La rentrée scolaire pour les ordres d’enseignement primaire, fondamental et secondaire est effective depuis le 1er octobre, du moins officiellement. Mais, dans les faits, ils sont des milliers d’élèves à ne pas reprendre le chemin de l’école par la faute de l’Etat qui peine à accomplir son devoir vis-à-vis des promoteurs d’école et mêmes des nouveaux admis qui n’ont pas été orientés jusqu’à présent. Le mutisme du gouvernement sur le sujet assombrit l’avenir de toute une nation en reléguant l’école au second plan. Pourquoi la grève des magistrats éclipse-t-elle celle des promoteurs d’écoles ?
La reprise des classes, officiellement faite depuis le 1er octobre, est loin d’être effective au niveau du secondaire, à cause de la grève des promoteurs d’école qui réclament toujours leurs subventions de l’année scolaire écoulée. L’autre raison, non officielle, serait le manque des ressources financières et matérielles. Les fournitures se donnent au compte-gouttes aux anciens élèves et aux nouveaux admis du DEF, toute chose qui retarde les orientations. Et pourtant, selon nos informations, le marché des fournitures scolaires est bien approvisionné. Mais, ce sont les commerçants qui refusent d’accorder d’autres créances à l’Etat, alors que les anciennes n’ont pas été épongées.
Aujourd’hui, le constat est très amer. Les élèves des établissements secondaire, général, technique et professionnel, public et même privé attendent impatiemment la reprise totale des cours. D’ailleurs, ce qui est aberrant, c’est l’indifférence des autorités face à la crise scolaire. Elles sont plus préoccupées par la grève des magistrats qu’à celle des promoteurs et du coup relèguent l’école au second rang de leurs priorités. Ne devraient-elles pas accorder plus d’attention à l’école qui forme les élites de demain ? Les autorités devraient faire leurs cette célèbre citation de l’icône du combat contre l’apartheid, Nelson Mandela : «Une nation qui lit, s’instruit, s’éduque, est une nation qui gagne». Madiba voulait dire que sans école, sans éducation, une nation n’a pas d’avenir.
Il est une impérieuse nécessité pour le gouvernement de trouver une solution à la grève des promoteurs d’écoles et à la question des fournitures scolaires pour que les élèves du secondaire puissent véritablement reprendre le chemin de l’école au grand bonheur des parents et pour un avenir radieux pour la génération future. Selon Henri Rolland de Villarceaux, l’école c’est le creuset où s’élabore l’avenir d’une génération.
Pendant les vingt-sept dernières années, les produits de l’école malienne ont été moins compétitifs, moins consommables et moins vendables, à cause de la baisse de niveau. Alors, sans une thérapie de choc, l’école malienne risque de fabriquer des monstres.
Youssouf Sissoko