L’IMPAsSE SUR LE DéPARTEMENT DE L’éDUCATION : MAMADOU LAMINE TRAORé à BOUT DE SOUFFLE

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Les Professeurs contractuels de l’Enseignement Secondaire sont en grève illimitée depuis la rentrée des classes dans une indifférence totale affichée par le département au détriment des enfants maliens – nos enfants. L’indifférence est – elle la solution à ces grèves quand on sait que leur raison principale est naturellement le non respect des engagements pris par le Ministre ? Tout ce qu’il faut savoir aujourd’hui est que les contractuels du Fondamental et le Syndicat des Travailleurs de l’Enseignement Secondaire (SYNTES) emboîtent le pas des contractuels du secondaire.

Depuis la rentrée des classes, la quasi totalité des professeurs contractuels de l’Enseignement secondaire, n’ont pas mis la craie sur le tableau. La raison est toute simple et connue de tous : grève illimitée jusqu’à satisfaction totale et complète de toutes leurs doléances.  L’on rappellera non sans amertume que la fin de l’année scolaire 2005 – 2006 a été marquée par des grèves et rétentions de notes par le Syndicat des Professeurs Contractuels de l’Enseignement Secondaire (SYPCES). A ce niveau, il faut rappeler que malgré les manœuvres de division et d’intimidation à l’adresse dudit Syndicat, le SYPCES a tenu bon. Les dissidents du mouvement ont vite compris qu’ils ne bénéficient d’aucune crédibilité auprès des militants. Rappelons aussi que si le bureau avait décidé de lever le mot d’ordre de rétention des notes, c’était sur promesse de diligenter la satisfaction des doléances pour le mois de mai 2006 au plus tard. Mais comme on le sait, il est de coutume au Mali, notamment au département de l’Education de voler la conscience des grévistes soit en récupérant la tête des syndicats (ce qui n’a pas été possible avec le bureau du SYPCES), soit en promettant ciel et terre, en leur faisant croire qu’ils auront bientôt leurs châteaux en Espagne. Le SYPCES est venu au constat que le Ministre est tout simplement indifférent aux problèmes des Professeurs contractuels au – delà de  ses prophéties de bonne foi et de connaisseur du département de l’Education. Au bout du compte ceux – ci sont venus à la conclusion que les manœuvres de diversion du Ministre visent à préserver son fauteuil pas plus.

Un autre orage est en préparation au niveau de l’Enseignement Fondamental. Un préavis de grève de 96 heures (soit 4 jours) sera exécutoire au niveau du fondamental du 16 au 20 / 10 / 2006. Sauf satisfaction d’ici là de leur doléances, sinon, les contractuels de l’Enseignement Fondamental entendent démontrer au Ministre qu’ils l’ont compris et qu’il ne plus les tromper indéfiniment. Surtout, ils entendent prouver au Ministre de l’Education Nationale que la politique de fuite en avant a ses limites objectives et que ‘’pousse pousse s’arrête nécessairement au mur’’. Ceux qui sont à sa solde l’apprendront dans les faits car le temps est galant.

Aujourd’hui, les maliens savent que l’école malienne est dans l’impasse par la faute d’un Ministre puissant qui peut se tailler le luxe de tout oser et de tout faire au nom de son titre. En tout cas, il affiche une indifférence totale vis-à-vis de la grève illimitée que les Professeurs Contractuels observent dans leur écrasante majorité depuis le début officiel des cours (le 25 septembre 2006) au secondaire. Mais comme on le sait, l’arbre ne saurait cacher la forêt, tout comme cette indifférence affichée du Ministre ne pourra empêcher les maliens qui ont souci de l’avenir du pays de constater que les cours n’ont pas réellement débuté dans nos lycées publics à ce jour. Cela est d’autant patent que le SYPCES fournit à lui seul plus de 60% des Professeurs du Secondaire. Ce qui vient démontrer une fois encore que sous la Direction de Mamadou Lamine Traoré, l’Ecole Malienne a été tripatouillée et discrédité. Ainsi un autre préavis de grève par le Syndicat National des Travailleurs de l’Enseignement Secondaire (SYNTES) vient d’être déposé le 02 octobre 2006. Après avoir été maintes fois trompé par le Ministre de l’Education, le SYNTES décide d’observer un préavis de grève de 72 heures allant du mercredi 18 / 10 / 2006 au vendredi 20 / 10 /2006 à minuit si les revendications ne sont pas satisfaits d’ici là. Ce préavis de grève vient confirmer, si besoin en était, que le gouvernement du Mali n’a pas honoré ses engagements pris avec la FEN le 15 mai 2006, une  FEN dont la tête est tout simplement à la solde du Ministre aujourd’hui diviseur et briseur des syndicats.

