La situation scolaire 2019- 2020 au Mali : La sortie de crise ‘’diaboliquement’’ enlisée

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L’école malienne vit deux crises maintenant. Avant c’était et c’est toujours la grève des enseignants autour de l’application de l’art 39 de la loi 007 de janvier 2018. A cette crise lancinante s’est ajoutée la crise sanitaire causée par l’épidémie du Covid-19. Apparemment, les autorités se font prendre le pied au tapis. C’est l’imbroglio, la confusion.

 Le Snec disqualifié

Trois, quatre mois, les négociations sont toujours au point mort. La première tentative de retour sur la table de négociation, courant fermeture des classes, il y a un mois, a échoué à cause de la volonté du Syndicat national de l’éducation et de la culture-Snec de faire partir de la négociation. Un Syndicat qui s’est disqualifié pour avoir quitté la Synergie et trahi la cause en se désolidarisant du mouvement. Le Snec de AlmoustaphaGuiteye, secrétaire général, n’avait plus le droit de prendre part aux négociations. Il doit se contenter de ce que la Synergie va obtenir, c’est ce dont il a droit.

Malgré les propositions des deux camps, toujours la divergence

La reprise des négociations a été conditionnée au paiement intégral des salaires suspendus ou en retard des enseignants. Une suspension ou retard qui s’étalait sur un, deux, trois mois selon les cas. Une exigence satisfaite pendant le mois de ramadan et avant la fête. Mais à la reprise des négociations, les positions peinent à s’harmoniser malgré que chaque camp (celui de la Synergie et du gouvernement) soit venu avec une proposition. Selon certaines informations, la Synergie aurait proposé l’échelonnement du payement en fonction des moyens de l’Etat, c’est-à-dire échelonner les pourcentages jusqu’en 2021. Que la Synergie serait prête à donner une grille de payement et laisser l’initiative à l’Etat de payer ce qu’il peut pour 2019. Cette proposition ne semble ne pas agréer la partie gouvernementale qui à son tour aurait proposé un payement sur la base de l’indice 1150 pour 2019 et 1200 pour 2021. Cette proposition du gouvernement violerait les bases de l’art 39 aux yeux de la Synergie. La Centrale syndicale des travailleurs du Mali, l’UNTM par son secrétaire général est pointé du doigt, à tort ou à raison, pour torpiller les négociations. Pour quelle fin ? Mais il y a toujours un temps qui s’inscrit dans le plan de sauvetage de l’année scolaire 2019-2020 pour accorder les violons afin de sortir de cette crise et sauver le peu qui reste malgré le pessimisme de certains acteurs (cf les propos rassemblés en encadré)

Reprise des classes du 2 juin : le ministère de l’éducation pas prêt

Après avoir raté la reprise des classes le 11 mai après la fermeture des écoles (tous les ordres confondus) pour cause d’épidémie du Covid-19, le gouvernement a retenu la date du 2 juin 2020. Une date qui ne concernait que les classes d’examens. Quant aux autres apprenants, le département de l’éducation les a envoyés en septembre et fixé la rentrée 2020-2021 en janvier 2021. Un plan de sauvetage de l’année scolaire 2019-2020 théoriquement tenable.

Mais déjà, l’impréparation de la reprise du 2 juin est un signe de doute du plan de sauvetage. A 24h de la date prévue soit le lundi 1er juin, peu de chose ou rien comme dispositif sanitaire : des classes de quelques écoles désinfectées, absence de kits de lavage de main, de masques. Au jour J, toujours peu d’équipements : un masque par professeur et par élève, pas de kits de lavage de mains. Le département n’est pas prêt pour l’ouverture du 2 juin car il n’a pas pu réunir les conditions minimum en cette période d’épidémie. Toujours à la date du 4 juin, toutes les écoles n’avaient pas reçu de kits de lavage de mains en quantité nécessaire. Sinon, l’administration scolaire, à partir des écoles, a joué sa partition en réaménageant les emplois du temps, en scindant les classes de plus de 40 élèves et en aménageant des salles supplémentaires. Pourtant, au moins trois semaines se sont écoulées entre la prise de décision et la reprise annoncée par le Premier ministre. Cela ne surprend guère car, trois long mois n’ont pas été mis à profit pour reprendre les négociations avec les Syndicats des enseignements préscolaire, fondamental et secondaires. La reprise du 2 juin annoncée a été un facteur de pression pour relancer ces négociations. Cette façon de gouverner s’appelle un ‘’pilotage à vue’’.

Drissa T. SANGARE

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