Le BAC malien a-t-il définitivement perdu ses prestiges?

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Le bac malien a-t-il définitivement perdu ses prestiges?

 

Il y a 50 ans seulement, le bac ouvrait à son détenteur toutes les portes de l’administration. Il était respecté et admiré pour ce titre. De cette date à nos jours, le bac malien a presque perdu toutes ses lettres de noblesse. Etre bachelier  signifie-t-il encore quelque chose aujourd’hui ?

 

Les épreuves du Baccalauréat malien session 2010 se sont déroulées du mercredi 16 au samedi 19 juin 2010 sur toute l’étendue du territoire. Comme il est de coutume, ces dernières années, l’école a été marquée par une série de grèves qui aura forcement des effets négatifs sur le rendement des élèves. Nous rappelons que les résultats de l’année dernière ont été catastrophiques après le record de taux de réussite de  2008. Mais la question que beaucoup de Maliens se posent est de savoir que vaut le diplôme de baccalauréat malien.

Aux premières années de l’indépendance, rares sont ceux des cadres maliens qui avaient le Bac mais ils avaient une capacité intellectuelle et une compétence indéniables. Madame Sira DIOP, la première- femme bachelière du Mali ne jouit-elle pas encore du respect et de la notoriété qu’elle doit à ce titre. Même certains intellectuels n’avaient pas ce prestigieux diplôme. A titre d’exemple, Amadou Hampaté Ba n’avait pas le bac mais la qualité de ses œuvres est indiscutable. Mêmes les professeurs d’Université ont besoin d’avoir un dictionnaire à leur coté pour lire ses ouvrages. En effet, le bachelier était respecté et ce diplôme lui ouvrait toutes les portes dans tous le services publics ou privés.


 
De ces années d’indépendance à nos jours, le bac garde-t-il toujours ses prestiges ? Que vaut le Baccalauréat malien aujourd’hui ? Le Mali a vu le nombre de ses bacheliers multiplié par milliers. Mais dans ces deux dernières décennies, le bac s’est vu banaliser au point que ce diplôme ne sert presque à rien à part qu’il constitue la clé d’accès à l’enseignement supérieur. Certains bacheliers d’aujourd’hui  savent à peine écrire et s’exprimer correctement en français. Etre bachelier ne signifie pas grande chose. Ce diplôme créé il y a un peu plus de 100 ans en France a perdu tout son prestige au Mali. Les Maliens qui décident de poursuivre leurs études supérieures à l’étranger après le Bac subissent d’abord des tests de niveau avant d’être admis dans ces écoles.

Conséquence de la longue période de troubles que traverse l’école malienne, le baccalauréat a été vidé de son essence et le bachelier malien d’aujourd’hui peut être comparé  au titulaire d’un CEPE des années 60 voire de 70.


Ali Timbiné

 

Manœuvres de sauvetage de l’année scolaire. 

Enfin les examens de fin d’année 

 

En cette année du cinquantenaire, notre système éducatif n’a malheureusement pas évolué au rythme de son agenda au grand regret de la population. Mais en tout état de cause, selon les plus hautes autorités du pays, il est hors de question d’envisager une année blanche.

 

Si hier, les débats portaient sur l’état de la qualité de l’enseignement, aujourd’hui, le système va de mal en pire. L’ossature de notre circuit d’enseignement est presque paralysée depuis plusieurs mois au vu et au su de tous les acteurs oeuvrant dans le domaine. Les circonstances de cette paralysie ressemblent à un bras de fer entre le gouvernement et le corps enseignant relatif à un certain nombre de revendications. A cet effet, nos enseignants ont opté unanimement pour une pause illimitée jusqu’à leur satisfaction totale, car semble-t-il ces revendications ne sont pas au dessus des moyens de l’Etat.

Selon une source proche du département de l’éducation nationale, le gouvernement est en passe de trouver une solution adéquate et sans délai à ces doléances. S’il est vrai que le souhait des passagers à bord d’un navire ne va pas au-delà d’une bonne traversée, il serait souhaitable que cet état d’esprit soit partagé par tous les Maliens. C’est-à-dire revendiquer, protester où négocier mais en restant au poste de travail. L’amélioration des conditions de vie et de travail des élèves et étudiants du Mali ainsi que la sphère d’encadrement demeure incontestablement l’une des priorités du gouvernement à travers ces deux départements en charges.

En entendant le résultat final de l’Etat relatif à l’admission de ces prérogatives, la mise en œuvre des politiques destinées à sauver l’année scolaire sont à pieds d’oeuvre, raison pour laquelle nous assistons en ce mois de juin au déroulement successif des examens de fin d’études des enseignements fondamental, secondaire, technique et professionnel notamment DEF, BAC, CAP, BT au titre de l’année 2010. Mais cependant, Ies préoccupations contraignantes planent pour la suite du fonctionnement de la chaîne, c’est à dire le dispositif de remède qui sera déployé au dessus de l’échelle, car à ce niveau il y a énormément de quoi s’inquiéter dans la mesure où les enseignants ont les armes en main. Peut-on dire que le problème est en passe d’être résolu où se déplacerait-il ?


B.M

 

Le  DEF relooké 

A quoi peut-on s’attendre avec cette  session ?

 

Le diplôme d’études fondamentales communément appelé DEF  est le passeport vers des études secondaires, après neuf années normales d’étude. Cet examen  prend un nouveau visage aujourd’hui parce que les autorités compétentes y ont ajouté d’autres matières pour que les élèves fournissent plus d’effort. L’augmentation des matières du DEF a été une initiative très importante afin que l’école malienne revienne sur les rails. Même si certains pensent que c’est injuste de fatiguer les élèves d’autant plus que l’école malienne a déjà perdu  sa valeur à cause de la corruption et d’autres manigances. Des candidats pensent que les épreuves sont difficiles et longues pour la durée des épreuves ; cependant d’autres jugent que les sujets sont abordables.


Selon ce témoignage, tout se passe pour le mieux: « Moi, en tant qu’assistante j’ai vu une organisation bien en place c’est-à-dire qu’à la porte des différents centres, on trouve des agents des forces de l’ordre. La surveillance professorale est bien en place mais je ne peux pas en dire plus. »

Auparavant, depuis les années 1995, le DEF faisait 48 heures alors que cette fois-ci, c’est 72 heures donc il y a un changement intégral qui affecte l’examen en entier. Et ce n’est pas tout, on voyait qu’en ces jours d’examen, il y avait foule un peu partout dans la ville et surtout devant les centres d’examen .Une surveillance stricte est affichée avec des épreuves plus ou moins abordables et si le niveau est là, c’est un des moyens pour mettre l’école malienne dans les conditions d’un nouveau départ.        

                                                                                    
 
Oumou Sangho

Stagiaire

 

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