Les examens scolaires de la session de 2013 ont eu lieu, mais il faut reconnaitre que les années se suivent et se ressemblent, compte tenu du fait que ces examens sont toujours couverts de fraudes.
Parler des examens scolaires au Mali déclenche toujours l’ire de certains qui, cela va de soi, se montrent nostalgiques d’une époque où les premiers et les méritants n’étaient pas les derniers. Nostalgiques, ils sont. Mais ils ne se rendent pas compte que cette nostalgie est une maladie, maladie qui les empêche d’évoluer et de se retrouver dans un monde de plus en plus gagné au vol, à la magouille et à l’imbécilité primaire. Et la période des examens scolaires au Mali n’est, pour ne pas dire autre chose, qu’une foire de fraudes où les écoles, surtout privées, rivalisent de coup de main aux candidats. Il y a une année de cela, nous avons écrit, quelques jours après les résultats du D.E.F, que « les promoteurs des écoles privées se permettent tous les coups pour réussir un taux astronomique qu’ils prendront un malin plaisir à plaquer au fronton de leur établissement pour attirer davantage d’élèves partisans du moindre effort » et que c’est dans ces écoles que les examens perdent année après année leur sens. C’est là un point de vue qui n’a pas changé et que nous ne résistons pas à livrer encore une fois.
Prenons le cas du D.E.F. Bien idiot le malien qui ignore l’existence des fameuses « commissions de fraudes », mises sur pied spécialement pour la circonstance, et dont la mission est de traiter les sujets pour ensuite distribuer le corrigé dans les différentes salles d’examen. Une pratique qui est devenue monnaie courante et qui n’offusque et n’étonne personne. Les candidats eux-mêmes la reconnaissent. Ce n’est pas tout, mais intéressons-nous au baccalauréat dont tout le monde dit aujourd’hui qu’il n’a pas sa valeur d’antan. Nostalgie encore, diront certains. Au baccalauréat, les fuites relatives aux sujets sont aussi courantes. La veille des épreuves, les sujets s’envoient via sms, circulent dans les salons et rues (lire la Chronique de l’Etudiant de ce numéro). Il y a aussi ces groupes d’enseignants et d’étudiants qui font des listes de candidats à qui ils envoient le corrigé des sujets via sms. Une opération très lucrative. Et dire que rien n’a été fait pour démanteler ces réseaux. C’est aussi à se demander pourquoi dans tous les centres d’examens, les surveillants ne prennent pas la précaution de dépouiller les candidats des téléphones mobiles.
Tout cela amène à se demander si ces examens valent encore la peine et si le département en charge de l’éducation a conscience de sa mission. Sinon qui peut trouver meilleure explication à de telles défaillances ? Mais il ne faut pas se borner à jeter la pierre sur le département ou les surveillants et candidats. Il faut aussi dire que la recrudescence de la fraude dans les examens scolaires pose tout simplement un problème d’inconscience nationale. A dire vrai, on ne doit se sentir indigné par ces fraudes que si l’on est dans un Etat fort, où les valeurs morales et sociétales sont encore observées et où la justice s’applique comme cela se doit. Or, cela n’est pas le cas au Mali, pays qui connait toujours une démission à tous les niveaux : politique, culturel, éducatif… L’impunité est érigée en reine. Ainsi, quand le piston, la fraude, la corruption, le favoritisme, la Kleptocratie deviennent la norme et que personne ne s’en détourne, c’est que la société est irrémédiablement gangrenée, et alors, le passé noble et les valeurs traditionnelles ne représentent que des repères simples auxquels on fait allusion hypocritement dans les conversations quotidiennes. Pour faire court, il faut dire que nous sommes tous complices de ces comportements amoraux dont nous nous offusquons aujourd’hui et que nous nous acharnons à brûler !
Aussi, tout cela suffit à nous apprendre que la fraude est presque devenue l’exclusivité des écoles privées _ on dira ce qu’on voudra, mais c’est comme cela _ et que l’avenir éducatif de ce pays réside dans les écoles publiques où l’Etat brille par son absence mais qui comptent encore dans leurs effectifs des élèves qui croient encore à la force du travail et du mérite. Oui, c’est vrai que dans les établissements secondaires publics, des enseignants professionnellement inconscients sont légion.
Oui, dans ces établissements, il y a des élèves qui ont un goût farouche pour les sales mentalités. Oui, là-bas, les salles de classe avoisinent des bétaillères. Mais, on n’y badine pas souvent avec la discipline qui, sans craindre de se tromper, est à deux doigts de disparaître du vocabulaire de certains établissements privés.
Boubacar Sangaré
s’est la “jeunesse” qui fera le Mali de demain, quel Mali donc? il faut un nettoyage, ce qui est impossible sans un ÉTAT, pas ce que nous vivons aujourd’hui: sans droit et sans loi. Seul l’avoir détermine “qui on est”
Article bien redigé et traitant d’un sujet d’actualité. Helas, peu d’intervention car ne traitant pas de l’accord de ouaga, ni de dioncounda ni du bandit de kati.
Dans un pays qui se respecte, le Ministre aurait rendu sa demission. Dans un pays frontalier, le cellphone est banni
Le comble st que c’est les parents eux meme qui prennent stylo et papier pour se rendre aux centres d’examens en vue d’aider leurs progenitures!On pourra jamais fonder une nation forte avec des individus mal formes, sans moralite, ni dignite.Nous avions fonder beaucoup d’espoir avec l’avenement des ecoles privees mais helas c’etait sans compter sur l’aspect trop “commercialiser” du secteur, tout le monde s’y mette actuelement meme ceux qui n’ont pas ete a l’ecole.Le Mali a du chemin a faire…!!!
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