Construite depuis 1905, l’école de la république du Mali est la 1ère école du district de Bamako. Elle est en chantier depuis 2008, toujours inachevée, alors qu’une somme de 78 millions de franc CFA fut allouée pour sa rénovation, sous le régime ATT.
Située à Bagadadji, l’école de la république fait face à l’entrée nord de l’assemblée nationale du Mali. Avec ses 109 ans d’existence, elle compte parmi ses anciens élèves bon nombre de grands dirigeants du Mali. Notamment le premier Président du Mali indépendant, Modibo Daba Keïta ; le 2ème Président démocratiquement élu du Mali, Amadou Toumani Touré dit ATT, feu Mandé Sidibé ancien Première ministre, Seydou Badian Traoré écrivain, etc.
« Avant le commencement des travaux, l’école de la république était une école de référence. De par son équilibre, sa discipline et de la qualité de son enseignement » nous dira Nafatouma, une habitante de Bagadadji également ancienne élève de l’école. Aujourd’hui, face à l’insécurité qui y règne, le directeur de l’école M. Mahamane M Maïga soutien que la priorité n° 1 est la sécurité des enfants.
L’initiative de la rénovation est venue de M. Gaoussou Kader Ly à l’époque maire de la commune II. M. Ly comme bon nombre de politiciens opportunistes, souhaitait en premier lieu tirer son épingle du jeu. Selon nos sources, M. Ly aurait détourné des sommes allouées à la rénovation.
Camara Adama était l’architecte en charges des travaux. A qui l’on devait remettre plusieurs millions, à la fin. D’un commun accord, il a été décidé que l’aile droite de l’école, bâtie depuis sa création, devait rester intacte. La rénovation donc ne concernait que l’aile gauche de l’école. Camara, l’architecte a décidé de lever un bâtiment en béton sur l’ancien en banco. Selon nos propres constats, le béton en question porte des fissures, qui laissent entrer les eaux de pluie en cette saison d’hivernage.
Toujours nos sources indiquent que l’architecte Camara fut interpelé par la suite. Après quelques temps passé en prison, il fut relaxé et condamné à payer par tranche de 50 mille par mois ce qu’il a détourné de l’argent des travaux. Seulement, jusqu’à nos jours, il n’a rien versé, nous révèlent nos sources. Les mêmes sources indiquent que le maire Ly, quant à lui, n’aurait été inquiété en rien, ni de prêt ni de loin.
L’école de la république, après 6 ans de chantier, demeure aujourd’hui encore un chantier. Aujourd’hui, elle sert de tanière aux délinquants de la capitale. Ils y fument de l’herbe à leur guise. L’administration de l’école dit avoir essayé d’y mettre un frein, mais sans succès.
En cours d’année scolaire, depuis le début des travaux, les élèves du cycle secondaire, à savoir de la 7ème à la 9ème année fondamentale, devaient aller prendre les cours ailleurs que dans leur propre école. Plus exactement à l’école Ismaïla Diawara de Quinzambougou. Cette situation, selon le directeur coordinateur de l’école, favorise la baisse de niveau des élèves qui sont laissés à eux mêmes dans un environnement peu cadré.
Ils sont au nombre de 900 sur 2010 élèves que compte l’école et repartis entre trois 7èmes, trois 8èmes et trois classes de 9èmeannée.
C’est triste qu’une école, la première du district et du Mali, en soit là. Sous l’œil indifférent et presque complaisant des nos autorités qui, en 6 ans, n’ont rien pu faire pour clore ce chantier. Tout ce qu’ils ont fait pendant ces 6 longues années, selon le Directeur Maïga, ce ne sont que des promesses qu’ils n’ont jamais tenues.
Selon Djibril Singaré (président du comité de gestion scolaire) il y a juste quelques semaines, le Premier ministre Mara, lors d’un passage à Bagadadji, a reçu les documents concernant l’école. Il a promis une seconde fois, après une première faite pendant qu’il était ministre de la ville, que le problème sera résolu. On espère qu’il tiendra promesse cette fois ci.
En tout cas, l’administration de l’école, ainsi que les habitants du quartier, lancent un vibrant appel au gouvernement et à toute personne de bonne volonté désirant aider à la clôture du chantier de l’Ecole de la République. Elle est priée de se manifester le plus tôt possible. Afin que dans un bref délai, l’ensemble des élèves de l’école de la République puissent à nouveau étudier dans leur école.
Fatoumata Labass Touré