La baisse des niveaux en mode : A qui incombe la responsabilité ?

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  La deuxième quinzaine du mois de septembre et la première semaine du mois d’Août 2010 ont sonné le glas  d’espoirs  pour les différents résultats de fin d’année scolaire 2009-2010 au niveau des écoles fondamentales, de l’enseignement secondaire général, de l’enseignement technique et professionnel ainsi que les instituts de formation des maîtres.

 

  Les résultats de fin d’année proclamés firent plus d’heureux que de malheureux  qu’heureux dans la nouvelle académie de Bougouni. Cet état de fait doit-il surprendre? Pour qui connaît et suit les différents mouvements qu’a connus l’école malienne,  particulièrement à Bougouni, les résultats ne pouvaient  en être autrement. En effet, le gouvernement malien n’est-il pas resté sourd  aux divers mots d’ordre de grève des syndicats enseignants (le SYCEF, la FEN et la COSES en particulier) au sujet de leurs revendications d’ordre salarial, matériel et pédagogique. En plus des grèves des professeurs, le pays n’a-t-il pas connu la grève des promoteurs des établissements privés ? La situation s’empira avec le débrayage hors du commun des élèves et étudiants avec un état d’exception dans la région de Sikasso notamment à Bougouni. En effet,  ce débrayage scolaire a failli étouffer la  conscience  de parents d’élèves soucieux de réussir, mais aussi à des autorités nonchalantes et bernées par la tactique d’être « sourd, muet et aveugle » aux réalités de leur circonscription. Cette attitude des autorités locales ne fut-t-elle pas la force des dirigeants dépourvus de toute conscience sur l’avenir de leurs militants encore moins  à celui de leur nation, en se livrant à des luttes sans merci pour la quête de satisfactions purement personnelles ? En tout cas, les résultats scolaires sont édifiants et portent  conseils. 

 

  Le Bac malien se place une fois de plus dans la léthargie, voir nonchalance extrême des mauvais pourcentages dans la sous  région soit un taux national de 29, 18%

  Au Lycée Kalilou Fofana de Bougouni, les chiffres parlent : sur 451 candidats présentés (pour toutes séries confondues), seulement 106 ont été admis soit un taux de 23,50%. La série SH se taille le plus bas taux avec 265 présentés rien que 38 admis soit 14,34%. Quel score ! En série SE sur 18 présentés, 6 sont admis soit 33,33%. En série SB, 31 sont admis sur 84 présentés soit 36,90% ; le taux est curieusement le même enregistré en  série LL.

  Au DEF, dans le CAP de Bougouni, les résultants sont écœurants pour maints parents d’élèves car sur 2766 candidats présentés, il n’y a que  635 admis soit 22,96%. Ces 635 admis sont constitués par l’admission avec la moyenne 10 obtenue à l’examen soit 396 et en candidats admis avec le recours de la moyenne annuelle soit 239. Passe encore CAP de Bougouni ! A  travers la République dans  8 CAP où le taux d’admission de certains centres est néant, vierge à 100%. Quel gâchis !

Dans le centre de correction de Koutiala où sont corrigées les feuilles d’examen des académies d’enseignement de Bougouni, Douentza, Koutiala, Mopti et de Sikasso, les résultats du Certificat d’Aptitude Professionnel (CAP), et du Brevet de Technicien (BT) n’ont pas été satisfaisants.

 

  Au CAP sur 2955 présentés dans le pôle de correction de Koutiala 1147 sont déclarés admis soit 38,81%. Ce résultat est reparti entre le Tertiaire et l’Industrie : le Tertiaire (la comptabilité, le secrétariat et l’impôt) a présenté 2367 candidats dont 619 admis ; l’Industrie (la mécanique auto, le bâtiment, le dessin bâtiment, l’électromécanique, construction métallique) a présenté 588 candidats dont 528 admis soit 89,79 le seul taux louable de ces résultats. 

  Au BT première partie 41,56% furent enregistrés au tertiaire avec 1550 admis sur 3729 présentés, l’industrie a présenté 942 candidats parmi lesquels 490 sont déclarés admis 52,01% soit un total de 4671 candidats présentés au BT1 avec 2040 admis soit 43,67%.

  Au BT 2 même si les résultats sont dans l’ensemble médiocres dans les différents établissements professionnels de Bougouni, ils sont tout de même passables dans le pôle de correction de Koutiala : sur 1899 candidats présentés au BT2 1000 sont déclarés admis soit 52,65%, le tertiaire et l’industrie confondus.

  A voir nos enfants pleurer à chaudes larmes le jour de la proclamation des résultats, ne pensons-nous pas à des larmes de crocodiles étant conscients des  efforts fournis et considérant les réalités vécues dans l’année.

  A qui ou à quoi attribuer ces faibles pourcentages de nos écoles fondamentales, secondaires générales, techniques et professionnelles ? Aux reformes du Ministre instaurant les matières d’évaluation continue au DEF (Histoire, Géographie, Biologie, ECM, EPS)? Aux reformes du Ministre rénovant les filières au Bac ? Les attribuons-nous aux syndicats d’enseignants ? Au faible niveau des enseignants ? Aux parents d’élève ? Aux élèves et étudiants ? A un fait du siècle ? Matière à réflexion !

        En conclusion, tout porte à croire que ces résultats constituent en toute circonstance, le mérite de l’effort dans l’académie de Bougouni en particulier et au Mali en général. Que nos élèves et étudiants  disent «Adieu à la facilité » et rêvent à une réussite au bout de l’effort, à l’image de l’étudiant Siaka Diallo de la 4ème TCA de l’ESET de Bougouni qui a vu couronnés ses efforts au BT2 par la mention Très Bien. On n’a rien sans peine. Qu’ils apprennent que dans un monde de globalisation, seuls les excellents ont leurs places. On ne cessera jamais de clamer haut et fort.

 

Ces résultats  doivent engendrer  une prise de conscience de la part des élèves, un déclic vers  une image tant souhaitée de l’école malienne.    Bientôt ce sera la rentrée des classes pour l’année scolaire2010-11. Les attitudes de chacun face à la vie scolaire des enfants nous permettront de situer au mieux les responsabilités à l’apparition des résultats de fin d’année 2011.

                                                                                                               Benoît TRAORE


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