En tout cas, comme tous les enseignants, (excepté les aveugles et ceux de mauvaise foi) le constatent avec amertume syndicale que la direction de la FEN se caractérise par sa détermination à empêcher les militants de s’assumer. Le SYNTES l’a visiblement compris au regard de la façon dont les grèves sont colmatées et bricolées au sein de cette fédération.  Cette gestion des affaires à la tête de la FEN a fini par prouver aux syndicats fédérés que leurs intérêts fondamentaux  seront toujours piétinés par des syndicalistes à la solde  d’un homme et engagés à tirer grand profit de leur attitude politicienne et non syndicale. Cette réalité n’échappe plus à personne au Mali. Le SYNTES a compris que ses militants ne peuvent être bien servis que par eux-mêmes. Il a bien compris qu’il faut préserver à tout prix son autonomie d’action syndicale. C’est ainsi qu’il s’est décidé à agir. Dans son préavis en date du 02/10/2006, il exige du gouvernement de la république du Mali.

1- le paiement intégral et sans délai de l’indemnité spéciale de responsabilité due au personnel de l’enseignement secondaire.

2- Le paiement en heures supplémentaires des taux de surveillance et la revue à la hausse des frais de correction des examens et concours de l’Enseignement Secondaire.

3- La prise de l’Arrêté de transposition de la décision N° 06-01455-MEN-SG du 19 Mai 2006.

4- La relecture du décret N°-337 du 17 Novembre 19979 fixant le taux des heures supplémentaires et la prime de responsabilité des censeurs, directeurs d’études et surveillants généraux des établissements de l’Enseignement Secondaire.

5- La relecture de la loi N°-99-046 du 28 Décembre 1999 en son article 60.

6- La bonification de deux (2) échelons des anciens contractuels admis au concours d’entré à la fonction publique.

7- L’octroi d’une prime de logement au personnel  enseignant de l’Enseignement Secondaire.

 Ce qui a particulièrement attiré notre attention c’est le point 5 qui demande une relecture de la loi N°-99-046 du 28 Décembre 1999 en son article 60. Les syndicalistes approchés par nos soins disent qu’ils demandent tout simplement l’abrogation pure et simple de cet article qui stipule que ‘’ les fonctions de chef d’Etablissement, de conseillers pédagogiques, d’Inspecteurs et de Directeurs de CAP sont soumis à concours’’. Toujours selon les mêmes syndicalistes, si l’esprit de la loi est bon et salutaire, l’usage que Mamadou Lamine Traoré en a fait est tout simplement scandaleux et dramatique. Il est indiscutable que le Ministre s’est servi du concours pour dégager les Anciens DCAP dont la seule faute est de n’être pas de la famille politique du ministre ou ses courtisans. Emmené devant les tribunaux par le collectif des Anciens DCAP et malmené par la justice, Mamadou Lamine s’est vu contraint de poursuivre les concours. Comme pour sonner le glas de la crédibilité de son Ministre, le chef de cabinet de celui – ci a affirmé qu’ils poursuivront les concours mais qu’ils prendront qui ils voudront. Le concours des proviseurs des lycées publics a clairement été la preuve éloquente de cette volonté de discréditer le dit concours et du coup ses organisateurs. En tout cas, ce concours des proviseurs n’honore nullement l’école malienne et constitue une honte pour le Mali.

Aussi et par ailleurs, il n’est plus un secret pour personne que l’UIG est devenu une véritable mafia organisée : les examens et concours dans cette école ne nous dirons pas le  contraire. Il suffit de lire le journal  le matinal n° 34 du mardi 03 octobre 2006 à la page 3 pour bien saisir le tripatouillage et le clientélisme dans lesquels l’institut universitaire de gestion (IUG) végète depuis l’arrivée à sa tête du sieur Issiaka Singaré qui , selon les observateurs du coins , est le protégé spécial du ministre de l’éducation nationale .

Et enfin , qui ose croire qu’à l’université du Mali et avec un ancien syndicaliste à la tête du département de l’éducation , des étudiants (en lieu et place des professeurs chargés des cours) peuvent être sollicités pour surveiller leurs camarades étudiants aux examens de fin d’année ? Allez en savoir plus à l’E.N.A (aujourd’hui F.S.J.E) ! Qu’est ce donc que Mamadou Lamine Traoré peut apporter au département ?

De notre point de vue, il ne peut que s’investir à briser les mouvements syndicaux, et d’associations en procédant à la récupération des tètes sans apporter de solutions réelles et durables aux problèmes de l’école malienne. Tout compte fait, le constat est patent à ce jour : l’école malienne est aujourd’hui malade du fait de la gestion calamiteuse de ses affaires. Avec les grèves en cascades qui pointent à l’horizon de l’année académique 2006 – 2007, l’on voit clairement que le ministre se trouve dans l’incapacité notoire de trouver une solution fiable et durable aux problèmes de l’école malienne.

A.S.M

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