Les responsables des syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 (Syldef, Syneb, Synefct, Synesec, Fenarec, Sypesco) étaient face à la presse, le lundi 11 décembre, à la Maison de l’Enseignant, pour dénoncer la lenteur constatée dans l’adoption du statut du personnel de l’éducation. Ils ont mis l’occasion à profit pour annoncer un nouveau préavis de grève de 216 heures couplé avec la rétention des notes. La conférence était principalement animée par le porte-parole des syndicats, Tiemoko Dao.
D’entrée de jeu, le conférencier a rappelé que les syndicats de l’éducation ont entamé des mouvements de grève depuis octobre 2016 et qui ont été conclus par un accord, le 2 mai 2017, dans lequel le gouvernement s’est engagé à déposer sur la table de l’Assemblée nationale, au cours de la session d’octobre, un projet de loi relatif au statut du personnel de l’éducation nationale adossé à une grille indiciaire ayant comme indice plancher 235 et indice plafond 1060.
À cet effet, dit-il, une commission tripartite a été créée, laquelle a élaboré à la fin de ses travaux un projet de statut comportant, entre autres, quatre titres, sept chapitres et 71 articles. Par ailleurs, il ajoutera qu’il est important de souligner que lors des travaux de commission, le gouvernement avait donné l’assurance aux syndicats de faire adopter le texte par une ordonnance pendant l’intersession. “Malgré la période de trois mois écoulée pour l’intersession, la partie gouvernementale n’a pas pu tenir cette promesse de prendre le statut par ordonnance. Et la rentrée parlementaire du 2 octobre dernier a retiré au gouvernement toute possibilité de prise d’ordonnance, ainsi le projet prend la procédure normale d’adoption de loi”, a-t-il déploré.
Évoquant le parcours du projet de loi, il dira qu’après la fin des travaux, le 12 juillet 2017, le ministère de l’Éducation nationale a tenu quelques réunions autour du dossier avant de le transmettre au ministère du Travail et de la Fonction publique. Et de poursuivre que le projet de loi a fait plusieurs va-et-vient entre le ministère en charge du Travail, l’hôtel des Finances et le Secrétariat général du gouvernement avant son adoption en Conseil des ministres, le jeudi 9 novembre. Pour le conférencier, après l’adoption du statut en Conseil des ministres, il a fallu attendre le 27 novembre, soit 18 jours après son adoption, pour que le projet de loi soit transmis à l’Assemblée. “Au regard du retard accusé, nous avons des doutes quant à l’adoption de ce projet de loi pendant cette session dès lors que sa clôture est prévue pour le 15 décembre”, a-t-il laissé entendre.
À en croire le porte-parole des syndicats de l’éducation, compte tenu de la situation qui prévaut, le directoire a décidé d’initier certaines actions : l’organisation d’un meeting d’information, le dépôt d’un préavis de grève de neuf jours allant du lundi 18 au vendredi 22 décembre 2017 et du mardi 2 au vendredi 5 janvier 2018 avec rétention des notes. Pour finir, il précisera que les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 demeurent convaincus qu’ils sont en face d’un gouvernement qui ne respecte pas ses engagements. “Ainsi, nous nous réservons le droit d’entreprendre toutes les actions pour faire aboutir leurs revendications”, a-t-il conclu.
B. PAÏTAO