Le poisson pourrit par la tête

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Le système éducatif malien est malade. Très malade. Les années scolaires se suivent et se ressemblent : tronquées et rafistolées. L’excellence a foutu le camp.

 

La racine du mal se trouve au sommet de l’Etat, dit un enseignant qui a requis l’anonymat.  Selon lui, il s’agit d’abord de s’auto- flageller. Car, dit-il, on a beau critiquer le faible niveau des élèves et étudiants, le problème restera entier si le mal n’est soigné à la racine : la formation des « gens- saignants ». Comment former, si on n’est pas soi-même bien formé ? S’interroge-t-il.

 

Pour notre interlocuteur, nombre d’enseignants, du supérieur comme du secondaire, mériteraient d’être à la place de leurs élèves : sur les bancs. Nombre de ces « gens – saignants » se font appeler « professeur » alors qu’ils ne méritent pas ce titre. La plupart d’entre- eux, ont acquis le titre « légalement ». Notamment en Union Soviétique où, une simple négociation peut permettre d’acquérir le « PHD», l’équivalent du Doctorat. Ces « Docteurs » n’étaient, en réalité, que de simples « candidats au doctorat ». Certains, malheureusement ils sont nombreux, ont « négocié » leur doctorat par l’intermédiaire de l’ambassade du Mali. Ce sont ces « docteurs » qui enseignent aujourd’hui dans nos grandes écoles avec le titre de « Docteur… » ou « Prof… ».

 

Selon notre interlocuteur anonyme, le monde universitaire est rempli de faux diplômés. Comment voulez-vous que de tels enseignants dispensent le savoir qu’ils n’ont pas acquis. Et quelle formation peuvent-ils donner à leurs élèves en tant que « professeur » alors qu’ils ne sont pas « professeur » ? Tout cela explique, selon lui, le faible niveau de nos élèves et étudiants.


Nos gouvernants responsables

 

Selon notre interlocuteur, le président Moussa Traoré n’était pas un « intellectuel ». De ce fait, il n’a pas accepté qu’un intellectuel soit au dessus de lui. Pour lui, le mal du système éducatif mal- ien prend racine à partir de là. Le métier d’enseignant est méprisé, saboté, ruiné… L’enseignant est devenu un paria. Ceux qui échouaient à l’école, se faisaient enrôler dans l’armée. « Ce sont eux qui dirigent aujourd’hui le pays », s’offusque notre interlocuteur. Pour lui, la gloire, la réussite matérielle de l’homme malien, n’est pas liée à son niveau d’études. Tout cela est encouragé par les parents d’élève, qui, connaissant le « système », n’hésitent pas à « acheter » des diplômes pour leurs enfants, à arroser les « gens –saignants » de billets de banque, afin que leurs enfants passent en classes supérieures…

 

Si le président Alpha Oumar Konaré, pur produit de l’école malienne, a fait construire des centaines de salles de classes, dit-il,  il n’a pas favorisé l’émergence des écoles de formation de maîtres.

 

Pour notre interlocuteur, la solution réside dans l’utilisation de « mécanismes coercitives » qui permettront d’acquérir des enseignants bien formés.

Rodrigue

 

 

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