La prolifération des écoles privées à Bamako :Entre aubaine et dilemme

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Au cours de ces dernières années, l’on assiste à une éclosion extravagante d’écoles privées à travers la ville de Bamako. Il est de plus en plus étonnant de longer deux rues sans apercevoir une école privée. Le mal est non seulement que le nombre d’écoles privées s’accroît d’année en année, mais les structures et les conditions dans lesquelles elles évoluent, sont abominables et méritent des sanctions.

En prenant le soin de visiter les salles de classe des écoles gouvernementales, on a l’impression d’être dans un camp de réfugiés vu le sureffectif des élèves. Face à cette situation embarrassante, nous ne pouvons que nous réjouir de la création d’écoles privées pour alléger le manque d’infrastructures au niveau des écoles publiques. Au regard de cette ambiguïté, la véritable épine dorsale réside dans l’emplacement souvent anarchique de ces écoles privées où la qualité des cours dispensés reste à désirer. Même si certains parents accordent peu de confiance à l’enseignement des établissements publics et choisissent d’inscrire leurs enfants dans les écoles privées, il faut reconnaître qu’elles n’offrent pas toutes, des plateaux d’or. Certaines de ces écoles plus fallacieuses que scrupuleuses n’hésitent pas à gonfler les moyennes de leurs élèves et cela en vue de donner à leur établissement l’image du « nec plus ultra » en matière d’éducation. En plus de cette supercherie, les endroits choisis pour ces écoles sont souvent peu propices. C’est parfois sous des hangars entourés de pailles que les cours sont dispensés. Pour ceux qui ont la chance d’avoir des infrastructures décentes, c’est malheureusement les klaxons, les bruits d’enfants mais aussi la musique venant des bars qui accompagnent les explications du professeur.

Si d’une part le gouvernement a réussi ou presque sa politique visant à scolariser le maximum d’enfants, il faut admettre que d’autre part, l’Etat a failli à sa mission vu le manque criard d’infrastructures.

Reste à nos parents de savoir choisir pour leurs enfants cette école là qui respecte la déontologie et surtout se soucie de l’avenir de la jeunesse de son pays sans pour autant se laisser leurrer par les effets d’annonces aussi alléchantes les uns que les autres.

CHRISTOPHE KONE, STAGIAIRE

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