Le MESRS visite les facultés : Sous le double signe du devoir et de l’adaptation

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Après l’Institut universitaire de gestion et la Faculté des sciences humaines et des sciences de l’éducation le 5 octobre dernier, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a poursuivi sa série de visites inopinées le 12 octobre dernier dans trois établissements : la Faculté de droit privé, la Faculté de droit public et la Faculté des sciences économiques et de gestion. Si les deux premières facultés relèvent de l’Université des sciences juridiques et politiques, la troisième relève de l’Université des sciences sociales et de gestion. Il était accompagné par ses proches collaborateurs.

 Dans toutes les Facultés, le ministre a été reçu par les recteurs et les équipes des décanats (doyen, vice-doyens et secrétaire principal). Ces visites sont axées sur trois choses : le bouclage de l’année universitaire 2011-2012, la préparation de la rentrée et l’amélioration de la gouvernance universitaire.

Primo, il s’agit d’abord de constater de visu l’évolution du bouclage définitif de l’année universitaire 2011-2012 (correction des examens, dépouillement, organisation des évaluations en retard, publication des résultats des 1re et 2e sessions, réclamations, traitement des notes, ajournements, emplois du temps).

A la Faculté de droit privé, le travail administratif et les activités des commissions de travail se déroulement normalement pendant que le corps enseignant observe son congé annuel de 2 mois jusqu’au 30 novembre. Le décanat avertit que la situation des non-inscrits (3065 étudiants) sera examinée en commission très prochainement. Quant à la rentrée 2012-2013, elle devrait démarrer le 3 décembre 2012.

A la Faculté des sciences économiques et de gestion, où on compte 11 290 étudiants, les activités administratives se déroulent sans entraves majeures en raison des vacances. Mieux, à la lumière des recommandations du séminaire, la rentrée 2012 se prépare activement et est prévue pour le 2 novembre. Au niveau du rectorat, le ministre a été assuré que des dispositions idoines ont été prises pour boucler l’année conformément au chronogramme. A l’IUG, seulement 500 places sont ouvertes contre 1000 à la Fseg.

A la Faculté de droit public, nonobstant l’impact du mot d’ordre de grève aggravé par des intimidations verbales de certains membres des commissions d’évaluation, le décanat tente tant bien que mal de maintenir le navire avec le soutien du rectorat. Cette année, tout concours professionnel d’entrée est exclu. La Faculté ne compte en patrimoine propre que sept salles de classes de 150 places et un amphi de 1250. Les autres salles sont baillées. Quant au corps professoral, il est mutualisé avec sa sœur jumelle, la Faculté de droit privé.

Secundo, le ministre a invité les différentes commissions administratives à anticiper tous les dispositifs pour préparer la rentrée universitaire 2012-2013 qui a déjà fait l’objet d’un séminaire regroupant tous les acteurs. Cet objectif comporte de nombreuses tâches dont celles relatives à : inscription, apurement et radiation des bases de données, équipements,  informatisation centralisée dans les logiciels spécialisés de gestion des scolarités, gestion des infrastructures et des capacités d’accueil, suivi individualisé des étudiants, aspects d’insertion professionnelle et de filières porteuses et formation des formateurs afin de rehausser la qualité de l’université malienne. Il s’agit en fait de réduire, autant que faire se peut, les dysfonctionnements antérieurs.

Tertio, le corps professoral affilié au Snesup observe une grève sur les activés pédagogiques depuis le 27 septembre dernier, date du séminaire préparatoire de la rentrée universitaire. En effet, sur le sujet du front social et particulièrement de la grève du Snesup, le ministre a rappelé que malgré quatre rencontres y compris interministérielles, le syndicat a exigé la signature en bloc du projet de protocole d’accord du 12 mars 2012 négocié avec le gouvernement de Mariam Kaïdama Sidibé. Or, a-t-il souligné, le contexte actuel ne le permet pas.

Mieux tout acte allant dans ce sens pourrait envenimer la crise que vit le pays en ouvrant de nouveaux fronts à caractère pécuniaire. Le gouvernement pour sa part a proposé non pas un moratoire pour prévenir tout effet d’entraînement sur d’autres corps, mais une indemnité spéciale d’encadrement qui ne remet nullement en cause le contenu du projet de protocole dont l’incidence réelle est une augmentation salariale de 35 %  hors de portée des caisses de l’Etat.

Quant aux questions subsidiaires telles que les heures supplémentaires, les avancements et l’Amo, le département de l’Enseignement supérieur en a appelé à l’esprit de patriotisme du syndicat. Ainsi il est question de moraliser les heures supplémentaires où certains enseignants récoltent des dizaines de millions par an. Quant à l’Amo, son caractère libre et individuel lui ôte toute nature de doléance bloquée. Enfin, les avancements qui étaient largement influencés par les syndicats seront désormais gérés par des instances plus neutres. Le ministre a averti que les missions des cadres administratifs ne peuvent rimer avec le militantisme syndical à la lettre.

Le gouvernement de transition, dont les deux principales priorités sont connues, a donc adopté une position assimilable au juste milieu. Dans la même lancée, est-il bon de rappeler que l’UNTM qui elle dispose d’un protocole portant augmentation de 5 % entièrement signé a opté pour le moratoire en raison de la crise générale du pays.

De plus en plus de nombreuses voix s’élèvent pour déplorer le fait que certains enseignants ont réussi à instituer des privilèges catégoriels tout en grippant le système par des grèves perlées depuis 2010, toujours suspendues, jamais levées. Mieux, ces catégories ne se sentent pas concernées par des défis majeurs du ratio de la qualité à améliorer et du ratio des capacités d’accueil à augmenter considérablement. Toutes les ressources disponibles sont donc consacrées aux traitements salariaux des enseignants et aux bourses déséquilibrant ainsi toute politique réaliste du système.

Quarto, le ministre a beaucoup insisté sur la modernisation des outils de gestion des professeurs et étudiants. Pour ce faire, l’élaboration des plans stratégiques des universités a été citée comme une des priorités les plus actuelles afin d’optimiser les formations et la gestion des flux conformément aux besoins de notre économie.

Quant au défi des infrastructures, le ministre a profité de sa visite pour annoncer que la finition de la phase 1 du campus de Kabala n’interviendra qu’en fin 2014 probablement. Entre-temps, la Chine, qui réalisera une extension pour près de 70 milliards sur Kabala, offrira deux amphis et une cantine au campus de Badalabougou.

Ben Dao

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