L’Association des écoles privées agréées du Mali en conférence de presse : «Il n’y aura pas de reprise de cours sans le paiement de nos dus par l’Etat malien »

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L’Association des écoles privées agréées

Hier, mercredi 24 Octobre 2018, l’Association des Ecoles Privées Agréées du Mali (AEPAM) a animé une conférence de presse à son siège (Ecole spéciale de gestion et d’administration des affaires (ESGAF), sise à Hamdallaye. Le principal sujet évoqué par les conférenciers, le secrétaire général de l’AEPAM, Abdoulkassoum Touré, en compagnie du secrétaire général de la Fédération nationale de l’Association des parents d’élèves du Mali, Yacouba Lamine Dembélé, était les difficultés de démarrage de l’année scolaire 2018-2018 au niveau de l’enseignement secondaire dont les classes restent toujours fermées, trois semaines après l’ouverture des classes pour le compte de l’année scolaire 2019. « Il faut trouver au plus vite une solution pour que tous les établissements soient payés afin que tout le monde commence en même temps les cours. Il ne sert à rien d’ouvrir aujourd’hui pour fermer demain. Pour la reprise, nous n’attendons que l’argent. Nous avons dit qu’on ne peut pas reprendre car étant dans l’impossibilité pédagogique de reprendre les cours. On n’a rempli notre part de contrat, que l’Etat remplisse sa part de contrat aussi», a expliqué le secrétaire général de l’AEPAM, Abdoulkassoum Touré.

Pour quelles raisons les écoles privées secondaires n’ont pas repris les activités pédagogiques ? La réponse donnée a cette question par le secrétaire de l’Aepam, a été on ne peut plus claire : « C’est parce que le privé préfinance la rentrée scolaire. Sans le paiement des prestations de l’année écoulée, il est financièrement difficile de reprendre les activités : les enseignants, les bailleurs des immeubles loués, les fournisseurs, les banques : tout le monde attend ces paiements. Sans un sous dans nos poches, il est impossible pour nous dans ces conditions de reprendre les cours.

Parmi les 465 écoles privées de Bamako, aucune n’a été payée à l’ouverture des classes. Et pourtant, nous avons alerté le gouvernement depuis août dernier de cette situation, cela veut dire que nous avons vu venir les choses. Malgré tout, nous n’avons pas été entendues, écoutées notamment par notre autorité de tutelle qui ne nous a jamais appelées, reçu de son propre initiative depuis le démarrage de ce problème. L’illustration est que depuis l’ouverture des classes, c’est le dialogue de sourds entre lui et nous. Il n’a jamais cherché à nous écouter, à nous rencontrer. La seule fois qu’on l’a vu, c’était à la primature sur initiative du Premier ministre. Les 1500 établissements privés du Mali occupent 75% dans l’éducation, ont 13000 postes fixes, 32000 postes vacataires », a déclaré le secrétaire général de l’AEPMA, Abdoulkassoum Touré.

Le blocage se situe à deux niveaux dans cette crise voulue et entretenue, selon lui, par l’Etat. Le premier point, dit-il, est dû à l’avènement budget programme, les dossiers de paiement ont été conçus par l’académie. Donc, ajoute le secrétaire général, s’il y a le paiement dans une localité, ce sont tous les établissements du ressort de cette académie qui sont payés en même temps. Malheureusement, regrette-t-il, l’individualisme des paiements dans l’académie de Kayes est à la base du blocage.

Le trésor public a exigé de tous les payeurs la production d’états individuels produits par les promoteurs, seule condition pour effectuer les paiements. Et depuis le 1er octobre, explique Abdoul Kassoum Touré, tout le monde a déposé les états individuels et les paiements sont toujours attendus. Le second point de blocage, indique le secrétaire général de l’AEPAM, est que pendant que certains payeurs exigent les états individuels, d’autres ont payés sur la base des documents élaborés par les services techniques du ministère de l’éducation nationale. « Le problème est qu’il n’y a pas d’argent. C’est la raison de toutes ces tournures en rond », clame le Touré.

