La Présidente de la Commission éducation de l’AN de retour d’une visite à Sikasso: «Le lycée Amadou Meker Diarra ne remplit aucune condition d’étude»

0

Tel est le cri de colère de la Présidente de la Commission de l’éducation de l’Assemblée nationale, l’Honorable Mme Haïdara Aïssata Haïdara, de retour d’une visite dans les cercles de Sikasso, Koutiala et Bougouni. Elle était accompagnée par les Honorables Mme Doumbia Rokia Traoré et Bakary Wôyô Doumbia.

De Sikasso en passant par Koutiala et Bougouni, la délégation parlementaire a échangé avec les acteurs de l’école malienne. Il s’agit des parents d’élèves, des syndicats d’enseignants, des directeurs de CAP, de l’AEEM, des Comités de gestion scolaire et des collectivités.

Partout où elle est passée, la délégation a fait le même constat: «l’école malienne n’est plus malade, elle est dans le coma». A Sikasso, la délégation a visité l’école communautaire de Zimbougou, l’école à cantine de Primpinna, l’Institut de formation des maîtres, l’Institut de formation professionnelle (IFP) de Sikasso et le lycée privé Salama, un complexe scolaire bien logé, selon la Présidente.

La délégation parlementaire s’est également rendue au lycée public 2 de la ville de Sikasso, qui est logé dans les locaux de l’école fondamentale Babemba Traoré, faute de salles de classe disponibles. Selon la Présidente, cet établissement se déplace d’un lieu à au autre pour prendre ses cours. Et, bien sûr, la délégation a visité le lycée Amadou Meker Diarra, «qui ne respecte aucune norme et emploie des enseignants sans expérience».

Après Sikasso, la délégation s’est rendue à Koutiala et à Bougouni, où elle s’est livrée au même exercice, en prenant langue avec les acteurs de l’école et en visitant certains établissements publics et privés. Cette visite a donc permis aux parlementaires maliens de s’imprégner de l’état de gravité dans lequel se trouve l’école dans les localités visités. Selon la présidente de la Commission éducation, la principale difficulté est qu’à ce jour aucune école secondaire n’a effectué d’évaluation, à cause d’un mot de grève du syndicat des enseignants du secondaire.

«Je me demande comment ces enfants vont pouvoir faire leur examen du baccalauréat, sans être évalués. C’est un problème qu’il va falloir résoudre rapidement et nous attirons l’attention du ministre de l’Education là-dessus», a-t-elle déploré. Avant de se réjouir que Bougouni ne connaisse pas ce problème. Autres difficultés relevées par la mission des parlementaires, le mauvais état de certaines salles de classe et le déficit constaté dans le fonctionnement des cantines scolaires.

En effet, les élus de la Nation ont constaté qu’à ce jour aucune cantine ne fonctionne dans les localités visités. Pendant ce temps, certains établissements en font la demande. C’est le cas notamment du lycée technique de Bougoula, très distant de la ville. A l’IFP de Sikasso, la délégation déplore qu’à l’heure des nouvelles technologies, l’établissement utilise encore de vieilles machines à dactylographier. Dans ses investigations, la Commission a aussi découvert que les enseignants sont confrontés à des difficultés d’avancement, faute d’évaluations pédagogiques.

Ce n’est pas tout. La Présidente a abordé un autre écueil, et non le moindre, le non paiement des rappels des primes aux enseignants. A l’évidence, toutes ces difficultés ne sont pas de nature à favoriser le bon déroulement des cours. C’est pourquoi, l’Honorable Haïdara Aïssata Haïdara en appelle à l’intervention du ministre de l’Education, pour rencontrer le Bureau central du syndicat des enseignants du secondaire afin que les élèves puissent être évalués rapidement, avant les examens de fin d’année.

Youssouf Diallo

Commentaires via Facebook :