Cette difficulté d’apprentissage est au cœur des préoccupations de monsieur Ya Samaké, Chercheur en Education et non moins doctorant à l’UCAO. C’est dans ce cadre qu’il a pris sur lui l’initiative de créer le cabinet SAM-Consulting afin de venir en aide à cette catégorie d’apprenant d’une part et d’autre part de célébrer la journée du 10 octobre dédiée à la dyslexie, ignorée par le Mali, par une conférence à l’école privée Ya Samaké sise à Sébénikoro. La dyslexie est une difficulté spécifique d’apprentissage courante chez un enfant ne présentant pas de déficit intellectuel ou sensoriel et qui est normalement scolarisé.
Son combat s’adresse à la fois aux décideurs, aux conseillers pédagogiques, aux enseignants et aux parents d’élèves intervenants. Il vise à fournir un nouvel éclairage sur l’aide à apporter aux élèves qui ont des difficultés d’apprentissage notamment la dyslexie et à faciliter la recherche d’interventions efficaces pour répondre à leurs besoins. Cette difficulté selon le chercheur provient d’une zone du cerveau qui traite de manière différente les informations verbales et les informations auditives, ce qui fait que par exemple «on a de la peine à relier le langage verbal et le langage écrit. Les symptômes de ce mal silencieux sont entre autres : retard de langage (vocabulaire pauvre) ; lenteur des apprentissages, particulièrement à l’écrit ; manque d’attention ; inversion et confusion de lettres, de syllabes ou de mots (ex. b et d) ; difficulté à déchiffrer des sons compliqués et mauvaise interprétation des phrases. La prise en charge de la dyslexie repose sur des mesures pédagogiques et une rééducation orthophonique individualisée.
Cette difficulté peut se résumer comme étant un décalage entre la fonction cognitive atteinte et le fonctionnement intellectuel général de l’enfant. Cependant, un enfant peut donc à la fois avoir un trouble d’apprentissage et être très intelligent, voire avoir des talents remarquables dans certains domaines.
La dyslexie, une cause d’échec scolaire, est un handicap non apparent.
Pour les élèves soufrant de cette difficulté, l’enfer c’est l’école. Car, ils sont exclus moqués et roués de coups. Au Mali 6% des millions d’élèves au fondamental primaire sont concernés par ce trouble. Cette difficulté rencontrée entraîne un échec dans les apprentissages fondamentaux, puis une baisse de l’estime de soi, qui peut conduire au désinvestissement et de l’agressivité.
Dans notre pays le phénomène est mal connu par les acteurs de l’école. Alors que la non maîtrise du langage écrit par les élèves dyslexiques concerne 5 à 10% de toute la population scolaire selon une étude de l’OMS en 1991.
Les enfants handicapés constituent l’un des groupes les plus marginalisés et exclus de la société. Confrontés à une discrimination quotidienne sous la forme d’attitudes négatives, à l’absence de politiques et de législations adéquates, ils sont effectivement empêchés de réaliser leurs droits à l’éducation.
Mahamadou YATTARA