L’Université de Médecine Kankou Moussa :Un très bon Business pour les profs et les initiateurs ; Un véritable cauchemar pour les étudiants de la FMPOS.

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Créée à peine quelques années, l’université Kankou Moussa est aujourd’hui la seule école supérieure en médecine dans notre pays. Perçue, de prime à bord,  comme une véritable initiative rentrant dans le cadre de l’amélioration de la qualité de l’enseignement et du développement du secteur privé,  la création de cette université privée a des retombées positives pour certains et négatives pour d’autres. Pour le professeur Siné Bayo, fondateur,  et certains de ses collègues, c’est un business très rentable qui permet de joindre les deux bouts, dans ce pays où les salaires des enseignants laissent toujours à désirer.  Par contre pour les étudiants de la FMPOS, C’  est un véritable cauchemar qui ne fait que réduire leurs maigres chances sur le marché de l’emploi.

La faculté des sciences de la santé de l’Université Kankou Moussa est le premier établissement privé d’enseignement supérieur des sciences de la santé au Mali.
rnLes programmes dispensés sont ceux de la Faculté de Médecine- de Pharmacie et d’odontostomatologie du Mali (FMPOS) qui sont conformes aux critères du Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Superieur (CAMES) et à ceux harmonisés de l’espace de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)

L’université Kankou Moussa a été fondée par le professeur Synê Bayo, celui là même qui  est sans nul doute parmi ces personnes  qui se sont battus  corps et âmes pour l’instauration du  numerus clausus à  la FMPOS. Il faut noter que le numerus clausus a été instauré à la FMPOS dans le souci de faire valoir l’excellence et de mieux  former les  jeunes médecins tant en théorie qu’en pratique et ce, jusqu’à l’obtention de leur doctorat en médecine. Ce système a fait de cet établissement, une référence dans le pays et à travers la sous région. Toutefois, cette réputation de la FMPOS a eu des conséquences très désastreuses pour beaucoup d’ étudiants qui ont été obligé d’aller dans d’autres facultés, et souvent même abandonner l’université au pire du cas.

 

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Depuis un certain moment  les étudiants de la faculté de médecine se plaignent de la création de cette université privée. Ils ont même intenté bon nombre  d’initiatives en vue de la fermeture de cette école, mais sans y parvenir. Peut-on demander à un citoyen malien qui crée son établissement de le fermer, parce que certains étudiants s’y opposent ? Certainement non, et pour diverses raisons. 

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Mais  une pertinente analyse de la situation de l’Université Kankou Moussa, nous amène à nous poser des questions. Le fondateur de cette université, et non moins professeur à la faculté de Médecine, est l’un des acteurs clés de l’instauration du numerus clausus au sein de la FMPOS, lequel système qui fait des victimes chaque année.

Cependant, l’instauration du numerus clausus à la FMPOS et la création de l’Université Kankou Moussa sont-elles  de pures coïncidences ou des initiatives murement réfléchies et posées   par le professeur Sinè Bayo, afin de s’assurer une belle  retraite ?

L’université Kankou Moussa a-t-elle été créée pour répondre au besoin d’enseignement de qualité dans notre pays ou compromettre l’avenir de certains étudiants, selon ses détracteurs ?

Et enfin, il y a-t-il un rapport entre l’instauration du numerus clausus à la FMPOS et la création de cette université ?

Voilà autant de question qui méritent  d’être  posées, eu égard aux nombreuses contributions qui ont été envoyé à notre rédaction par certains étudiants de la faculté de Médecine notamment le secrétaire général du comité AEEM, Sylvestre Togo  qui  nous confie dans un entretien  « Tout allais assez bien jusqu’à la création de l’école de médecine privée  université Kankou Moussa (UKM). Ce dont nous craignons le plus, c’est ce qui nous arrivent aujourd’hui ».

En effet, les investigations menées nous ont permit de comprendre  que  les étudiants  de l’école de médecine privé  UKM bénéficient beaucoup plus du  soutien  des acteurs de la santé, quant à l’obtention de stages  dans nos hôpitaux et cliniques, que leurs homologues de la faculté de Médecine. Même si constat parait logique à tout point de vue, il peut créer dans les jours à venir des tensions entre les étudiants des  deux établissements si la balance, en ce qui concerne les avantages, n’est, plus ou moins, pas équilibrée.

Nous n’ignorons pas que le secteur privé est un  atout complémentaire dans le développement de toute nation,  mais que l’état en détermine la réglementation pour une meilleure  synergie entre le secteur public et le secteur privé. Les deux secteurs doivent être complémentaires  mais pas antagonistes.

 

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  KANTAO IDRISSA


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