L’école malienne, la lanterne rouge de l’éducation en Afrique : La génération de la Démocratie est sacrifiée pour de bon

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De l’avènement de la démocratie à la suite de la Révolution du 26 Mars 1991 à nos jours, si un secteur n’a pas connu un véritable essor, c’est bien celui de l’éducation. Il reste le talon d’Achille de la gestion d’AOK à IBK en passant par ATT et Dioncounda Traoré. Si nul ne peut contester la réalisation des infrastructures scolaires, pendant ces 24 ans de pratique démocratique,  l’éducation aura été le parent pauvre de tous, relégué au second plan. Les régimes se sont succédé, mais la crise de l’école malienne est toujours restée sans solution. Si ce ne sont pas des années blanches qui succèdent  à des années tronquées, ce sont des grèves intempestives, tantôt des élèves, tantôt des enseignants eux-mêmes. Aucun régime  jusqu’ici  n’a relevé le défi. C’est donc ainsi toute la génération post révolution de 1991 qui se trouve sacrifiée à jamais. A qui la faute : Aux dirigeants ? Aux parents d’élèves ? Ou aux enseignants ? Tentons  de situer les responsabilités.

 

Ne dit-on pas que l’avenir d’une nation dépend de l’éducation de sa jeunesse ? La couche juvénile est le fer de lance de tout développement national. C’est pourquoi, les nations qui ont émergé ou qui veulent compter demain dans le concert des nations, sont celles qui mettent l’accent sur la formation de leur jeunesse dont l’école est le terreau fertile. Au Mali, c’est tout à fait le contraire. Pour preuve l’école, qui a vocation de préparer les citoyens de demain, est à la dérive depuis plus de 20 ans par faute d’ambition et de vision de nos différents gouvernants, mais également par le manque d’engagement des autres acteurs de la chaîne  éducative, comme les parents d’élèves, les élèves eux-mêmes et les enseignants. L’avènement d’Alpha et d’IBK en tant que présidents en mission du mouvement démocratique, avait suscité un grand espoir pour un redressement de l’Education au Mali. L’arrivée d’IBK en 2013 qui fut le Premier ministre d’Alpha, avait ravivé à nouveau la flamme. Lui qui avait critiqué en 2007 son prédécesseur ATT lors de la campagne de l’élection présidentielle, de vouloir maintenir la jeunesse dans « l’illettrisme » et adepte de la « culture de l’excellence », il n’a pas encore mieux fait que ses prédécesseurs. Les grèves, à tous les ordres d’enseignement, sont toujours monnaie courante. Les professeurs crient à l’injustice et réclament un meilleur cadre de vie et de travail. Les élèves se plaignent de la qualité de l’enseignement à eux donnée et de leurs conditions didactiques inadéquates pour être plus compétitifs. Les syndicats, quant à eux, crient au népotisme tant dans les nominations de cadres aux postes de responsabilité que dans les notations aux grades supérieurs de l’enseignement. Si au niveau de l’enseignement fondamental et secondaire les syndicats déplorent des nominations sur la base de l’appartenance communautaire, confessionnelle et régionaliste, au niveau supérieur on se plaint plus de la politisation de l’Education. Autant d’obstacles qui  freinent  la culture de l’excellence, relèguent au second plan la récompense du mérite.

En définitive, pour rendre l’école malienne performante et assurer un avenir radieux à nos enfants pour une relève à hauteur de souhait, il faudrait : la dépolitiser, cultiver la récompense du mérite, mettre fin aux nominations de complaisance et améliorer les conditions de vie et de travail des enseignants et des élèves.

Youssouf Sissoko

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