Malgré les réformes entreprises et réalisées par les Etats Généraux sur l’éducation au Mali, l’effectivité du droit à l’éducation et l’efficacité de l’enseignement sont loin d’être atteintes. Même si durant ces deux dernières années nous avons constaté une légère amélioration, le système éducatif global malien est confronté à de nombreux problèmes qui échappent à notre contrôle.
Les réalisations faites par nos autorités dans le cadre de l’éducation ne semblent pas suffire pour son effectivité et son efficacité. Nous savons que dès son accession à la magistrature suprême, en 1992, le président Alpha Oumar Konaré avait prôné une éducation de masse. A la lumière de ces données, l’accès à l’éducation pour tous les enfants maliens était l’ambition des gouvernements qui se sont succédé ; et cela conformément aux objectifs du millénaire pour le développement qui jusqu’à présent, reste un rêve qui tarde à se réaliser.
Actuellement, sans compter les nouvelles créations des infrastructures scolaires, le Mali compte environ 1450 écoles fondamentales ; au niveau secondaire, 452 lycées sont construits dont 61 lycées publics. Quant à l’enseignement technique, nous comptabilisons 17 établissements publics et 249 privés. Malgré ces réalisations, l’efficacité du droit à l’éducation n’est pas encore atteinte. Et pourtant, le droit à l’éducation est consacré dans la loi fondamentale, notamment dans les articles 17 et 18.
Par ailleurs, ceux qui ont eu la chance d’aller à l’école doivent bénéficier d’une éducation de qualité. Tel n’est pas le cas de l’Etat actuel qui a tant profané l’image de notre école par l’institution de la fraude tout en rejetant la culture de l’excellence qui caractérisait jadis l’école malienne. Pour plus de preuve, la fuite des sujets cette année précédente lors des examens de fin d’année a brisé notre conscience. Ces comportements irresponsables et indignes ternissent l’image de notre éducation voire même l’avenir de notre pays.
Cependant, en dépit de ce tripatouillage, des efforts énormes ont été fournis par nos autorités dans l’organisation des examens avec la reconduction de certaines matières au DEF. Cette réforme commence à porter fruit ; ensuite, des efforts ont également été réalisés dans les questions des ressources financières et humaines des élèves par un contrôle systématique effectué sous les auspices du ministre de l’éducation, de l’alphabétisation et des langues nationales, le prof. Salikou Sanogo. Ce qui a freiné un peu la fraude à ce niveau.
S’agissant de l »’enseignement supérieur, beau coup d’efforts restent à déployer. L’Etat malien, pour sauver et instaurer une formation de qualité de nos futurs cadres, doit trouver des solutions aux différents problèmes cruciaux suivants :
-la gestion de ce flux important des bacheliers vers l’université. Actuellement, selon Mme le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Mme Siby Ginette Bellegarde, lors d’une interview télévisée, dans chaque faculté, il y a 20.000 étudiants, ce qui est contraire aux normes universelles qui recommande 8.000 étudiants par faculté ;
-la résolution des revendications des enseignants et des étudiants ;
-lutter contre la rétention des notes des étudiants par les professeurs ;
-la construction de nouvelles infrastructures universitaires conformément à la proportion estudiantine ;
-la délocalisation de l’université au Mali, en construisant des universités dans les différentes régions administratives ;
-la révision du fonctionnement du comité AEEM dans les établissements scolaires globaux, afin de combler le désir d’une école stable et apaisée. L’AEEM doit mettre fin aux actes de violence en milieu scolaire et prôner la culture de l’esprit et l’excellence.
La réussite de notre enseignement dans le domaine de l’éducation réside dans l’exécution correcte de ces différents points évoqués ci-dessus. En faisant cela, le Mali retrouvera son image d’antan qui lui permettra de réaliser tous ses meilleurs rêves.
Mamadou Coulibaly