L’état de l’école en mode décentralisé :Le colloque national à l’œuvre

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Le ministre de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues nationales le Pr Salikou Sanago, accompagné de son homologue chargé de la Décentralisation, a procédé le mardi dernier à l’ouverture du colloque national sur l’opérationnalisation des relations de travail entre les collectivités territoriales et les services déconcentrés de l’Etat.

Ce colloque se tient après des concertations régionales dans toutes les régions du Mali et le district de Bamako. Ce rendez vous de Bamako a réuni au total 600 délégués composés des gouverneurs de région, des directeurs d’académies et de CAP ainsi que tous les partenaires intervenant dans la gestion décentralisée de l’école comme l’USAID et l’agence Japonaise de développement JICA. Dans son discours d’ouverture, le ministre Sanago dira qu’ un « des grands enjeux pour atteindre les objectifs du millénaire pour le développement est la gestion décentralisée et déconcentrée de notre système éducatif ». C’est pourquoi selon lui, « le Mali depuis la reforme constitutionnelle du 25 février 1992 s’est engagé de façon irréversible dans une politique globale de décentralisation dans les secteurs de développement et le ministère de l’Education n’est pas resté en marge de cette vaste reforme de décentralisation ».

C’est ainsi que dans le cadre de la troisième phase du programme d’investissement du secteur de l’éducation (PISE III) le ministère de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues nationales a procédé au transfert effectif des ressources financières de l’Etat aux collectivités territoriales et l’intégration de 11 870 enseignants dans la fonction publique des collectivités. Le ministère a également procédé au transfert de 75 milliards de francs CFA en 2010 et 82 milliards en 2011. Ces ressources selon le Pr Sanago permettent à l’Etat de bien gérer le système éducatif à travers une plus grande déconcentration de son management et avec beaucoup d’implication des pouvoirs locaux. Les participants discuteront de la décentralisation et de la déconcentration de l’éducation ; la gestion des ressources financières et matérielles ; la gestion des ressources humaines et la gestion pédagogique. Ces différents thèmes une fois débattus permettront de formuler des propositions et recommandations pertinentes pour le gouvernement et les collectivités. Nous reviendrons sur les recommandations la semaine prochaine. Le colloque prendra fin aujourd’hui.

Enseignement secondaire général :
Vers la création de nouvelles filières au lycée.

Le conseil des ministres du mercredi 20 avril dernier a pris un important projet de décret concernant l’enseignement secondaire général. Ce projet de décret préparé et présenté par le ministère de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues nationales porte sur l’organisation de l’enseignement secondaire général. Il est l’une des recommandations phare du forum national sur l’éducation tenu du 30 octobre au 02 novembre 2008. Ce forum après avoir fait le constat que les enseignements dispensés dans nos lycées, ne permettent pas de préparer les élèves aux études supérieures encore moins à s’insérer dans la vie active. Face à ce constat il fallait une relecture du décret 138/PRM du 6 juin 1980 portant organisation de l’enseignement secondaire général. Cette révision du décret du 6 juin permet d’adapter les filières et séries du lycée à l’évolution de l’environnement national et régional avec la révision de l’ensemble des programmes d’enseignement et la création de nouvelles filières débouchant sur des profils de formations plus diversifiés comme un baccalauréat général, technique et professionnel.

Que dit la reforme : cette reforme qui rentrera en vigueur dès la rentrée prochaine donnera un visage nouveau à l’enseignement secondaire général malien. Désormais fini les traditionnelles séries littéraires ou scientifiques dans les lycées. On assistera à l’introduction de nouvelles filières définies en fonctions de cinq domaines de compétences qui sont : le domaine des Arts qui regroupe (les arts plastiques, l’art dramatique, la musique et la danse) le domaine du développement de la personne (il s’agit d’un ensemble de règle de conduite sociale, de pratique ayant pour finalité la découverte de soi pour mieux vivre) ; le domaine des langues et communications comprend l’ensemble des langues (les langues nationales, le français et les langues vivantes I et II) ensuite le domaine des sciences-Mathématiques- Technologie qui se compose (des mathématiques, physiques-chimie, biologie, géologie zoologie, géophysique, astronomie) et en fin le domaine des sciences Humaines ( qui est l’ensemble des sciences qui étudient les hommes dans leurs rapports réciproques). Pour bien mener à terme ces différents domaines de compétences, il y aura une 10ème commune avec 14 matières où les disciplines se partagent équitablement les mêmes volumes horaires et coefficients à l’exception du français et de la mathématique qui auront chacune 4 heures de temps par semaine et 3 comme coefficient. La 11ème sera divisée en 3 séries avec une 11ème science économique et sociale, une 11ème science et une 11ème Lettre. La terminale passera de 2 séries actuellement à 6 avec des matières variant entre 9 et 12 selon les séries. Il y aura donc une Terminale Langue-Lettre, une Terminale Art-Lettre, une Terminale- Science Sociale, une Terminale Sciences Expérimentales, une Terminale Science Exactes et une Terminale Sciences Economiques. Autre innovation notoire c’est l’introduction des nouvelles matières comme l’informatique, les Arts, l’économie ou encore une matière autre appelée projet personnel. Le moins que l’on puisse dire c’est se demander si le ministère de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues nationales a les moyens de « sa reforme ». Car comme le sait cette reforme demande le recrutement de beaucoup d’enseignants or selon les informations dont on dispose rien n’est encore fait dans ce domaine. Sur ce dernier aspect nous y reviendrons une autre fois pour savoir combien cette reforme peut mobiliser en fonds et personnel. Affaire à suivre donc …

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