A quelques jours du baccalauréat, les élèves du lycée Dioba Diarra de Koulikoro ont abandonné les cours. Le motif invoqué : les notes du deuxième trimestre sont retenues par les professeurs affiliés au syndicat des professeurs de l’enseignement secondaire des collectivités (SYPESCOP). Le comité AEEM a décrété une grève de 48h pour manifester leur mécontentement face à cette situation.
Pour Lamine Soumaoro, secrétaire général du sypesco, c’est un long processus qui a abouti à la rétention des notes des élèves. Selon lui, la faute revient aux autorités de la région qui ont violé les textes régissant la mutation des membres de son syndicat. À l’en croire, l’arrêté 32 – 82 est très clair ” c’est l’enseignant lui-même qui doit nourrir l’idée de la mutation, on ne doit pas la lui imposer. Le cas échéant, il doit être accompagné des ressources financières nécessaires notamment une indemnité de déplacement pour se rendre dans son lieu d’affectation. Par ailleurs, il soutient qu’il faut recevoir l’aval des entités décentralisées et les services techniques pour effectuer cette mutation. Pour le secrétaire général, tout ce mécanisme a failli dans le processus de la récente mutation des éléments de son syndicat dans la région de Koulikoro. En dépit tout cela le syndicat a pris la décision de retenir les notes de composition de la deuxième période des élèves du lycé. D’autres sources affirment que les professeurs mutés ne se sont pas rendus dans leur lieu d’affectation pendant toute l’année scolaire. Ce qui sous-entend que des élèves n’ont pas fait cours dans certaines matières. Les réfractaires à la décision de mutation de l’administration et collectivités ont ainsi fait une rétention de notes. Ces sources précisent que c’est en guise de soutien à leurs camarades que le syndicat a recouru à la rétention des notesCependant, à la veille des examens de baccalauréat, le syndicat se dit ouvert au dialogue avec l’administration scolaire et les autorités compétentes de la région pour trouver une solution rapide à ce malentendu dont les conséquences peuvent compromettre toutes les activités scolaires de l’année.
Il y a lieu de rappeler que le processus de mutation des professeurs est intervenu dans la région de Koulikoro et principalement dans la circonscription de l’académie d’enseignement de Koulikoro après un constat. Les cercles de la région comme Kolokani, Nara et Banamba manquaient cruellement de professeurs dans certaines disciplines, pendant qu’on notait un chevauchement de profs dans les mêmes matières au lycée Dioba Diarra. Pour pallier à cette situation de déséquilibre, l’administration en accord avec la collectivité de la région qui avait en son temps la gestion des lycées, a procédé à la mutation de certains professeurs dans ces localités qui étaient dans le besoin. Selon nos informations, ces professeurs mutés n’ont reçu aucune mesure d’accompagnement notamment l’indemnité de déplacement. Les collectivités des cercles qui ”gèrent” cet ordre d’enseignement en application des textes régissant le code de travail, ont retenu les salaires. Ce qui a entraîné cette situation qui, actuellement constitue un goulot étranglement pour les autorités de la région de Koulikoro. A suivre…
Zoumana Nayté , Correspondant à Koulikoro