L’école malienne : Les mille et un maux qui la minent

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Eduquer est  une chose difficile, bien éduquer est un art encore plus difficile. La jeunesse est l’avenir de toute la nation, c’est pourquoi sa formation relève également du devoir de toute la nation. Après le droit à la vie, le droit à la santé est aussi leur droit essentiel. Encore faudrait-il ajouter, ‘’ le droit à une éducation de Qualité’’. 

 

Baccalauréat 2014 : Sans jugement de valeur !Les années et l’avancée des choses nous ont largement démontré qu’il est une chose que d’éduquer et qu’il en est autre que de bien éduquer. Et il va sans dire que cette que l’éducation dont il s’agit passe par l’école moderne  mais aussi par l’école traditionnelle à travers les enseignements et les valeurs inculqués à la maison, dans la famille.

Chez nous, en Afrique, on dit que l’enfant est comme de l’argile crue qui prend forme avec l’éducation qu’on lui aura donnée.  Le devoir de la société est de lui donner la meilleure des formes possibles.

 

Des années durant, nous avons assisté à une éducation de masse. Personne ne dira qu’il n’est pas bien de donner à tous les enfants la même chance à l’éducation. Ni même que ce fut une erreur de croire cela possible. C’était même courageux, ambitieux et salutaire. Mais il serait hypocrite et lâche que de ne pas reconnaitre que cette politique que nous avons jugée bonne n’a pas donné les résultats escomptés. Pendant des années, nous avons eu la tristesse de voir les enfants progresser sans niveau. Dans le temps, il y avait le CEP (certificat d’études primaires). Sans oublier le choix strict des enseignants du CEP. Ils étaient rigoureux dans le travail, ce qui leur permettait de s’imposer et d’obliger les enfants à prendre les études toujours plus au sérieux. Cette rigueur influait sur leurs résultats scolaires : l’école prenait de l’importance à leurs yeux  et cela leur donnait en même temps le goût du labeur. Car, ils avaient la certitude que sans effort, ils ne passeront pas en classe supérieure et alors se retrouveront dans la même classe que leurs cadets. Oui, la honte de se retrouver dans la même classe que son frère cadet, que sa sœur cadette suffisait déjà à donner aux enfants le courage nécessaire de mieux étudier.

Mais hélas ! La politique a encore décidé que le CEP n’avait plus de raison d’être pour le motif que l’on y était admis n’importe comment. Alors que cette même politique avait le choix et le pouvoir de le renforcer plutôt que de l’abroger purement et simplement. Aujourd’hui, les enfants ne sont mis à l’épreuve qu’après 9 longues années d’études. Allant sur le principe que l’âge d’admission à l’école est de 7ans, c’est à quinze ans (sans redoublement) que les élèves sont appelés à passer le DEF (diplôme d’études fondamentales).

Cela va sans dire qu’à quinze ans ou plus, il n’est pas facile de changer du tic au tac. Car, à quinze ans on a eu le temps de s’habituer à la facilité et à passer sans effort de classe en classe.

 

Le respect des enseignants était un devoir pour tous. Aujourd’hui ceux-ci  (professeurs) se font tabasser par certains étudiants. La corruption et l’impunité ne devraient pas avoir de place à l’école. Les fraudes et fuites des sujets ne sont autres que le résultat de l’impunité et du manque de sérieux dans nos écoles. Chacun veut tirer son épingle du jeu et personne ne pense à l’avenir de ce pays.

;    Il faut aussi dénoncer nombre d’écoles privées pour lesquelles ce qui importe le plus sont leurs mensualités. Sans oublier le choix peu minutieux du personnel enseignant dans nos écoles publiques et privées. A part quelques futés, intelligents et ceux suivis de près par les parents, très rares sont ceux qui ont leur bac avec un niveau acceptable. C’est pire dans l’enseignement supérieur où, dans certaines universités, lors des travaux dirigés, la quasi-totalité des professeurs exige aux étudiants de payer 5000F pour avoir la moyenne. Ces faits durent depuis des années et continuent de plus bel.

 

En Afrique, l’école traditionnelle avait une importance capitale, autant que l’école moderne d’aujourd’hui. D’ailleurs, ces deux enseignements vont de paire. C’est pourquoi les parents suivaient de près les faits et gestes de leurs progénitures. Le vol, la tricherie étaient sévèrement punis et l’oisiveté était une plaie à éradiquer. On apprenait aux enfants à s’en méfier, ainsi que de la facilité. Autant d’enseignements que jadis on inculquait aux enfants. Mais aujourd’hui, ce sont les parents qui montrent à leurs enfants la voie de l’oisiveté, de la tricherie et du vol en leur achetant les sujets d’examens.

 

Le manque de patriotisme pousse d’autres responsables scolaires à soustraire et à mettre en vente les sujets d’examens. Compromettant l’effort personnel au profit de la facilité.

Aujourd’hui, ce sont les enfants qui en paient le prix, le prix de l’ignorance et de la raillerie sur la scène régionale et internationale. Aujourd’hui comme demain, notre pays en paye et en paiera le prix, le prix du chaos scolaire et éducatif.  Ce lourd tribut a été possible à cause de nos dirigeants, qui ont toujours dit fournir des efforts pour que le niveau d’étude soit ‘’au top’’. A  cause aussi des parents qui ont démissionné de leur mission d’encadreur et d’éducateur. De même à cause des jeunes qui peuvent penser par eux-mêmes et qui ont choisi la voie de la facilité plutôt que celui de l’effort. Tout le monde est obnubilé par la richesse financière. Alors que l’homme le plus riche mais ignorant peut un jour se retrouver sans un sou, tandis que le savant peut devenir riche à cause de sa connaissance et de son savoir.

 

De l’esclavage à la servitude, de la servitude à la colonisation, de la colonisation à la globalisation ou encore mondialisation, notre Afrique a connu, à travers le temps et l’espace, de multiples turpitudes.

 

Aujourd’hui, la seule chance de l’Afrique de lever fièrement la tête est et demeure ses fils et leurs acquis. Alors pour l’amour de cette Afrique qui nous a portés en son sein, que chacun des acteurs de la société joue son rôle. Afin de garantir l’avenir en sauvant l’honneur à travers la bonne éducation de nos enfants.  N’oublions pas que la véritable richesse d’un homme est son savoir.

FLT

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3 COMMENTAIRES

  1. Ce commentaire est une belle illustration de la situation actuelle de notre école malheureusement. Cependant, dans l'abord des solutions chacun doit jouer sa partition et pour le rôle précis des dirigeants, ils doivent faciliter l'accès aux logements des familles et éviter les cours communes dans les locations afin que le chef de famille puisse agir avec ses principes.

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