La SARPE, une stratégie obsolète ?rnLe Ministère de l’Education Réagit: «On ne peut pas se passer de la SARPE»

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Suite à notre article intitulé «La SARPE et la Saignée du Trésor Public : 100 millions F.CFA vaporisés , Salikou Sanogo sous la douche» paru en manchette dans notre précédente livraison, le ministère de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues Nationales a réagi en expliquant que la Stratégie Alternative de Recrutement du Personnel Enseignant n’est pas dépassée : «Aujourd’hui, on ne peut pas se passer de la SARPE», déclare en substance, M. Mamadou Diabaté, Directeur National de l’Education de Base.

Dans notre dernière livraison, nous révélions que la SARPE était une stratégie obsolète dans la mesure où les sortants des Instituts de Formation des Maîtres (IFM) sont autant suffisants pour pallier à cette alternative de recrutement d’enseignants. Au même moment où on continue la formation des «Sarpiens», on leur interdit l’autorisation de se présenter au concours de recrutement d’Enseignants  des Collectivités que le Département vient d’organiser. Le Département confirme la véracité de nos informations. Toutefois, il a tenu à apporter certains éléments d’appréciation permettant aux acteurs et partenaires de l’école malienne de comprendre davantage le système. Comme pour dire que l’article en question a fait de grands bruits au ministère de l’Education. C’est pourquoi d’ailleurs nous avons rencontré lundi dernier le Directeur National de l’Education de Base, (DNEB), M. Mamadou Diabaté et sont staff.

Les Précisions du Directeur National :

«Je respecte beaucoup la SARPE. Elle est intervenue au moment où on avait fermé les Instituts de Formation des Maîtres (IFM) sauf deux seulement (l’IFM de kayes et de Niono). On avait besoin de 25 000 maîtres alors qu’il n’y avait pas plus de 800 sortants. La SARPE répondait alors à deux préoccupations, recruter des détenteurs du CAP, du BT ou du Baccalauréat afin qu’ils partent enseigner dans les classes après une formation en pédagogie et aider en même temps ces jeunes à avoir un emploi. Il nous a été demandé dans le PISE III (Programme d’Investissement Sectoriel de l’Education-2010-2012) de former 1 200 enseignants par an, via la SARPE du préscolaire à l’enseignement fondamental. L’Etat forme des «Sarpiens» mais ne les recrute pas. Le ministère de l’Education a des contrats avec les Communes et les Collectivités pour le recrutement d’enseignants. Il faut un vivier de contractuels sur place au niveau des Communes car les sortants des IFM qui baladent dans les rues ne veulent pas sortir de Bamako. C’est un grand problème pour nous. Il n’y a pas une compétition ouverte entre ceux qui ont suivi la formation SARPE et les sortants des IFM. Au dernier concours de recrutement, on avait besoin de 3954 enseignants, il y a eu 2510 admis (c’est-à-dire) tous les sortants des IFM qui se sont présentés. Mais beaucoup ont refusé d’aller à l’intérieur du pays, tous préfèrent rester à Bamako. Et si on a donné la priorité aux sortants des IFM, c’est un problème d’équité.

Aujourd’hui, on ne peut pas se passer de la SARPE. Il faut continuer à former les «Sarpiens». Pour le cas des «Sarpiens» qui ne sont pas autorisés à se présenter au concours de recrutement, des reformes sont en cours pour faire un plan de carrière afin de prendre en compte leurs préoccupations. Les «sarpiens» sont utilisés par 13 Académies sur 15-donc les 2 Académies de Bamako ne sont pas dans  le Système. Il s’agit des Académies de Kayes, Kita, Kati, Koulikoro, Sikasso, Koutiala, Ségou, San, Mopti, Douentza, Tombouctou, Gao et Kidal».

«Nous ne sommes pas des vautours»

A propos de la gestion financière de la SARPE, le Directeur National de l’Education de Base, Mamadou Diabaté a fait remarquer que le ministère ne voit même pas la couleur de l’argent passer. Comme pour dire que le ministre Salikou Sanogo est blanc comme neige : «Les activités de la SARPE ne sont jamais organisés au Ministère. Elles ont toujours été organisées au niveau des 13 Académies. On ne peut pas sortir l’argent des partenaires comme ça. On ne peut détourner même un centime de l’enseignant malien».

Mais faut-il le croire ? Surtout quand on sait que l’organisation pratique de la formation qui se tient en ce moment coûte la bagatelle de 30 millions de nos francs qui est gérée par la DAF du ministère de l’Education de Base et les Académies. Pour qui connaît le système de l’Administration malienne, il y a de quoi à douter de la bonne foi de certains cadres lorsqu’il s’agit d’une affaire d’espèces sonnantes et trébuchantes. Si les «vautours» ne sont pas au niveau du ministère de l’Education, ils sont donc au niveau des Académies. Et si c’est le cas, le ministre Salikou SANOGO doit désormais prendre des dispositions qui s’imposent.

Par ailleurs, lors de l’intégration des contractuels dans la fonction publique de l’Etat et des Collectivités, plus de 2000 faux diplômes ont été décelés. La plupart des bénéficiaires de la SARPE avaient falsifié  soit le DEF, le CAP, le BT ou le BAC… pour enseigner nos enfants. La liste de ces enseignants détenant de faux diplômes a été dressée par le Centre National des Examens et Concours de l’Education. Mais aucune décision n’a été prise sur ce point.

Nous nous proposons de vous livrer la suite dans nos prochaines livraisons après avoir écouté  le Centre National des Examens et Concours de l’Education.

A Suivre

Boubacar KANTE  

 

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