Du 25 au 27 septembre 2018, les experts de la sous région se sont réunis à Bamako, dans la salle de conférence de l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako (USJPB), pour tenir l’atelier de validation pour la régionalisation des modules universitaires sur la criminalité organisée dans les pays francophones d’Afrique. Cet atelier a été organisé par l’Office des nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) en partenariat avec l’USJPB et le Réseau des autorités centrales et procureurs de l’Afrique de l’ouest (WACAP).
Dans le cadre de l’initiative Éducation pour la justice (E4J), l’Office des nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), en collaboration avec l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako (USJPB) et le Réseau des autorités centrales et procureurs d’Afrique de l’ouest (WACAP), réunit des experts d’universités francophones d’Afrique pour régionaliser les modules universitaires développés sur la criminalité, mais également pour renforcer la capacité des professeurs à enseigner les thématiques liées à ce sujet.
En effet, cet atelier de trois jours, qui a regroupé des professeurs, des magistrats venus du Mali, Sénégal, du Burkina Faso, du Bénin, du Niger, du Cameron, avait pour objectif de régionaliser le contenu des modules universitaires sur la criminalité organisée en les adoptant au contexte de l’Afrique francophone ; renforcer les capacités des professeurs sur ces modules; envisager des manières d’enseigner ces modules et de les intégrer dans les cours et curricula des instituts de formation et universités dans les pays francophones d’Afrique.
Selon le Recteur de l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako (USJPB), Pr. Moussa Djiré l’importance cet atelier est d’abord liée au thème même des modules qui est la criminalité organisée, et dans le contexte actuel de crise, d’insécurité et de conflits dans plusieurs régions du monde, qui en favorise. Sans être exhaustif, le Pr. Djiré a ajouté que l’importance réside également et surtout dans l’implication de l’Education dans la lutte contre la criminalité organisée. A l’en croire, dans le dispositif d’implication de l’Éducation dans le combat contre la criminalité organisée, les Universités et les grandes écoles y compris judiciaires, militaires et policières ont une place de choix. «C’est pourquoi, nous magnifions l’initiative E4J de l’ONUDC qui, grâce à sa composante d’éducation universitaire, ambitionne de soutenir les enseignants du supérieur dans l’enseignement des domaines relevant des mandats de l’ONUDC, y compris la criminalité organisée, comme en témoigne éloquemment, la présente réunion », a-t-il déclaré. Avant de prendre l’engagement que son Université ne ménagera aucun effort pour mieux intégrer les modules sur la criminalité organisée dans ses programmes d’enseignement.
A sa prise de parole, l’expert de formation de l’Office des nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Mme Flavia Romiti a tout d’abord remercié l’Usjpb pour son soutien dans l’organisation de cet atelier. Elle a évoqué que la tenue de cet atelier s’inscrit dans le cadre de l’E4J de l’ONUDC, qui fait partie du Programme mondial pour la mise en œuvre de la Déclaration de Doha, adoptée au terme du 13e Congrès des Nations unies pour la prévention du crime et la justice pénale en 2015. A ses dires, la déclaration reconnaît l’importance fondamentale de l’éducation universelle pour les enfants et les jeunes, pour la prévention de la criminalité, du terrorisme et de la corruption. Ainsi, concernant le niveau de l’enseignement supérieur, l’E4J vise à faciliter et à promouvoir l’enseignement sur des questions liées aux domaines du mandat de l’ONUDC, parmi lesquelles la criminalité organisée. «Dans ce cadre, l’ONUDC a élaboré des modules universitaires et un guide pédagogique que les enseignants peuvent adapter et intégrer à leurs cours», a souligné Mme Romiti et de souligner qu’en vue de faciliter l’adoption des modules, l’ONUDC s’est engagé dans un processus de traduction du matériel produit et de son adaptation à différentes régions du monde, y compris l’Afrique francophone.
« Définition de la criminalité organisée », « Organisation de la commission des crimes », « Marché de la criminalité organisée », « Infiltration de la criminalité organisée dans les entreprises et les pouvoirs publics », « Conceptualiser et mesurer la criminalité organisée »… sont entre autres des modules cruciaux exposés au cours de ces trois jours.
S.B. TRAORE