En tout été de cause, souligne-t-il, les chiffres parlent d’eux-mêmes : Avec l’ancien système, (états individuels), indique Abdoul Kassoum Touré, le total à payer serait de 41.521.830.000 FCFA. Sur la base des états élaborés par les services techniques, dit-il, la même dépense est actuellement de 33.504.271.000 FCFA. Des actions ont-elles été prises par l’AEPAM pour que cette crise soit un réglée?

Oui, selon le secrétaire général Touré. « Il avait été préconisé en début juin de ne pas accepter d’aller aux différents examens avant les paiements. Cette solution a été abandonnée en assemblée générale, tout en espérant que les autorités s’impliqueraient afin de solder les comptes au plus tard le 30 juin, comme elles-mêmes avaient fait entendre. Des personnalités de tout bord ont été saisies : politiques, société civile, religieux, hauts cadres etc.», a fait savoir Touré. Avant d’inviter la presse à l’aider à trouver rapidement la solution aux paiements de tous les établissements en même temps pour qu’ils reprennent les cours au même moment.

En outre, Abdoul Kassoum Touré, n’a pas compris l’indifférence des autorités, notamment du département de l’éducation nationale, à cette situation qui concerne tout le pays : l’éducation des enfants. « On est en train de nous mettre à genoux (les écoles privées) pour racheter nos écoles et en faire des écoles publiques. Nous avons vu des cas à Niono, à Bamako, à Ségou, à Fana, à Bamako. D’autres sont en voie d’être vendues aussi. Mais cela ne nous fera pas reculer. Nous avons opté de servir la nation, on n’a pas choisi ce métier noble pour rendre service. Malgré tous ces coups bas que nous voyons, nous n’allons pas fléchir», déclare Abdoul Kassoum Touré. « Nous n’attendons que l’argent pour reprendre les cours, car on est dans l’impossibilité pédagogique de le faire.»

La FENAPEM demande à l’Etat de dire la vérité au peuple

Pour le secrétaire général de la FENAPEM, Yacouba Lamine Dembélé, la Fenapem et l’AEPAM visent le même objectif : assurer l’éducation des enfants sur toute l’étendue du territoire nationale. Selon lui ces trois semaines passées sans études au niveau du secondaire privé, privant les enfants à la formation, l’éducation, est plus que choquant. « La Fenapem soutien l’Aepma dans sa démarche pour trouver une solution à la crise. Et éviter par la même occasion l’Etat malien d’arrêter de divertir le peuple malien, de nous dire la vérité, la réalité de la nation. Pour la simple et unique raison que cette situation est du jamais vu au Mali. Que la rentrée se fasse trois semaines certains élèves sont contraints de rester à la maison car les écoles où ils étudient sont fermées pour non paiement d’arriérés du même Etat mauvais payeur. Ces enfants sont l’avenir de la nation, qu’on cesse donc de s’amuser. », a –t-il expliqué.

L’AEEM fait sortir les élèves du public en guise de solidarité de leurs camarades du privé

L’Association des élèves et étudiants du Mali, garant des intérêts matériels et moraux des élèves et étudiants du Mali, est entrée dans la danse hier mercredi, en solidarité avec leurs camarades élèves du secondaires contraints de rester à la maison avec cette grève de l’AEPAM. Elle a fait sortir toutes les écoles (les élèves et étudiants) pour dénoncer l’injustice dont sont victimes leurs camarades du secondaire. « L’AEPAM n’est de près, ni de loin associé à l’AEEM dans cette initiative. Mais l’AEPAM ne le condamnera pas, car ils sont dans leur plein droit de venir au secours de leurs camarades privés d’école depuis trois semaines », a indiqué le secrétaire général Abdoulkassoum Touré

Hadama B. Fofona

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