Le mardi 19 avril 2011, l’Institut des Sciences Politiques Relations Internationales et Communications (ISPRIC) a procédé au lancement officiel des cours de 3ème cycle Master II en Relations Internationales et Diplomatie. Ce fut en présence de M. Mohamed Gakou, Directeur Général de l’ISPRIC de Bamako, Mamadou Sy Tounkara, DG de l’ESSPRI de Dakar, Aly Ben Koïta, chargé de communication ainsi que les étudiants dudit institut. Cette cérémonie a été mise à profit pour organiser une conférence débat, animée par Mamadou Sy Tounkara, autour du thème : « La géopolitique ».
L’introduction de ce cycle au niveau de l’ISPRIC et de l’ESSPRI ne relève pas d’un fait du hasard. C’est pour honorer sa vision d’être l’institut universitaire de référence en Afrique que l’ISPRIC a entamé pour la première fois, au Mali, une formation en Master professionnel dans ce domaine aussi pertinent qu’indispensable à savoir la diplomatie et les relations internationales. Quoi de plus merveilleux pour lancer cette nouvelle filière et, surtout en cette phase très cruciale de la mondialisation, qu’une conférence débat sur la géopolitique mondiale
Selon les deux DG « les Africains doivent avoir zéro complexe du savoir vis-à-vis de l’Occident ». Les deux établissements œuvrent pour une dynamique d’excellence en formant des élites capables de répondre aux exigences professionnelles de l’heure. De sa création en 1999 à nos jours, l’ISPRIC a pour sa part contribué à la formation de nombreux cadres du Mali, du Tchad, du Niger, du Sénégal…
Dans son introduction sur le débat, M. Tounkara a définit la géopolitique comme une science ayant pour objet la description de la surface de la Terre et l’étude de ses habitants. Sur la balance des nations en relations internationales, l’Afrique pèse moins même s’il y a eu quelques progrès depuis les indépendances. Le complexe des Africains s’explique par la découverte, en 1492, de l’Amérique par les Européens qui depuis lors dominent le monde. Là, on peut se focaliser sur l’esclavage, la colonisation, les tensions dans le monde arabe. Les cas ivoiriens et libyens illustrent bien cet état de fait. Car selon le conférencier, ce sont plutôt des problèmes économiques que politiques. Les Européens et Américains sont en train de profiter de leur suprématie pour incliner la balance économique en leur faveur. « Nous vivons sous tutelle. Certaines décisions se prennent en haut, les Africains sont très souvent naïfs dans la marche du monde », a-t-il déclaré pour justifier que ceux qui dominent le monde ont un rapport cupide avec le continent africain. En effet, l’esclavage a pris fin non pas parce que c’est un droit pour le noir d’être libre, mais plutôt parce qu’avec l’industrialisation les occidentaux n’ont plus besoin des bras valides de l’Afrique, mais plutôt de matières premières que recèle le continent. L’arrivée de Sarkozy en France, d’Obama aux Etats-Unis et de David Cameron en Grande-Bretagne entache un constat désolant à travers le monde. Ils entretiennent eux-seuls quatre guerres : Pakistan, Afghanistan, Irak et Libye. Les Objectifs du Millénaire pour le Développement ne pourraient être atteints que dans un monde sans guerre, a conclu Mamadou Sy Tounkara avant de donner la parole à l’assistance pour les questions-réponses ainsi que les contributions.
Aux sorties de ce cours inaugural marquant le lancement du tout nouveau Master professionnel en Diplomatie et Relations Internationales, l’on peut dire qu’en onze ans d’existence, l’ISPRIC s’est presque imposé dans la sous-région en général et au Mali en particulier comme déjà une référence. Quand on sait que l’Afrique est subordonnée à la géopolitique internationale qui musèle ses dirigeants, force est de reconnaître qu’il est un impératif pour notre continent d’investir dans la formation de bons diplomates et experts en RI pourque le cri des futurs cadres africains ne soit pas un bruit dans le désert tel qu’il en est présentement. Cette initiative de l’ISPRIC est à féliciter et encourager, car c’est de la survie de tout un continent dont il s’agit. Aux étudiants et professionnels maliens qui veulent faire carrière dans ce métier de saisir cette opportunité d’étudier étant ici au Mali, avec les meilleurs professeurs de la sous région et à moindre frais que l’ISPRIC leur offre.
YAYA S. GUINDO