les travailleurs syndiqués en ont droit dans le but justement de défendre leurs intérêts matériels ou moraux. Mais la pratique de la grève dans notre pays nous amène à constater que la grève provoque plutôt des problèmes et, malheureusement, des problèmes qui ne se résolvent presque jamais. La grève au niveau de l’école entraine des conséquences énormes sur les résultats en termes de performance. C’est l’incapacité de gérer une grève qui entraine les impacts négatifs.

Les impacts sont à la fois directs et indirects. Je parle par exemple du cas de l’Etat qui consacre un budget assez considérable à l’éducation. Il y a des impacts sur les différentes institutions universitaires et les facultés et grandes écoles. Il y a des impacts sur les professeurs, qui perdent une partie de leur salaire tout au long de la période que va durer une grève (au cas où c’est provoquer par eux-mêmes). Il y a des impacts sur les étudiants qui malheureusement n’apprennent rien pendant les périodes de grève. Cela peut provoquer des impacts psychologiques.

L’impact de la grève sur une année scolaire ne peut être que négatif dans notre société. Car les grèves sont très généralement prolongées par manque de communication. Que ce soit les syndicats ou que ce soit les administrateurs, ils n’ont pas cette capacité de communiquer afin de s’entendre. Alors qu’il faut toujours communiquer, même si c’est pour dire NON. C’est d’ailleurs pourquoi des petites grèves qui, en principe, ne devraient pas dépasser les 24 heures durent souvent et finissent même par se transformer en grève illimitée.

Les impacts indirects touchent les hommes et les femmes qui font des petites activités commerciales devant les écoles, et qui se retrouvent en chômage. Les étudiants qui ne font que 3 à 4 mois de cours au lieu de 9 mois. A la fin de leurs cycles universitaires on leur délivre des diplômes dont ils n’ont pas le niveau et cela vas se sentir même dans l’exercice de leur fonction. Ce qui équivaut à un vrai danger parce que dans tout les pays du monde, on parle d’une bonne gestion des ressources humaines car c’est cela qui permettra à un pays de se développer.’’

Drissa KANTAO

 

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