L’enseignement supérieur : Une concertation pour la performance

1
Moustapha Dicko
Moustapha Dicko: Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique,

Il s’agit lors de cette concertation de prendre en compte l’évolution des enjeux de l’enseignement supérieur, les effets de la mondialisation et de ses impacts sur ce sous-secteur.

 

Des constats faits au Mali, le système d’enseignement supérieur connait une crise multiforme depuis des années. Le sous-secteur est confronté à plusieurs problèmes: le manque d’infrastructures d’accueil, le nombre insuffisant d’enseignants, les problèmes liés à l’éthique, à la déontologie et à la discipline,  l’inadéquation des offres de formation, le nombre croissant d’étudiants, en particulier dans les disciplines littéraires,  les problèmes de financement et de transparence  des ressources disponibles, le manque et l’inadéquation du matériel de pédagogie et de recherche, le problème de gouvernance et d’autonomie. Cette crise se traduit par des grèves récurrentes des enseignants chercheurs, des étudiants, du personnel administratif et technique, etc.

 

 

Les revendications qui sous-tendent ces grèves portent généralement sur le paiement à temps des heures supplémentaires, la révision du statut des personnels enseignants de l’enseignement supérieur, la gouvernance des universités publiques et de l’enseignement supérieur, l’amélioration de l’environnement de travail et de logement, l’attribution des bourses, leur renouvèlement et le respect des échéances de leur paiement, l’hébergement, la restauration et les conditions de vie dans les campus universitaires. Dans les années 1990, le Mali avait cinq grandes écoles. L’école secondaire avait 15.000 élèves, l’école technique et professionnelle faisait  9.000 élèves, les grandes écoles 6000 étudiants. Aujourd’hui, la nation compte cinq universités dont quatre à Bamako et une à Ségou qui font 110.000 étudiants.

 

A l’image de ces constats alarmants, l’enseignement supérieur malien a besoin d’être mis sur les rails. D’où la tenue du 7 au 9 avril 2014 au CICB, de la concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur au Mali, organisée par le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique avec l’appui de l’Union économique et monétaire Ouest africaine  (Uemoa). L’ouverture des travaux  était placée sous la présidence du Ministre de la justice, gardes des sceaux, Mohamed Aly Bathily, représentant le Premier ministre. L’on notait la présence du Ministre de l’enseignement supérieur, Moutapha Dicko, le représentant de L’Uemo au Mali, Yassen Akoko, le président du comité de pilotage sur l’avenir de l’enseignement supérieur au Mali, Pr Abdel Kader Koumaré.

 

L’objet est de proposer des orientations, des mesures et des actions à mettre en œuvre pour le développement et la compétitivité du système d’enseignement supérieur national suivant un chronogramme défini. Cinq thématiques ont été dégagées par le comité de pilotage pour être discuter par les participants composés d’enseignants, de chercheurs, d’universitaires, etc. Il s’agit  de la  gouvernance et ressources humaines, offres de formation, recherche et formation, politique socioculturelle, infrastructures, équipements et financements. «La valorisation de la formation et de la recherche relève d’une vision stratégique pour rassurer le développement d’un pays. Ceux-là qui ont compris, ce sont développés mêmes sans ressources naturelles. Les pays qui ont négligé cette approche, ont la peine à décoller. La formation et la recherche sont deux composantes indissociables. La présente concertation montre l’engagement du Mali  à faire en sorte que son enseignement supérieur et sa recherche soit en phase avec celle de la mondialisation», a dit Mohamed Aly Bathily.

 

Hadama B. Fofana

Commentaires via Facebook :

Comments are closed.