Le forum national sur l’éducation, organisé il y a bientôt deux ans (30 octobre au 2 novembre 2008), avait fait un diagnostic sans complaisance des maux qui minent l’école malienne et assorti ses conclusions d’un nombre impressionnant de recommandations. On estime celles–ci à 490 dont 152 pour le Département de l’enseignement supérieur et la recherche scientifique. Quelques mois seulement après le forum, certains partenaires de l’école se sont impatientés et ont estimé trop lent le rythme imprimé à la recherche de solutions à certaines recommandations qu’ils ont eux jugées « très urgentes ».
D’autres, par contre, ont préféré rencontrer les chefs des départements concernés pour être édifiés sur ce qui a été réalisé, l’apprécier et en toute sérénité apporter leur modeste contribution pour ce qui reste à faire. C’est cette seconde catégorie de partenaires que le ministre de l’Enseignement Supérieur et la Recherche Scientifique rencontre ces derniers temps pour discuter avec eux de la situation de l’école malienne. Elle a déjà eu des séances de travail sur le sujet avec les bureaux de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali (CSTM) puis du Conseil Economique Social et Culturel (CESC) à leurs sièges respectifs. Il y a quelques jours (le mercredi 23 juin 2010), elle était au siège de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) où le Secrétaire Général Adjoint Tibou Telly et ses Camarades l’ont reçue.
Le chef du Département a décrit la situation de l’enseignement supérieur qui traverse un moment difficile du fait de la grève illimitée des enseignants. Ces derniers exigent la satisfaction de leurs revendications qui sont aussi des recommandations du forum. Seulement en terme d’urgence, il n’y a pas que celles qui font l’objet de la grève illimitée des enseignants mais bien d’autres dont la réalisation ne peut attendre plus longtemps. Le département a déployé beaucoup d’efforts pour leur matérialisation et c’est sur elles qu’a porté l’exposé du Ministre.
Il s’agit de recommandations inhérentes à l’autonomie des grandes écoles, aux critères d’attribution de bourses, à la sécurisation des domaines universitaires, à l’augmentation du nombre des structures d’accueil, au LMD. Ce n’est pas tout : il y a la bancarisation des bourses et des trousseaux, l’amélioration des conditions de vie et de travail des étudiants, le programme de formation des formateurs etc. Madame Siby Ginette Bellegarde a expliqué les avantages liés à l’autonomie accordée aux grandes écoles.
La gestion opaque des heures supplémentaires condamnée par le forum, les bourses et trousseaux qui constituent 56 % du budget de l’enseignement supérieur ont été évoqués aussi. Le ministre a signalé qu’un audit des heures supplémentaires a été proposé par le forum, en vue de rationaliser au mieux leur gestion. Le nombre de bacheliers bénéficiaires de l’aide qu’est la bourse augmente d’année en année sans qu’il ne soit question de revoir l’enveloppe financière à la hausse. D’où l’obligation de revoir et de rectifier les critères d’attribution.
Madame Siby a aussi convaincu ses interlocuteurs de la nécessité de sécuriser les domaines universitaires si l’on veut mettre un terme à la violence sur les campus et pérenniser le patrimoine universitaire. La construction des clôtures en béton à la FLASH, à l’IUG et à la FAST s’inscrit dans ce cadre. De nouvelles infrastructures pour contenir les flux, mettre les étudiants et leurs professeurs dans de meilleures conditions de travail sont aussi en chantier ou en projet. Parmi celles-ci, Madame Siby a cité l’amphithéâtre de 500 places de l’université de Ségou et la cité universitaire de Kabala (dortoirs, siège du CENOU, transfert du CESB), des universités décentralisées.
Les nombreux avantages du système ‘’Licence Master Doctorat’’ (LMD) ont ensuite été largement exposés. Le programme de formation des formateurs, l’interconnexion, l’immatriculation des étudiants sont autant de priorités auxquelles le département de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique attache une importance particulière. Tout comme la restauration des étudiants.
De nombreuses questions ayant surtout trait à la création de l’école supérieure technique et professionnelle, l’applicabilité ou non des recommandations du forum national sur l’éducation, ou encore le système LMD, le sort de l’année académique en cours ont été posées à la suite de l’exposé du ministre. A toutes ces interrogations, le Chef du Département a donné des détails suffisants que ses interlocuteurs du jour étaient loin de connaître. Le bureau de l’UNTM s’est dit édifié et a remercié le ministre puis souhaité la multiplication de rencontres similaires.
Cheickhna Diawara
Chargé de Communication MESRS